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Jean de Brienne ou Jean 1er de Brienne

lundi 28 juin 2021, par ljallamion

Jean de Brienne ou Jean 1er de Brienne (vers 1170/1175-1237)

Roi de Jérusalem de 1210 à 1225-Empereur latin de Constantinople de 1229 à 1237

Né à Constantinople [1], fils cadet d’ Érard II , comte de Brienne [2] et d’ Agnès de Montfauconou de Montbéliard .

Son père le destinait à une carrière ecclésiastique, mais il avait la passion des armes et s’enfuit à Clairvaux, où l’un de ses oncles le prend en charge. Il devient chevalier et se couvre d’honneur en participant à de nombreux tournois. Il est rapidement considéré comme le chevalier le plus valeureux de son époque.

Ayant probablement pris part le 28 novembre 1199 au tournoi d’Ecry-sur-Aisne [3], il rejoint la 4ème croisade [4] avec son frère Gautier III de Brienne . Jean de Brienne participe à la prise de Constantinople en 1204.

Mais cette participation à la 4ème croisade est remise en cause, car Gautier III de Brienne, marié en 1200 avec Elvire de Lecce , fille de Tancrède de Lecce , revendique le royaume de Sicile [5] face aux Hohenstaufen [6] et les combat de 1201 à sa mort en 1205. Après 1205, Jean de Brienne doit céder face à Frédéric II de Hohenstaufen et rentre en France avec son neveu Gautier IV de Brienne .

Peut-être fit-il comme son cousin Gautier de Montbéliard , qui rejoint la 4ème croisade avant de la quitter pour soutenir Gautier III. Selon la Chanson de la Croisade, il participe à la croisade des Albigeois [7] et est présent au siège de Béziers en 1209 [8].

En 1208, Marie de Montferrat reine de Jérusalem [9] est âgée de 17 ans et le régent Jean d’Ibelin et également son oncle songe à lui trouver un mari. Après en avoir délibéré à Saint-Jean-d’Acre [10], le conseil des barons décide de demander conseil à Philippe Auguste, roi de France. Gautier de Florence, évêque d’Acre, et Aymar de Lairon, seigneur de Césarée [11] sont envoyés auprès du roi, lequel leur propose Jean de Brienne.

L’Estoire d’Eraclée suggère que le roi voulait se séparer d’un chevalier dont Blanche de Castille, épouse du prince héritier, était éprise, et relate le désappointement des barons à la venue d’un seigneur ayant atteint la quarantaine, mais la suite montre que le choix du roi de France est malgré tout avisé.

Il avait auparavant montré ses qualités de sagesse et de bravoure, et son impécuniosité est compensée par les dons de Philippe Auguste et du pape Innocent III qui lui donnent chacun 40 000 livres tournois. Arrivé à Acre en septembre 1210, il épouse Marie de Montferrat le 14 septembre et est sacré roi avec son épouse le 3 octobre.

Peu avant, en septembre, la trêve négociée en 1204 entre Al-Adel et Amaury II arrive à échéance et les Templiers [12] décident de reprendre les hostilités. Sans le soutien d’une croisade, les Latins d’Orient ne peuvent pas résister aux forces musulmanes, qui viennent incendier les abords de Saint-Jean-d’Acre. Mais Jean de Brienne réussit à refréner l’ardeur belliqueuse des Templiers et négocie une nouvelle trêve avec Al-Adel en juillet 1211 pour une durée de 6 ans, pendant lesquels les templiers vont combattre pour le prince d’Antioche [13] pour reprendre leur citadelle de Baghrâs [14] que Saladin avait prise. De leur côté, les Hospitaliers [15] vont prêter main-forte au roi Léon II d’Arménie contre le sultanat seldjoukide [16] de Roum [17]. Marie de Montferrat meurt peu après avoir donné naissance à une fille Isabelle II de Jérusalem , mais les barons acceptent Jean de Brienne comme bayle* du royaume [18].

