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Publius Crassus

dimanche 14 novembre 2021, par ljallamion

Publius Crassus

Second fils de Marcus Licinius Crassus, le triumvir [1] immensément riche. Publius Crassus suit une éducation classique dont il apprécie les cours de rhétorique [2]. Il admire profondément Cicéron et amène son père, qui pourtant le hait, à se rapprocher du consul en pleine conjuration de Catilina [3].

En 59 av. jc, Publius apparaît dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules [4] sous la formule le jeune Publius Crassus. Il est, quand les opérations débutent en mars 58 av. jc, l’un des légats [5] qui secondent César. Lors de la bataille de l’Ochsenfeld [6], qui oppose les Romains aux Germains d’Arioviste dans la plaine d’Alsace, il commande la cavalerie et prend l’initiative d’envoyer la troisième ligne des légions à l’appui de l’aile gauche qui perd pied. Cette initiative assure la victoire sur Arioviste.

L’année suivante, Publius Crassus est envoyé avec la 7e légion en Armorique [7]. Les peuples côtiers lui font soumission et lui livrent des otages. Publius Crassus passe l’hiver 57/56 avec sa légion chez les Andes [8], et envoie des tribuns militaires chercher du ravitaillement chez les nations gauloises voisines.

Les Vénètes [9] retiennent captifs les tribuns espérant les échanger contre les otages qu’ils avaient dû livrer à Crassus et incitent les autres peuples à les imiter. Informé, César entame une campagne contre les Vénètes, et envoie Publius Crassus en Aquitaine [10] avec 12 cohortes [11] et une nombreuse cavalerie, avec comme mission d’empêcher les peuples d’Aquitaine d’apporter leur aide aux Vénètes

En Aquitaine, Crassus renforce son armée en mobilisant des vétérans résidant à Toulouse [12] et à Narbonne [13], assiège les Sotiates [14] dans leur capitale et obtient la reddition de leur roi Adiatuanos . Il défait ensuite les Vocates et les Tarusates, soutenus par un contingent de Cantabres [15] venus d’Espagne, et assure ainsi à Rome la soumission de l’Aquitaine.

Fin 56 av. jc, Publius Crassus est envoyé à Rome par César avec des soldats soutenir la candidature au consulat de son père Crassus et de Pompée. En 55, Publius Crassus épouse Cornelia Metella, fille de Quintus Caecilius Metellus Pius Scipio Nasica, très jeune, mais belle et fort cultivée.

Fin 54 av. jc, il quitte définitivement la Gaule pour rejoindre son père en Syrie [16] avec mille cavaliers gaulois. Marcus veut, en attaquant les Parthes [17], gagner la gloire obtenue par ses collègues triumvirs, César et Pompée. Les Crassus traversent l’Euphrate [18] en 53 av. jc avec 30 000 hommes et leurs cavaliers gaulois et tombent en juillet dans le piège tendu par les Parthes. C’est la bataille de Carrhes [19].

Dans la seconde phase des combats du premier jour, le 9 juin, Publius Crassus, piégé en menant une contre-attaque, est tué ou se suicide.

La veuve de Publius épouse Pompée l’année suivante, en 52 av. jc.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Publius Crassus Portail de la Gascogne/ Catégories : Personnalité politique de la Rome antique/ Personnalité de la guerre des Gaules

Notes

[1] Triumvirat est un terme qui à l’origine désignait une fonction de la magistrature romaine composée de trois hommes. Ensuite il fut utilisé pour décrire l’alliance secrète ou publique de trois personnalités (politiques ou militaires) de poids égaux qui s’unissent pour diriger.

[2] La rhétorique est d’abord l’art de l’éloquence. Elle a d’abord concerné la communication orale. La rhétorique traditionnelle comportait cinq parties : l’inventio (invention ; art de trouver des arguments et des procédés pour convaincre), la dispositio (disposition ; art d’exposer des arguments de manière ordonnée et efficace), l’elocutio (élocution ; art de trouver des mots qui mettent en valeur les arguments → style), l’actio (diction, gestes de l’orateur, etc.) et la memoria (procédés pour mémoriser le discours).

[3] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av. jc par le sénateur Lucius Sergius Catilina. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un double échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits. En bon orateur, Cicéron dénonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en déroute. Catilina meurt au combat au début 62, tandis que Cicéron, salué du titre de « Pater patriae », connaît d’abord la gloire pour avoir sauvé la République, avant que cette même affaire ne le contraigne à l’exil en 58.

