Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > Jacques III de Majorque

Jacques III de Majorque

samedi 5 juin 2021, par ljallamion

Jacques III de Majorque (1315-1349)

Roi de Majorque-Comte de Roussillon et de Cerdagne-Seigneur de Montpellier-Prétendant à la principauté d’Achaïe

Il tente de libérer son royaume de la vassalité envers les couronnes d’Aragon [1] et de France. Mais les manœuvres de Pierre le Cérémonieux le poussent à se brouiller avec le roi de France et à rechercher l’alliance avec le roi d’Angleterre en pleine guerre de Cent Ans. Ce qui conduit les souverains aragonais et français à se liguer contre lui. Isolé diplomatiquement, son royaume est envahi et annexé par Pierre le Cérémonieux, l’exception de Montpellier [2] qu’il vend à Philippe VI. Le produit de cette vente sert à payer l’armée avec laquelle il compte reconquérir son royaume, mais il meurt en 1349 à la bataille de Llucmajor [3].   Fils de l’infant Ferdinand de Majorque , fils cadet du roi Jacques II de Majorque, et d’Isabelle de Sabran, prétendante à la principauté d’Achaïe [4], Jacques naît sans doute à Catane [5]. Sa mère meurt très peu de temps après sa naissance ; son père entreprend alors de conquérir en son nom la principauté d’Achaïe.   Pour mettre Jacques à l’abri des combats, l’infant Ferdinand confie à Ramon Muntaner le soin de le mener à Perpignan [6] aux soins de sa grand-mère Esclarmonde de Foix, veuve du roi Jacques II. Jacques est en effet non seulement l’héritier de l’Achaïe, mais aussi, après son père, celui du royaume de Majorque [7], dont le souverain, son oncle Sanche 1er, n’a pas de fils.   Après un voyage périlleux, Ramon Muntaner remet l’enfant à sa grand-mère, après avoir pris soin de le faire reconnaître comme légitime héritier de son père. Ce dernier meurt en 1316, vaincu par Louis de Bourgogne , son rival pour la principauté d’Achaïe. Le roi Sanche, soucieux de préserver son royaume des ambitions de son cousin le roi Jacques II d’Aragon, fait de Jacques son héritier. Lorsque Sanche meurt en 1324 se pose toutefois le problème de la régence du royaume de Majorque. En effet le seul frère de Sanche encore en vie, Philippe, est un ecclésiastique, donc peu apte à prendre en main le royaume.   Jacques d’Aragon fait alors valoir ses droits, comme plus proche cousin en ligne masculine de Jacques de Majorque ; le comte de Foix [8] fait valoir qu’il est le cousin le plus proche, mais en ligne féminine. Les différents lignages de l’aristocratie roussillonnaise prennent parti pour l’un ou l’autre des prétendants à la régence, ce qui amène un grand désordre qui n’est pas résolu par la reconnaissance, à la fois par le roi d’Aragon et le comte de Foix, de l’infant Philippe comme régent. Pour sceller la paix, Jacques III, qui a 9 ans, épouse en 1325 l’infante Constance , petite-fille de Jacques d’Aragon, qui en a 3.   Comme prix de sa reconnaissance de Philippe, Jacques II d’Aragon impose au royaume de dures conditions économiques. Les finances majorquines sont minées par l’aide due au roi d’Aragon pour la conquête du royaume de Sardaigne [9]. Il semble que Jacques III soit à cette date encore reconnu comme prince par une large part de l’aristocratie d’Achaïe. En 1335 Jacques est reconnu majeur et s’attache à réorganiser son royaume.   En 1337 il promulgue les lois palatines [10] qui mettent en place une étiquette de cour qui est reprise par la suite par la majeure des cours d’Occident. Le royaume de Majorque ne peut toutefois survivre qu’en maintenant la paix avec le royaume d’Aragon. Or en 1336 Pierre IV d’Aragon accède au trône à Barcelone. Malgré leur jeunesse et leur proche parenté, les deux cousins se vouent une haine farouche. Pierre tente de réimposer à Jacques le serment de vassalité auquel Jacques II d’Aragon avait renoncé en 1295.   En 1331, Jacques III âgé de 16 ans fait hommage à Philippe VI pour la ville de Montpellier, que sa famille tient d’un mariage. Montpellier est située dans le royaume de France mais est une possession du roi de Majorque à l’instar de la Guyenne [11] pour le roi d’Angleterre. Le royaume de Majorque est lui-même État vassal du royaume d’Aragon mais supporte mal le poids fiscal de cette vassalité qui a été imposée par la force. Montpellier, a elle-même beaucoup d’indépendance étant à 3 jours de marche du reste des possessions continentales du roi de Majorque en Roussillon [12] et est commercialement dépendante du Languedoc [13]. L’usage de monnaies françaises y est courant et ses intérêts commerciaux la pousse vers le royaume de France. Suspicieux quant aux velléités d’indépendance de Jacques III de Majorque qui a rechigné à lui rendre hommage Pierre IV d’Aragon dit le Cérémonieux travaille à la réunion des 2 couronnes.   En 1339, alors que la guerre de Cent Ans a débuté, inquiété par les rumeurs de mariage d’un fils de Jaques III avec une fille d’Édouard III colportées par le roi d’Aragon qui travaille activement à isoler son vassal, Philippe VI somme le roi de Majorque de renouveler son hommage pour la ville de Montpellier. Jacques III lui répond qu’il doute de la légalité de cet hommage et s’en remet au pape.