En Occident, le pape Innocent III commence à prêcher une 5ème croisade [19], dès le 4ème concile de Latran [20] en 1215. Il meurt le 16 janvier 1216, mais son successeur Honorius III continue ses projets. Une croisade part sous la conduite du roi André II de Hongrie et du duc Léopold VI d’Autriche , et débarque à Acre en septembre 1217. L’objectif choisi est une citadelle que le sultan Malik al-Adel vient de construire sur le Mont Tabor [21] et qui contrôle la Galilée [22] et la Samarie [23]. La citadelle est assiégée en vain du 29 novembre au 7 décembre 1217. Il semble que les Croisés aient alors manqué de persévérance. À la tête d’un petit détachement, un prince hongrois tente ensuite de prendre le château de Shaqîf Arnûn [24] dans le Marj Ayoun, bien que le comte de Sidon [25] lui déconseille une telle entreprise, et son armée est taillée en pièces par les montagnards. Puis l’armée hongroise retourne dans son pays en janvier 1218. De son côté, Jean de Brienne fait fortifier Césarée [26].

D’autres Croisés, venant de royaumes plus occidentaux, continuent à arriver en Terre sainte et Jean de Brienne, qui a compris l’inutilité d’attaquer et d’assiéger directement Jérusalem [27], décide de s’attaquer à des ports égyptiens, Alexandrie [28] ou Damiette [29], pour ensuite négocier l’échange de ce port contre Jérusalem. La flotte franque débarque devant Damiette le 29 mai 1218, réussit à forcer le passage sur le Nil le 24 août 1218. Malik al-Adel meurt le 31 août. Ses fils lui succèdent, Malik al-Kamil en Égypte et Malik al-Mu’azzam en Syrie [30].

Le 29 août 1218, Al-Mu’azzam tente de faire diversion en prenant et détruisant Césarée, mais sans succès. À la fin du mois de septembre, le légat pontifical [31] Pélage Galvani arrive à Damiette et demande la direction de la croisade.

Le 9 octobre, Al-Kamil tente une attaque du camp croisé mais est repoussé. À la suite d’un complot, il abandonne son camp le 4 février 1219, et son armée se disperse. Prévoyant la cession de Jérusalem aux croisés, Al-Mu’azzam entreprend en mars 1219 de démanteler les fortifications de la ville. Par deux fois, en mai et en septembre, Al-Kamil propose aux croisés la ville de Jérusalem contre la levée du siège de Damiette, mais Pélage repousse à chaque fois l’offre par fanatisme. Damiette est prise par les croisés le 5 novembre 1219. Jean de Brienne refuse de continuer la croisade et quitte Damiette avec son armée en mars 1220. En juillet 1221 l’armée décide de marcher sur le Caire [32] ; mais elle est paralysée par la crue du Nil, et doit livrer Damiette en échange de sa liberté.

Après l’échec de cette 5ème croisade, Jean de Brienne conclut avec Al-Kamil une trêve de 7 ans. Il décide de se rendre en Italie afin de discuter avec les principaux souverains du sort des états latins d’Orient.

Débarqué à Brindisi [33] en octobre 1222, il rencontre le pape Honorius III, auquel il se plaint du comportement du légat Pélage qui a fait échouer la croisade par son intransigeance. Le pape lui donne raison, puis lui propose le mariage de la princesse héritière à l’empereur Frédéric II.

Ce dernier est intéressé par le projet, qui lui permet d’ébaucher un empire méditerranéen, tandis que Jean de Brienne apprécie la possibilité de bénéficier des troupes germaniques. Philippe Auguste, à qui Jean de Brienne vient ensuite rendre visite, apprécie moins et reproche à Brienne de s’être fait manipuler.

Une escadre impériale vient chercher la fiancée en août 1225, et le mariage est célébré à Brindisi le 9 novembre 1225. Le lendemain, Frédéric dépossède Jean de Brienne de la baile du royaume. Scandalisé par cette manœuvre que les négociations du mariage ne laissaient pas présager, et aussi par le viol dont Frédéric II s’est rendu coupable auprès d’une des cousines d’Isabelle, Jean de Brienne quitte définitivement le royaume de Jérusalem.

Soutenu par le pape Grégoire IX, il tente d’envahir le royaume de Sicile, mais est vaincu par son gendre et doit accepter la paix en août 1230.

