Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 15ème siècle > Guillaume Fillâtre ou Guillaume Fillastre (mort en 1473)

Guillaume Fillâtre ou Guillaume Fillastre (mort en 1473)

lundi 12 février 2024, par lucien jallamion

Guillaume Fillâtre ou Guillaume Fillastre (mort en 1473)

Évêque de Verdun, de Toul puis de Tournai

Fils d’Étienne Fillâtre, gouverneur du Maine [1] et neveu du cardinal Guillaume Fillastre , archevêque d’Aix [2].

Il est moine bénédictin et abbé de Saint-Bertin à Saint-Omer [3]. En 1437, sur la demande de Philippe III le Bon, duc de Bourgogne [4], le pape le nomme évêque de Verdun [5]. Dès son arrivée à Verdun, il est en conflit avec les bourgeois de Verdun qui veulent diminuer son pouvoir temporel. Il tenta de se les concilier, en vain, et il se trouva également en conflit avec son chapitre à propos de la levée de la taille [6].

L’évêque s’éloigna de son diocèse et en 1444, il négocie la paix entre René d’Anjou, duc de Lorraine [7] et son cousin Antoine comte de Vaudémont.

Lassé de ses conflits avec les bourgeois et son chapitre, Guillaume accepte en 1449 d’échanger son diocèse avec Louis de Haraucourt, lui aussi en but avec sa bourgeoisie. L’échange fut approuvé par le pape.

A Toul [8], il commença par vouloir les droits et l’autorité des magistrats de la municipalité et se heurte immédiatement à une révolte. Guillaume se retire au château de Liverdun [9] et mit Toul sous Interdit.

Les bourgeois en profitent pour proclamer une république à Toul. Comme il fallait l’agrément de l’empereur pour une telle entreprise, ils envoyèrent une délégation auprès de Frédéric III de Habsbourg, tandis que Guillaume obtenait l’appui de Philippe le Bon, duc de Bourgogne.

L’empereur trancha en faveur de l’évêque le 30 avril 1451. Les bourgeois refusèrent d’appliquer l’édit impérial, soutenu par Jean II, duc de Lorraine, qui n’appréciait pas l’évêque en raison de ses amitiés bourguignonnes.

Guillaume se réfugia à Bruxelles [10] et les autres évêques lorrains désavouèrent sa conduite trop autoritaire, avis partagé par le duc de Bar [11], le roi de France et le pape Nicolas V. Cependant, Guillaume Filastre se rendit à Rome et le pape, tout en lui ordonnant de lever l’Interdit, ordonna au Toulois d’accepter leur évêque.

Mais, lassé, il demanda à changer de diocèse et le pape le nomme en 1460 évêque de Tournai [12], par échange de diocèse avec Jean Chevrot , où il est sous la protection directe du duc de Bourgogne.

En 1468, Guillaume donne à Charles le Téméraire, les premières pages de son grand traité sur l’Ordre de la Toison d’or [13], fondé par son père Philippe le Bon.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Guillaume Fillâtre/ Portail de la Meuse/ Catégories : Bénédictin/ Évêque de Verdun/ Évêque de Toul/ Évêque de Tournai

Notes

[1] Le Maine est une région historique et culturelle française, correspondant à une ancienne province et dont la capitale est Le Mans. Le Maine fut aussi un comté et un duché. Ses limites correspondent historiquement depuis l’époque carolingienne jusqu’à la révolution à l’évêché du Mans de l’ancien régime.

[2] L’archidiocèse d’Aix et Arles est un des archidiocèses de l’Église catholique en France. Il aurait été fondé dès le 1er siècle. Jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, l’archevêque d’Aix-en-Provence est le président-né des États de Provence, le premier procureur-né du pays et le président-né de l’assemblée générales des communautés. De 1409 à la fin de l’Ancien Régime, il est aussi le chancelier de l’Université d’Aix. La province ecclésiastique suivait souvent la division des provinces romaines. Soumis par le pape Symmaque à l’église d’Arles, ce fut en 794, au concile de Francfort, que le diocèse d’Aix acquit son autonomie et jouit de l’autorité métropolitaine. Les limites de la province ecclésiastique restèrent inchangées pendant près d’un millénaire depuis sa création jusqu’à la Révolution française. L’archevêché d’Aix avait alors pour diocèses suffragants ceux d’Apt, Fréjus, Gap, Riez et Sisteron.

[3] Abbaye Saint-Bertin est une ancienne abbaye bénédictine fondée, au 7ème siècle, par l’évêque de Thérouanne sous le nom d’Abbaye de Sithiu. Les vestiges de cette abbaye en ruines se trouvent aux portes du marais à Saint-Omer, en Morinie, et près de l’Aa.

[4] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[5] Le diocèse de Verdun est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 4ème siècle, il est un des diocèses historiques de Lorraine. Supprimé en 1801 puis rétabli en 1822, il couvre le département de la Meuse et est suffragant de l’archidiocèse métropolitain de Besançon. Le diocèse vécut une période faste du 11 au 16ème siècle, sous le nom d’évêché de Verdun, période durant laquelle l’évêché était une principauté ecclésiastique autonome au sein du Saint Empire romain germanique, gouvernée par des comtes évêques portant le titre de « Prince du Saint Empire ».

