Ildebrando Aldobrandeschi de Soana dit Grégoire VII (vers 1020-1085)
Pape de 1073 à 1085
Il se rendit célèbre par ses luttes contre l’empereur Henri IV qui débuta en 1076. En effet l’empereur allemand refusant que Rome se garde le privilège d’élire les évêques, fait déposer le pape qui riposte en excommuniant l’empereur en 1076.
Grégoire humilia Henri IV à Canossa [1] en 1077. Du 25 au 28 janvier 1077 l’empereur se présenta en tenue de pénitent aux portes du Château, implorant le pardon et la levée de l’excommunication.. Il lui accorda le pardon mais demanda à la diète d’Augsbourg [2] de le déposer et de le remplacer par le duc de Souabe Rodolphe de Rheinfelden . Henri refusa cette déposition et engagea l’Allemagne dans une guerre civile de 3 ans. Henri triompha à la bataille de Hohenmölsen [3] où Rodolphe trouva la mort.
En 1080, il prononce la seconde excommunication d’Henri IV et en 1083, L’empereur Henri IV prend Rome et y fait couronner un anti-pape Clément III en mars 1084. Grégoire VII qui a réussi avant l’assaut à se réfugier au château Saint-Ange [4] fait appel à l’armée normande de Robert Guiscard qui reprendra Rome avec 40 000 guerriers.
Il prit de nombreuses mesures de discipline ecclésiastique dans le cadre de la réforme dite Grégorienne [5]. Il mourut le 25 mai 1O85.
Notes
[1] La pénitence de Canossa de janvier 1077 est un moment clef du conflit médiéval entre la papauté et le souverain germanique, au cours duquel le roi des Romains Henri IV vient s’agenouiller devant le pape Grégoire VII afin que celui-ci lève l’excommunication prononcée contre lui.
[2] Les Diètes d’Empire à Augsbourg sont des assemblées des divers chefs que comptait le Saint-Empire romain germanique qui se sont tenues régulièrement à Augsbourg, ville de Bavière, entre 952 et 1582, et dont certaines furent d’une grande importance dans les guerres de religion.
[3] La bataille de Hohenmölsen, aussi connue sous le nom de Bataille à l’Elster Blanc, est une rencontre militaire du jeudi 15 octobre 1080, décidant du sort de trois années de guerre civile, entre l’empereur Henri IV et Rodolphe de Rheinfelden. Bien qu’il fût militairement perdant, Henri sortit politiquement vainqueur de cet affrontement, son rival Rodolphe ayant trouvé la mort au cours de la bataille.
[4] Le château Saint-Ange est un monument romain, situé sur la rive droite du Tibre, face au pons Ælius (actuel pont Saint-Ange), à Rome, non loin du Vatican. Décidé par l’empereur Hadrien en 125 pour être son mausolée, le bâtiment se veut le pendant du tombeau d’Auguste : celui-ci est situé au nord du Champ de Mars (Rome), sur la rive gauche du Tibre, alors que le mausolée d’Hadrien se place sur la rive droite, en face du Champ de Mars. En outre, l’allure générale des deux édifices est similaire. Il est achevé par Antonin le Pieux en 139. Le château, une rotonde massive en travertin, est surmonté d’un quadrige de bronze mené par l’empereur Hadrien figuré en soleil et d’un bosquet d’arbres funéraires. Les cendres d’Hadrien y sont déposées en 139. Caracalla est le dernier empereur à s’y faire ensevelir. Très vite, le bâtiment est détourné de ses fins funéraires pour devenir militaire. Il est intégré à la muraille aurélienne en 403, en tant que bastion avancé. Quand le roi ostrogoth Vitigès attaque Rome en 537, les soldats défendant le castellum se servent des statues de bronze qui le décorent comme projectiles. En 546, le roi ostrogoth Totila s’empare de Rome et inclut l’édifice dans une structure fortifiée protégeant la rive droite. Le quartier prend ainsi le nom de Borgo. Au début de l’époque chrétienne, le quartier du Borgo jouit de sa localisation à proximité du Vatican : les pèlerins affluant, des structures se mettent en place pour les accueillir. Cependant, en 846, les Sarrasins font une incursion soudaine dans la ville, pillent la basilique Saint-Pierre et dévastent le Borgo. Pour le protéger, Léon IV le relie par une muraille au château. La zone ainsi délimitée forme la « cité léonine ».
[5] La réforme grégorienne est une politique menée durant le Moyen Âge sous l’impulsion de la papauté. Si les historiens admettent que le pape Léon IX a commencé le redressement de l’Église, c’est pourtant le pape Grégoire VII qui a laissé son nom à la réforme. De plus, les efforts pour sortir l’Église catholique d’une crise généralisée depuis le 10ème siècle se poursuivent bien après le pontificat de Grégoire VII. Ainsi l’expression « réforme grégorienne » peut paraître impropre puisqu’elle ne s’est pas limitée à quelques années mais concerne au total près de trois siècles.