La mort de Robert de Courtenay en janvier 1228, place sur le trône un enfant de 11 ans, Baudouin II de Courtenay. Les barons songent d’abord à confier la régence à Ivan Asen II, tzar [34] des Bulgares [35], mais changent d’avis, craignant la puissance de ce dernier. Ils proposent ensuite la régence à Jean de Brienne, qui l’accepte, à la condition d’être associé au trône. Il est couronné empereur à son arrivée à Constantinople en 1231. L’empire latin se réduit alors à Constantinople [36] et ses environs, et sous la triple menace de l’empire de Nicée [37], du despotat d’Épire [38] et des Bulgares. En 1235, l’empereur de Nicée et le tzar bulgare assiègent Constantinople, alors qu’il n’y a que 160 chevaliers. Mais les Vénitiens [39], craignant la perte de leurs avantages commerciaux, lui prêtent main-forte et la ville résiste. La flotte vénitienne domine sur la mer, et les assiégeants finissent par se décourager. Jean de Brienne meurt l’année suivante, le 23 mars 1237.

Veuf, il se remaria en 1214 avec Rita d’Arménie, fille de Léon II, roi d’Arménie et d’Isabelle.

De nouveau veuf, il se remaria en 1224 avec Bérengère de Léon , fille du roi Alphonse IX de León et de Bérengère 1ère de Castille .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Guy Perry, John of Brienne : King of Jerusalem, Emperor of Constantinople, c.1175-1237, Cambridge University Press, 2013.

Notes

[1] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[2] Le comté de Brienne est un comté médiéval situé en Champagne et centré autour de la ville de Brienne-le-Château. Brienne forme dès le 10ème siècle un comté, qui donne son nom à l’illustre maison de Brienne. Cinq familles possèdent successivement le comté : la famille de Brienne puis celles d’Enghien, de Luxembourg, de Loménie et de Bauffremont.

[3] Le tournoi d’Écry ou tournoi d’Écry-sur-Aisne eut lieu sur la commune actuelle d’Asfeld en novembre 1199.

[4] La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l’origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l’Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.

[5] Le royaume de Sicile, également appelé royaume normand de Sicile, est créé en 1130 par Roger II sur l’île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, et Naples. Ce royaume traverse plusieurs phases marquées par les dominations successives des Normands, des Souabes (autre nom pour la dynastie des Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe), des Angevins et des Aragonais. Le royaume de Sicile a dans le passé recouvert plusieurs zones géographiques différentes au fil du temps. Le royaume de Sicile ne s’est pas limité à la seule île de Sicile. Il a été l’objet de convoitises de la part des plus grandes familles européennes, qui se sont battues pour s’en assurer la possession. L’histoire du royaume a été particulièrement mouvementée, marquée par des assassinats, des guerres de succession, des séparations. Les rois de Sicile n’ont donc pas tous régné sur un territoire identique. On a même pu parler, lors des périodes au cours desquelles les royaume de Sicile et de Naples ont été réunis, de Royaume des Deux-Siciles

[6] La maison des princes de Hohenstaufen est une dynastie qui a donné plusieurs ducs et empereurs germaniques entre les 11et 13ème siècles. Le nom de la maison renvoie au château de Hohenstaufen, sur la crête septentrionale du Jura souabe, près de Göppingen. Les plus importants représentants de cette dynastie furent Frédéric Barberousse, Henri VI et Fréderic II.

[7] La croisade des albigeois (1209-1229) (ou croisade contre les albigeois) est une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le 12ème siècle et le Concile de Lombers, les textes de l’époque parlent d’« hérésie albigeoise » sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.

[8] Le siège de Béziers, ayant eu lieu en 1209, est une opération militaire marquante de la croisade des albigeois et de l’histoire de France.

[9] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la première croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099-1187 et 1229-1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de deux siècles plus tard.

[10] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[11] La seigneurie de Césarée est l’un des fiefs du royaume de Jérusalem. Césarée fut prise en 1101 et fut donnée à Eustache Grenier. Brièvement occupée par Saladin, elle fut reprise par Richard Cœur de Lion et rendue à son seigneur légitime. Elle fut définitivement conquise par les Mamelouks en 1266

[12] L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé à l’occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129 à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les 12ème et 13ème siècles à l’accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d’en assurer le financement, il constitua à travers l’Europe chrétienne d’Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l’ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l’époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux. Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d’Acre de 1291, l’ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape Clément V le 13 mars 1312 à la suite d’un procès en hérésie.