[4] Les Commentaires sur la guerre des Gaules, ou simplement La Guerre des Gaules, sont un ouvrage d’histoire en 7 livres où Jules César raconte sa victorieuse guerre des Gaules ; il est complété par un 8ème livre, écrit plus tard par Aulus Hirtius. Les Commentaires sont constitués de notes rédigées au fur et à mesure de la guerre, dans lesquelles il relate ses opérations militaires.

[5] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique

[6] Cette bataille, appelée bataille des Vosges, bataille en Alsace ou bataille de l’Ochsenfeld, au vu de l’incertitude sur sa localisation, voit la victoire des Romains commandés par Jules César, général et proconsul des Gaules, sur le chef suève Arioviste, selon certaines sources dans le sud de l’Alsace et selon d’autres en moyenne Alsace, chassant les Germains de l’autre côté du Rhin. C’est la deuxième bataille majeure de la Guerre des Gaules après celle de Bibracte contre les Helvètes et les Boïens.

[7] la partie occidentale de la Gaule entre Seine et Loire

[8] actuelle région de l’Anjou

[9] Les Vénètes sont un des peuples de Gaule celtique. Leur territoire occupait approximativement le royaume du Bro Waroch créé plus tard, au 5ème siècle, futur pays de Vannes et département du Morbihan. Le peuple des Vénètes, dont la capitale se situa probablement à Locmariaquer jusqu’au 1er siècle av. J.-jc, est notamment connu parce que cité par Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules en tant que peuple rebelle à l’empire romain.

[10] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.

[11] Cohorte romaine, une unité d’une Légion romaine. Une cohorte comportait environ 600 hommes il y a généralement 10 cohortes dans une légion.

[12] Toulouse ville Gallo romaine. D’abord alliés de Rome, les Volques Tectosages se révoltent et sont défaits par les Romains en 107 av. jc, et Toulouse (Tolosa en latin) devient romaine. La ville protohistorique est alors un important centre administratif et militaire de la province Narbonnaise. Sous Auguste, vers la fin du 1er siècle av. jc, une ville nouvelle est établie à l’emplacement du centre historique actuel de Toulouse. Les Gallo-Romains, comme en d’autres grandes villes, édifient des aqueducs ainsi que de nombreux bâtiments : théâtre, amphithéâtre de 14 000 places encore visible dans le quartier Purpan-Ancely, des thermes et plusieurs temples. Dès l’an 30, ils entourent la ville d’un grand mur d’enceinte fait de briques dont des pans sont encore debout de nos jours.

[13] Narbonne est une commune française située dans le département de l’Aude, en Occitanie. Au début du 6ème siècle, Narbonne fut brièvement la capitale des Wisigoths vaincus à la bataille de Vouillé en 507 par les Francs de Clovis, conquérant du royaume de Toulouse. Grâce à l’aide militaire des Ostrogoths d’Italie, les Wisigoths du jeune roi Amalaric conserveront la Septimanie et Narbonne. Amalaric y sera assassiné en 531. Sous le règne du roi Theudis, Narbonne cessera d’être la capitale des Wisigoths mais reste une capitale provinciale. Elle accueille plusieurs souverains tels Liuva 1er couronné roi à Narbonne, et est le siège de plusieurs révoltes "séparatistes" jusqu’à la fin du 7ème siècle. Les deux derniers rois wisigoths Agila II et Ardo auraient régné sur la cité au moment de l’invasion musulmane.

[14] Les Sotiates, Sottiates ou Sontiates étaient un peuple aquitain (Proto-Basques) sous influence celte en aquitaine protohistorique, dans la région de Sos, dans l’actuel département de Lot-et-Garonne.

[15] Les Cantabres également appelés Lapurdes sont un ensemble de 11 peuples qui occupaient une partie du nord de la Péninsule Ibérique, au sud du Golfe de Gascogne, près de Santander et Bilbao, dans les montagnes de l’actuelle communauté autonome de Cantabrie.

[16] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[17] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[18] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[19] La bataille de Carrhes (ou Charan) fut une défaite décisive infligée aux légions romaines sous les ordres du général Crassus, par les Parthes conduits par le général Suréna ; elle eut lieu le 9 juin 53 av. jc, près de la ville fortifiée de Carrhes (Harran, dans la Turquie actuelle).