[6] En France, sous l’Ancien Régime, la taille est un impôt direct, très impopulaire, car les bourgeois des grandes villes, le clergé et la noblesse en sont affranchis. Cet impôt peut peser sur les individus (taille personnelle) ou sur la terre (taille réelle), suivant les régions. Il devient annuel et permanent en 1439, vers la fin de la guerre de Cent Ans. L’État tente à plusieurs reprises, au 17ème siècle, de réformer l’imposition pour limiter les exemptions et privilèges, ce qui donnera lieu à la création de la capitation, du dixième et du vingtième, qui viennent en plus de la taille et conduisent à une insatisfaction croissante de la population vis-à-vis du système fiscal français.

[7] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[8] Toul est une commune française localisée dans le département de Meurthe-et-Moselle. En 1300, les bourgeois toulois, soucieux d’indépendance, concluent un accord avec Philippe le Bel, suzerain de Champagne. Ce roi de France donne sa protection contre un service militaire de 2 jours par an et des redevances annuelles. Fiers de leur appartenance à une ville d’Empire en 1367, les bourgeois toulois laissent tomber en quenouille ce pacte royal. En 1445, l’influence française revient inopinément. Charles VII réclame pour son trésor les arriérés de l’accord de protection, soit 2 000 livres de rente annuelle. Les bourgeois piqués dans leur honneur refusent. Le protecteur se mue en agresseur, les troupes royales brûlent les faubourgs de Toul. La diplomatie reprend ses droits, et, après une tergiversation de 2 années, une compensation accorde les partis : Toul et ses élites acceptent à nouveau l’influence française. La ville dont les chantiers de la cathédrale Saint-Étienne s’achèvent en 1496 sous la direction de Jacquemont (ou Jacquemin) de Commercy, architecte et auteur du magnifique portail gothique de l’église réalisé de 1447 à 1496, reste néanmoins une place marchande et religieuse incontournable de la Lorraine méridionale. Lorsqu’un duc de Lorraine ou son épouse veulent acquérir bijoux, pièces d’orfèvrerie, meubles luxueux ou autres vêtements de prestige, ils doivent quitter leur modeste résidence de Nancy pour gagner la cité proche de Toul, à défaut d’une Metz déjà lointaine. Le 18 novembre 1461, en rendant hommage à Dagobert ainsi qu’à Charlemagne, Louis XI confirma sa protection royale pour l’église de Toul par ses lettres patentes

[9] Liverdun est une commune française de l’agglomération de Nancy située dans le département de Meurthe-et-Moselle. Liverdun a été la résidence d’été des évêques de Toul

[10] Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique. Celle-ci s’étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon. En son centre se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles. À l’aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d’une part, au roi d’Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l’autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S’y ajoute le conflit né de l’expansion du protestantisme auquel s’oppose Philippe II. L’exécution capitale à Bruxelles des chefs de l’opposition, les comtes d’Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s’étend à tous les Pays-Bas jusqu’au nord de la Hollande. C’est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d’un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au 17ème siècle, la ville est capitale de l’industrie de la dentelle.

[11] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[12] Le diocèse de Tournai est un diocèse suffragant de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. Il a été constitué au 6ème siècle. L’évêché de Tournai avait été réuni à Noyon dans le cours du 6ème siècle ; il en fut détaché en 1146. Il comprit, sans doute à partir de cette date, deux archidiaconés, celui de Tournai et celui de Flandre. À la fin du 13ème siècle, l’archidiaconé de Flandre fut subdivisé en archidiaconé de Bruges et archidiaconé de Gand. Lors de la réorganisation religieuse des Pays-Bas de 1559-1561, le diocèse de Tournai devient suffragant de l’archidiocèse de Cambrai. Il perd par ailleurs une grande partie de son territoire, qui constitue dès lors les diocèses de Bruges et de Gand. Après le concordat de 1801, le diocèse de Tournai devient suffragant de l’archidiocèse de Malines et son territoire est modifié afin de correspondre au département de Jemmapes, qui deviendra la province de Hainaut en 1815. Il est ainsi agrandi aux dépens de l’archidiocèse de Cambrai.

[13] L’ordre de la Toison d’or, dit aussi la Toison d’or ou la Toison, est l’ordre de chevalerie le plus élevé et prestigieux de l’Espagne, fondé à Bruges (ville de l’État bourguignon) le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, à l’occasion de son mariage avec Isabelle de Portugal. Son premier chapitre se tient à Lille l’année suivante, en 1431, le port du collier devenant obligatoire le 3 décembre 1431. Le nom de l’ordre est inspiré du mythe grec de la Toison d’or, complété par l’histoire biblique de Gédéon (en référence à sa force spirituelle, comme indiqué sur la somptueuse tapisserie qui ornait les lieux de réunion des chapitres à partir de 1456). Dès lors l’ordre de la Toison d’or sera placé sous le patronage des deux personnages.