[13] La principauté d’Antioche, dont le territoire est en Turquie et en Syrie, était l’un des États latins d’Orient constitué lors des croisades (1098-1268).

[14] La forteresse de Baghras ou Bagras est le nom d’une forteresses en Turquie dans les monts Amanu. Elle fut construite autour de 1153 par les Templiers et occupée par ces derniers ou par la principauté d’Antioche jusqu’à ce que Baghras fût forcée de capituler devant Saladin le 26 août 1189. La forteresse fut reprise par les troupes du roi Léon II d’Arménie en 1191 lors des prémices de la guerre de succession de la principauté d’Antioche, ce qui créa un contentieux important avec les templiers, le roi refusant de leur restituer la forteresse. Après une longue négociation, Baghras revint finalement aux Templiers en 1216. Elle continua de leur servir comme quartiers généraux du nord, et fut le point de départ de l’expédition désastreuse conclue par une défaite à Darbsâk en 1236. Si on se réfère aux chroniques arméniennes, la forteresse résista à un siège des forces d’Alep à la même époque. Après la prise d’Antioche par le sultan Baybars en 1268, la garnison perdit toute motivation, et un des frères déserta pour lui présenter les clés de la forteresse. Les défenseurs qui restaient dans la place décidèrent alors de détruire ce qu’ils pouvaient avant de finalement livrer le château.

[15] L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, généralement connu, dès le 12ème siècle, sous le nom de Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani, est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des Croisades jusqu’au début du 19ème siècle. Son origine remonterait à la fin du 11ème siècle dans l’établissement des marchands amalfitains à Jérusalem et la création d’hôpitaux, d’abord à Jérusalem, puis en Terre sainte, d’où leur nom d’« Hospitaliers ». À la suite de donations, ils vont posséder des établissements, prieurés et commanderies dans toute l’Europe catholique. À l’instar des Templiers, il assume rapidement une fonction militaire pour défendre les pèlerins qu’il accueille sur les chemins de Jérusalem, puis pour combattre les Sarrasins aux côtés des Francs de Terre sainte. Après l’expulsion des Croisés de Terre sainte en 1291, l’Ordre s’installe à Chypre avant de conquérir l’île de Rhodes en 1310 et de devenir une puissance maritime pour continuer à être le rempart de la chrétienté contre les Sarrasins. À la suite de la disparition de l’ordre du Temple en 1314, les Hospitaliers reçoivent les biens des Templiers, ce qui fait d’eux l’ordre le plus puissant de la chrétienté. Expulsé de Rhodes en 1523 par la conquête turque, l’Ordre s’installe à Malte en 1530, dont il est considéré comme le souverain, par décision de Charles Quint.

[16] Les Seldjoukides, sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l’Iran, puis sur un vaste domaine comprenant l’Irak actuel, et l’Asie Mineure, entre le milieu du 11ème siècle et la fin du 12ème siècle.

[17] Le sultanat de Roum (c’est-à-dire du « pays des Romains ») ou sultanat d’Iconium est un sultanat seldjoukide établi de 1077 à 1307 en Anatolie à la suite de la bataille de Mantzikert. Le sultanat est établi à la suite d’un accord entre l’Empire byzantin et le chef seldjoukide Süleyman 1er Shah. Son nom se réfère aux “romains” au sens où l’entendaient les Arabes puis les Turcs entre les 7ème et 15ème siècles : les anciens citoyens de l’Empire romain d’Orient (que l’on nomme communément, à partir du 16ème siècle donc a posteriori : « Empire byzantin ») devenus sujets (dhimmis) des seldjoukides.

[18] c’est-à-dire régent

[19] La cinquième croisade (1217-1221) est une campagne militaire dont le but était d’envahir et de conquérir une partie du sultanat ayyoubide d’Égypte afin de pouvoir échanger les territoires conquis contre les anciens territoires du royaume de Jérusalem se trouvant sous contrôle ayyoubide. Malgré la prise de Damiette, cette croisade fut un échec, à cause de l’intransigeance du légat Pélage et de sa méconnaissance de la politique locale, ce qui le conduisit à refuser les négociations au bon moment.

