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Louis de Haraucourt

mardi 14 juillet 2020, par ljallamion

Louis de Haraucourt (mort en 1456)

Prélat français-Évêque de Verdun et de Toul

Blason de VerdunFils de Jean de Haraucourt, bailli [1] de Saint-Mihiel [2] et régent du duché de Lorraine [3] pendant la minorité de Charles II de Lorraine, et d’Isabelle de Lenoncourt. Il était aussi filleul de Louis 1er de Bar , son prédécesseur.

Il devient chanoine [4] de Toul [5] et chantre de Verdun [6].

Louis de Haraucourt est élu évêque de Verdun après la mort de Louis de Bar en 1430. Il y avait une conduite fort peu régulière et le chapitre l’accusa auprès du pape. Louis se vengea en exerçant des violences dans la ville de Verdun, mais compris que ces scandales l’empêchaient de rester dans son diocèse.

A Toul, après la mort d’Henri de Ville, le chapitre avait élu Frédéric de Clisentaines, mais le pape refusa de confirmer l’élection, estimant que la nomination de l’évêque relevait de sa prérogative.

Les chanoines voulurent d’abord plaider leur cause à Rome mais y renoncèrent en raison de la durée potentielle du procès et des frais et proposèrent au pape Louis de Haraucourt. Le pape accepta, car la nomination libérait l’évêché de Verdun où le pape pu nommer Guillaume Fillâtre pour plaire au duc de Bourgogne [7].

A Toul, il fit oublier sa conduite passée par la sagesse de son administrateur et René d’Anjou, duc de Lorraine, l’envoya comme ambassadeur au concile de Bâle [8] auprès du pape Eugène IV. Le duc l’estimait et lui donna des fonctions dans le gouvernement du duché, et Louis n’était que peu souvent dans son diocèse.

Mais les querelles entre les bourgeois et les chanoines de Toul reprirent, obligeant ces derniers à se réfugier à Vaucouleurs [9]. De nombreux combats suivirent. En 1449, pendant une procession, l’évêque fut insulté par les bourgeois et il négocia avec Guillaume Fillâtre l’échange de leur diocèse, qui fut effectif et approuvée par le pape en 1449.

À sa mort en 1456, son petit-neveu Guillaume de Haraucourt lui succède comme évêque de Verdun.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Louis de Haraucourt/ Portail de Toul et du Toulois/ Catégories : Évêque du 15ème siècle/ Évêque de Toul

Notes

[1] Le bailli était, dans l’Ancien Régime français, un officier de judicature représentant de l’autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom. Il s’agissait de l’équivalent de nos actuels préfets. La juridiction dont est responsable un bailli s’appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée. En Provence, les couples de mots « bayle », « baillie » et « viguier », « viguerie » étaient répandus. Les bailliages ont été établis au 12ème siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Il était à l’origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d’abord très étendue ; mais l’abus qu’ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le 16ème siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d’autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d’épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte.

[2] Saint-Mihiel est une ville du Nord-Est de la France, située sur la Meuse

[3] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François 1er

[4] Un chanoine est un clerc appartenant à un chapitre ou à une congrégation, et consacré à la prière liturgique au choeur, voire à l’enseignement, la prédication, le secours des pauvres, la chorale, etc. Au Haut Moyen Âge, le mot pouvait désigner certains membres du personnel laïc des églises.

[5] Toul est une commune française localisée dans le département de Meurthe-et-Moselle. En 1300, les bourgeois toulois, soucieux d’indépendance, concluent un accord avec Philippe le Bel, suzerain de Champagne. Ce roi de France donne sa protection contre un service militaire de 2 jours par an et des redevances annuelles. Fiers de leur appartenance à une ville d’Empire en 1367, les bourgeois toulois laissent tomber en quenouille ce pacte royal. En 1445, l’influence française revient inopinément. Charles VII réclame pour son trésor les arriérés de l’accord de protection, soit 2 000 livres de rente annuelle. Les bourgeois piqués dans leur honneur refusent. Le protecteur se mue en agresseur, les troupes royales brûlent les faubourgs de Toul. La diplomatie reprend ses droits, et, après une tergiversation de 2 années, une compensation accorde les partis : Toul et ses élites acceptent à nouveau l’influence française. La ville dont les chantiers de la cathédrale Saint-Étienne s’achèvent en 1496 sous la direction de Jacquemont (ou Jacquemin) de Commercy, architecte et auteur du magnifique portail gothique de l’église réalisé de 1447 à 1496, reste néanmoins une place marchande et religieuse incontournable de la Lorraine méridionale. Lorsqu’un duc de Lorraine ou son épouse veulent acquérir bijoux, pièces d’orfèvrerie, meubles luxueux ou autres vêtements de prestige, ils doivent quitter leur modeste résidence de Nancy pour gagner la cité proche de Toul, à défaut d’une Metz déjà lointaine. Le 18 novembre 1461, en rendant hommage à Dagobert ainsi qu’à Charlemagne, Louis XI confirma sa protection royale pour l’église de Toul par ses lettres patentes

[6] Le diocèse de Verdun est une église particulière de l’Église catholique en France. Érigé au 4ème siècle, il est un des diocèses historiques de Lorraine. Supprimé en 1801 puis rétabli en 1822, il couvre le département de la Meuse et est suffragant de l’archidiocèse métropolitain de Besançon. Le diocèse vécut une période faste du 11 au 16ème siècle, sous le nom d’évêché de Verdun, période durant laquelle l’évêché était une principauté ecclésiastique autonome au sein du Saint Empire romain germanique, gouvernée par des comtes évêques portant le titre de « Prince du Saint Empire ».

[7] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[8] Le 17ème concile œcuménique de l’Église catholique commence à Bâle le 23 juillet 1431. Transféré par Eugène IV à Ferrare en 1437 puis à Florence en 1439, il se termine à Rome en 1441.

[9] Vaucouleurs est une commune française, située dans le département de la Meuse. Elle a donné son nom à cette partie du cours de la Meuse, appelée Val des Couleurs. Vaucouleurs est également considéré comme une ville johannique. En 1165, le roi de France Louis VII le Jeune rencontre l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric Barberousse à Vaucouleurs. Le 19 novembre 1212, le futur roi de France Louis VIII y rencontre le futur empereur des Romains Frédéric II, prélude à l’intronisation de ce dernier. Le 13 mai 1428, Robert de Baudricourt, gouverneur du roi à Vaucouleurs, reçoit la visite d’une jeune fille de 16 ans, venue de Domrémy. Vaucouleurs est alors une garnison française située aux confins des terres du duc de Bourgogne allié aux Anglais, et du duché de Lorraine, dépendant du Saint Empire romain germanique. Elle se dit l’envoyée de Dieu et réclame le commandement général des troupes du royaume. Pour toute réponse, Baudricourt la fait souffleter et la renvoie à ses moutons.