Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > Archibald Douglas (4ème comte de Douglas)

Archibald Douglas (4ème comte de Douglas)

lundi 5 juin 2023, par ljallamion

Archibald Douglas (4ème comte de Douglas) (vers 1369-1424)

4ème comte de Douglas-Duc de Touraine et pair de France

Fils de Archibald Douglas 3ème comte de Douglas dit le Hideux .

En 1390, il épouse Margaret Stuart seconde fille du roi Robert III d’Écosse. En 1402, il est jugé mais acquitté pour sa participation au complot qui avait coûté la vie à David Stuart, duc de Rothesay [1], héritier du trône d’Écosse.

Il mène ensuite une carrière de soldat et participe à la lutte contre les Anglais.

Le 14 septembre 1402, il affronte l’armée anglaise menée par Henry Percy, 1er comte de Northumberland [2], et son fils Harry Hotspur lors de la bataille de Homildon Hill [3]. Douglas est sévèrement battu et capturé. Nombre de ses capitaines sont également capturés.

Le roi d’Angleterre Henri IV refuse que Hotspur rançonne les Écossais, craignant sans doute que de si nombreux hommes libérés ne forment une nouvelle armée d’invasion.

En colère, Hotspur libère Douglas et ses hommes et se rebelle contre le roi à l’été 1403. Lors de la bataille de Shrewsbury le 21 juillet 1403 [4], Douglas combat pour Hotspur et tue Edmond Stafford . Hotspur est cependant tué et Douglas est capturé par le roi.

Douglas est emprisonné à Londres avant d’être libéré à la condition de se présenter devant le roi si ce dernier le souhaite. Douglas ne se présentera jamais aux convocations d’Henri IV et les autres prisonniers écossais ne seront libérés en conséquence qu’à sa mort en 1413.

De retour en Écosse, Douglas devient l’allié du duc d’Albany [5] Robert Stuart, régent d’Écosse pour le roi Jacques 1er , qui est emprisonné par les Anglais à Londres depuis 1406.

Il devient désormais diplomate. En 1412, il négocie une alliance avec la France et parvient à un accord avec Jean sans Peur. En 1416, il essaie de négocier avec le roi Henri V la libération du roi Jacques.

En 1421, Douglas est chargé par le régent d’Écosse avec son gendre John Stuart 3ème comte de Buchan, de conduire en France une armée de 10 000 hommes pour secourir le futur Charles VII de France contre les Anglais.

Ces derniers sont sèchement défaits à la sanglante bataille de Baugé [6], en mars 1421. Archibald Douglas est créé pour ce haut fait Lieutenant Général du Royaume de France [7], duc de Touraine [8] et pair de France [9], pendant que John Stuart reçoit l’épée de Connétable [10] de France.

Les Écossais sont défaits 3 ans plus tard le 17 août 1424 par Jean de Lancastre duc de Bedford, à la bataille de Verneuil [11] au cours de laquelle Archibald Douglas, son fils cadet James, et son gendre John Stuart trouvent la mort. Archibald Douglas est inhumé dans la cathédrale de Tours [12].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Stephen I. Boardman The Early Stewart Kings : Robert II and Robert III, 1371-1406. Tuckwell Press. Edinburgh 1996 réédition 2007, chez John Donald Short Run Press (ISBN 1904607683).

Notes

[1] Le titre de duc de Rothesay était le titre officiel utilisé par l’héritier présomptif au trône du royaume d’Écosse. Depuis l’acte d’Union de 1707, le trône d’Écosse est rattaché au trône d’Angleterre, formant ainsi le royaume de Grande-Bretagne qui devint plus tard le Royaume-Uni à la suite du rattachement du royaume d’Irlande en 1800.

[2] Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.Le comté de Northumberland est un important comté du nord de l’Angleterre qui remonte à l’époque anglo-saxonne. Il succède à l’ancien royaume de Northumbrie dont il n’occupe qu’une portion septentrionale.

[3] La bataille de Homildon Hill (ou Humbleton Hill), opposa le royaume d’Angleterre et le royaume d’Écosse le 14 septembre 1402.

[4] La bataille de Shrewsbury se déroula le 21 juillet 1403 à l’emplacement de la ville actuelle de Battlefield dans le comté de Shropshire en Angleterre. Une armée commandée par le roi Henri IV d’Angleterre y affronta et vainquit une armée rebelle menée par Henry Percy, dit Hotspur, fils d’Henry Percy, 1er comte de Northumberland.

[5] Le titre de duc d’Albany a appartenu à la pairie d’Écosse. Il a été donné occasionnellement aux jeunes fils de la famille royale écossaise, et plus tard britannique, particulièrement dans les maisons Stuart et Hanovre. Le royaume d’Alba est le nom donné primitivement à toute l’Écosse, puis à un duché au nord du fleuve Forth et comprenant les districts de Bread-Albane, Athol, Glenurchy, avec en partie de ceux de Perth et d’Inverness.

[6] Le 22 mars 1421, la bataille de Baugé voit la défaite de l’armée anglaise du duc de Clarence (environ 3 000 hommes) face à l’armée franco-écossaise de Motier de la Fayette et du comte écossais John Stuart de Buchan. Cette bataille est la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415.

[7] Le titre de lieutenant général du royaume a désigné une fonction temporaire dont les rois, dans des circonstances de crise, investissaient un personnage éminent pour exercer en leur nom tout ou partie de l’autorité royale.

[8] La Touraine est une des anciennes provinces de France héritière de la civitas turonensis ou cité des Turones, dont elle tire son nom. Les comtes d’Anjou et de Blois, maîtres politiques de la Touraine, sont longtemps plus puissants que les rois capétiens, mais la généralisation de la seigneurie franco-flamande et son besoin de garantie de paix réhabilitent le pouvoir central longtemps oublié. Au terme d’une reprise capétienne séculaire, Philippe Auguste s’impose face à la prestigieuse dynastie Plantagenêt après 1216. Toute la Touraine (et pas seulement la portion de la ville de Saint Martin de Tours) et quelques places fortes est sous l’égide de la maison royale de France.

[9] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume. Le mouvement s’accélère au 16ème siècle : le roi nomme alors de simples gentilshommes à la pairie, les hissant au sommet de la pyramide des dignités en France. Il faut, pour être pair, jouir d’un fief auquel est attaché une pairie et descendre de la première personne à qui avait été attribué l’office. Le rôle des pairs de France, à l’époque de l’Ancien Régime, à la différence des pairs britanniques, est seulement honorifique.

[10] Tirant son nom de son origine de “comte de l’étable”, le connétable a, au Moyen Âge, la charge de l’écurie et de l’organisation des voyages du roi. Au 14ème siècle, sa fonction évolue vers le commandement de l’armée en temps de guerre et le conseil militaire du roi en temps de paix. Du Guesclin, Clisson, Bourbon… font partie des grands connétables de France. Supprimée en 1627, la charge de connétable est rétablie par Napoléon 1er en 1804 pour son frère Louis.

[11] La bataille de Verneuil fut une bataille de la guerre de Cent Ans, qui se déroula le 17 août 1424, à 3 km au nord de Verneuil, à proximité du Château de Charnelles, en Normandie. Elle se solda par une victoire de l’armée anglaise.

[12] La cathédrale Saint-Gatien de Tours est une cathédrale catholique romaine, située à Tours dans le Vieux-Tours, en Indre-et-Loire. Dédiée à saint Gatien, le premier évêque de Tours, elle est le siège de l’archidiocèse de Tours et la cathédrale métropolitaine de la province ecclésiastique de Tours.