[20] Le quatrième concile œcuménique du Latran (souvent nommé Latran IV) est le douzième concile œcuménique de l’Église catholique. Il s’est tenu au Latran en 1215 sur l’initiative du pape Innocent III. Le concile Latran IV marque l’apogée de la chrétienté médiévale et de la papauté après l’effort de renouveau inauguré, 150 ans plus tôt, par les réformateurs du 11ème siècle (en particulier par Grégoire VII). Pendant les trois semaines que dure le concile, du 11 au 30 novembre 1215, de nombreuses décisions sont prises qui renforcent l’emprise du Saint-siège sur la chrétienté occidentale.

[21] Le mont Thabor, ou mont Tabor est une montagne isolée de 588 mètres d’altitude située au cœur de la Galilée, en Israël.

[22] La Galilée est souvent citée dans l’Ancien Testament, et sa partie septentrionale évoquée comme "la Galilée des Gentils" dans le Nouveau Testament. Elle est décrite par Flavius Josèphe qui évoque son histoire, son peuplement sa géographie, et lui donne deux parties : la Galilée supérieure, en grande partie peuplée de Gentils, et la Galilée inférieure, en grande partie peuplée de Juifs. Son nom de Galilée pourrait venir d’un peuplement celte, comme plus au nord la Galatie. Elle recouvrait avant la Captivité les territoires des tribus d’Issacar, de Zabulon, de Nephthali et d’Asher. Comme les Galiléens étaient de bons cultivateurs, plantant des figuiers, des oliviers, des noyers, des palmiers, des habiles artisans et de bons pêcheurs, la Galilée était prospère avec 400 villes, certaines très peuplées.

[23] Samarie est une ancienne ville de Palestine. C’était la capitale du Royaume d’Israël aux 9ème et 8ème siècles av. jc. Les ruines de la ville sont situées dans les montagnes de Samarie, dans le territoire gouverné par l’Autorité palestinienne, à quelques kilomètres de Naplouse.

[24] Beaufort

[25] Sidon ou Saïda en arabe est une ville du Liban. Elle fut dans l’antiquité la capitale incontestée de la Phénicie. La ville était construite sur un promontoire s’avançant dans la mer. Ce fut le plus grand port de la Phénicie sous son roi Zimrida, au 18ème siècle.

[26] Césarée, en Israël, est le nom d’une ville antique et moderne, située sur la côte méditerranéenne à 20 km au sud de la ville de Dor, entre Netanya et Hadera. Les vestiges impressionnants de la ville antique permettent d’admirer les ruines de la capitale royale d’Hérode Ier le Grand, et nombre de monuments d’époque romaine et médiévale des Croisades.

[27] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[28] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[29] Damiette est un port du gouvernorat du même nom, en Égypte, dans le delta du Nil, à environ 200 kilomètres au nord-est du Caire. Dans l’Égypte ancienne, la cité était nommée Tamiat, mais elle perdit de l’importance durant la période grecque après la construction d’Alexandrie. Damiette reprit de l’importance durant les 12ème et 13ème siècles dans le cadre des Croisades. En 1169 une flotte du Royaume de Jérusalem, avec des soutiens de l’Empire byzantin attaqua le port, mais fut défaite par Saladin. Durant les préparations de la cinquième croisade en 1217, il fut décidé que Damiette serait la cible de l’attaque. Le contrôle de Damiette impliquait le contrôle du Nil, et les croisés pensaient pouvoir conquérir l’Égypte à partir de là. Après l’Égypte ils pourraient attaquer la Palestine et reprendre Jérusalem. Le port fut assiégé et occupé par des croisés de Frise en 1219, mais en 1221 les croisés furent vaincus devant Le Caire et chassés d’Égypte. Damiette fut aussi la cible de la septième croisade, menée par Saint Louis. Sa flotte arriva en 1249 et s’empara rapidement du fort. Il refusa de le rétrocéder au roi de Jérusalem, à qui il avait été promis durant la cinquième croisade. Toutefois à la suite de nouvelles défaites militaires, les croisés furent contraints de rendre la ville. Saint Louis donna aux remparts d’Aigues-Mortes la forme qu’avaient ceux de la ville égyptienne. Du fait de son importance pour les croisés, le sultan Mamelouk Baybars détruisit la ville et la reconstruit quelques kilomètres plus loin avec de meilleures fortifications. Aujourd’hui un canal la relie au Nil, ce qui en fait de nouveau un port important.

