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Hugues de Rouen ou Hugues de Champagne

mercredi 9 février 2022, par ljallamion

Hugues de Rouen ou Hugues de Champagne (mort en 730)

Membre de la famille des Arnulfiens [1], il est le fils de Drogon de Champagne et d’Adaltrude. Son père était lui-même fils de Pépin de Herstal, maire du palais [2] des 3 royaumes francs, et de Plectrude, tandis que sa mère est la fille de Berchaire, maire du palais de Neustrie [3], et d’Anstrude. Hugues est le neveu de Charles Martel.

Il est élevé avec ses frères par son arrière-grand-mère maternelle Anseflède. Alors qu’il n’était que laïc, il donne de nombreuses terres aux abbayes de Saint-Wandrille [4] et de Jumièges [5]. Après la distribution de ses biens, il se délivre des distractions de ce monde, se retire dans le monastère de Jumièges en 718 et embrasse la profession religieuse sous l’abbé Cochin.

En 723, il refuse de participer avec ses frères à l’attentat contre son oncle Charles Martel. Pour le récompenser, le siège épiscopal de la ville de Rouen étant vacant, celui qui n’était plus Hugues de Champagne depuis sa profession monastique est nommé évêque de la ville.

Il succède à Grifo , partisan de Pépin de Herstal. Peu après, il accepte la charge d’abbé de Fontenelle.

L’année suivante, il est simultanément évêque de Paris [6] et de Bayeux [7] ainsi que le 4ème abbé de Jumièges. Alors qu’il cumule les sièges de Paris, Rouen et Bayeux, les autres sièges épiscopaux de la province normande sont vacants.

Sur la fin de sa vie, il se retire dans cette abbaye. Il y meurt le 9 avril 730 et est enterré dans l’église Notre-Dame

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l’auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d’Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993, 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6)

Notes

[1] Les Arnulfiens sont les membres d’un lignage de la noblesse franque d’Austrasie issu agnatiquement d’Arnulf, évêque de Metz de 613 à 626. Ce lignage s’unit ensuite à celui des Pépinides avec le mariage d’Ansegisel et de Begga. Leur petit-fils Charles Martel sera le père du premier roi carolingien Pépin le Bref. Les descendants en ligne agnatique d’Arnoul de Metz sont donc appelés Arnulfiens, jusqu’à Charles Martel à partir duquel on parle de Carolingiens. Néanmoins, du fait que les derniers Arnulfiens ont puisé leurs noms, une grande partie de leur puissance et de leur prestige chez leurs ancêtres cognatiques, certains auteurs les appellent improprement Pépinides.

[2] A l’origine intendant général, chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison du roi, le maire du palais apparaît, dès le milieu du 7ème siècle, comme le personnage principal de l’Etat. C’est lui, de fait, qui exerce la réalité du pouvoir.

[3] Royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons. Néanmoins, il semble que le terme de Neustrie ne soit apparu qu’un siècle après la création du royaume. La Neustrie avait été créée lors du partage qui suivit la mort de Clovis 1er, en 511, et revint à Clotaire 1er, qui, au terme de son long règne de 50 ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le 2ème grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l’océan Atlantique et la Basse-Bretagne à l’ouest, et la Champagne à l’est. Elle s’étendait jusqu’en Flandre au nord.

[4] L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie. Fondée en 649, l’abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C’est encore aujourd’hui une abbaye de moines bénédictins.

[5] L’abbaye Saint-Pierre de Jumièges (Seine-Maritime) fut fondée par saint Philibert, fils d’un comte franc de Vasconie vers 654 sur un domaine du fisc royal à Jumièges.

[6] L’archidiocèse de Paris est le principal archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. L’évêché de Paris aurait été créé au 4ème siècle. Selon la tradition, Paris aurait été évangélisée par saint Denis, premier évêque de la ville, mais le premier évêque de Paris attesté est Victorin (Victorinus) cité en 346. L’évêché n’a pendant plusieurs siècles qu’une importance relative dans le royaume, Sens ou Reims ayant un rôle primordial dans la partie nord

[7] L’évêque de Bayeux était avant la Révolution considéré comme le second en dignité de la province ecclésiastique de Normandie, après l’archevêque de Rouen.