[30] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[31] Le légat apostolique ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.

[32] Le Caire est la capitale et la plus grande ville d’Égypte. C’est la plus grande ville du Moyen-Orient et la seconde d’Afrique derrière Lagos. Les Fatimides et leur troupes composées de Berbères kotamas d’Algérie fondent le noyau urbain actuel, alors nommé Al-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur la route des épices entre l’Europe et l’Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d’habitants, ce qui en faisait déjà l’une des plus grandes villes du monde arabe.

[33] Brindisi est une ville de la province de Brindisi dans les Pouilles en Italie. C’est une ville importante de la côte adriatique, célèbre depuis l’antiquité. Son port en branches de cerf, le seul vraiment protégé de la côte adriatique, en a fait une porte vers l’Orient dès l’époque romaine. Cité grecque à l’origine et capitales des Salentins, Brindisium est conquise par le consul Marcus Atilius Regulus en 267 av., achevant la conquête romaine du sud de l’Italie. Transformée en colonie romaine en -244, elle fut rapidement reliée à Rome par la via Appia, puis par la Via Trajana.

[34] Le mot tsar désigne un souverain de Russie (de 1547 à 1917), de Bulgarie (de 893 à 1422), et de Serbie (de 1346 à 1371).

[35] Le Second Empire bulgare était une monarchie médiévale des Balkans, nommée dans les documents de son temps Regnum Bulgarorum et Blachorum (et son souverain rex Bulgarorum et Blachorum : « roi des Bulgares et des Valaques »), mais que l’historiographie moderne bulgare et, à sa suite, internationale, désignent comme « Second État Bulgare » ou, plus simplement « Bulgarie ». En fait, cet État multiethnique s’étendait non seulement sur l’actuelle Bulgarie (sauf le littoral) mais aussi sur l’actuelle Roumanie (Valachie), en Macédoine, Grèce septentrionale et Serbie orientale.

[36] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[37] Vestige de l’Empire byzantin ayant résisté à la prise de Constantinople par les croisés en 1204, l’Empire de Nicée était le plus étendu des États impériaux successeurs : l’Empire de Nicée, le despotat d’Épire et l’Empire de Trébizonde. Il occupait, en Asie Mineure occidentale, une large bande de terre s’étendant de la mer Égée à la mer Noire. Si Nicée demeura sa capitale et le siège du patriarcat pendant toute sa brève histoire (1204-1261), les empereurs établirent leur résidence et le siège du gouvernement à Nymphaion (aujourd’hui Kemalpaşa), ville de Lydie, moins exposée aux armées ennemies. Se défendant à la fois contre les États successeurs et le sultanat seldjoukide, Théodore 1er Laskaris réussit à édifier un État politiquement stable et économiquement viable en Asie Mineure. Ses successeurs, Jean III Doukas Vatatzès et Théodore II Laskaris, étendirent le territoire de l’empire en Europe, encerclant progressivement Constantinople. Après avoir écarté Jean IV Lascaris, le successeur légitime de Théodore II, Michel VIII Paléologue n’eut plus qu’à reprendre la ville en 1261 grâce à un concours de circonstances. L’Empire de Nicée redevint ainsi une partie constituante de l’Empire byzantin rénové.

[38] Le despotat d’Épire est un des États successeurs de l’empire byzantin né après la quatrième croisade en Épire, une région qui s’étend sur la côte adriatique entre le sud de l’Albanie actuelle et le golfe de Corinthe. Le terme de despotat est formé sur celui de despote, qui désigne alors à la cour de Constantinople un membre de la famille impériale. Son équivalent le plus proche est prince ; un despotat serait donc une principauté.

[39] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.