Voyant que la France est mise en difficulté par l’Angleterre, Jacques III fait organiser des joutes à Montpellier ce qui est en contradiction avec l’ordre du roi de France qui les à interdites en temps de guerre : c’est une remise en cause claire de la souveraineté de Philippe VI sur Montpellier. Pierre IV joue double jeu assurant à Jacques qu’il l’aiderait militairement en cas de conflit avec la France, poussant le roi de Majorque à s’affirmer de plus en plus enclin à une alliance avec le roi d’Angleterre, mais dans le même temps il est en alliance avec le roi de France. Philippe VI fait saisir la ville de Montpellier et les vicomtés d’Omella et de Carladès [14] et charge Jean le Bon de monter une armée pour entrer en Roussillon.   Mais Jacques III se rend compte qu’il a été joué par le roi d’Aragon et fait amende honorable. Philippe VI a bien compris que les jeux sont faits. Il entérine l’alliance avec Pierre le Cérémonieux et rend ses possessions françaises au roi de Majorque sachant pertinemment que celui-ci ne pourra pas les conserver cerné par une si puissante alliance. Pierre IV ouvre en 1343 un procès pour trahison de son beau-frère, ce qui lui permet de revendiquer sa couronne. Fort de cette légitimité, il envahit les Baléares [15] en 1343. Les armées de Jacques sont défaites à la bataille de Santa Ponça. En 1344, Pierre envahit le Roussillon et la Cerdagne. Philippe VI soutient l’offensive aragonaise en interdisant tout ravitaillement du roi de Majorque en armes, vivres ou chevaux, le 5 septembre 1343. Complètement isolé, Jacques III doit se rendre et remettre son royaume à son cousin. Son sort est scellé par les Cortès [16] à Barcelone, où il est décidé de lui laisser son fief de Montpellier. Mais il refuse et s’enfuit chez un de ses amis, Gaston Fébus, comte de Foix [17], avec une quarantaine de ses chevaliers. Il reste néanmoins en possession de la seigneurie de Montpellier, située en royaume de France et sur laquelle Pierre IV n’a aucun droit. De là il lance plusieurs attaques infructueuses sur le Roussillon. Il rencontre Philippe VI à Avignon et lui revend la ville de Montpellier et engage une partie de la Cerdagne et du Roussillon le 18 avril 1349 pour 120 000 écus d’or et pu ainsi se reconstituer une armée et une flotte imposantes avec lesquelles il attaque Majorque.   Les accords stipulent qu’il conserve les droits sur sa ville jusqu’à sa mort. Celle-ci survient le 25 octobre 1349, à la bataille de Llucmajor : Montpellier appartient désormais à la couronne de France, la Cerdagne et le Roussillon sont par contre contestés par le roi d’Aragon et restent espagnols. Les enfants du roi de Majorque, Jacques et Isabelle , sont emmenés en captivité à Barcelone. Jacques IV de Majorque fut prétendant au trône de Majorque, mais ne pu jamais l’arracher à la couronne d’Aragon.   À sa mort en 1375, la dynastie de Majorque s’éteignit définitivement. Sa sœur, Isabelle 1ère de Majorque, céda en effet rapidement ses droits au duc Louis 1er d’Anjou.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jacques III de Majorque/ Portail des pays catalans/ Portail des Pyrénées-Orientales/ Catégories : Dynastie de Barcelone/ Dynastie de Majorque/ Roi de Majorque/ Comte de Cerdagne/ Comte de Roussillon/ Seigneur d’Aumelas/ Seigneur de Montpellier

Notes

[1] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.

[2] La Seigneurie de Montpellier était une juridiction médiévale centrée sur la ville de Montpellier (France) et de ses environs. La Seigneurie de Montpellier voit le jour le 26 novembre 985, lorsque le comte Bernard II de Melgueil (Mauguio) octroie au chevalier Guilhèm en échange de son dévouement, l’ancien territoire situé entre l’antique voie domitienne, le Lez et La Mosson. Ses héritiers construiront sur leur nouveau fief un véritable bourg fortifié, doté d’un château et d’une chapelle qui deviendra la ville de Montpellier.

[3] La bataille de Llucmajor se déroule le 25 octobre 1349 à proximité de la ville homonyme (à Majorque dans les Îles Baléares) et oppose les troupes de Pierre IV d’Aragon à l’armée du roi Jacques III de Majorque. Ce dernier est tué dans la bataille et la victoire permet à Pierre IV d’intégrer définitivement le royaume de Majorque à la Couronne d’Aragon.

[4] La principauté d’Achaïe également écrit Achaye ou de Morée est une seigneurie fondée par Guillaume de Champlitte pendant la quatrième croisade (1202/1204). La principauté, s’étendant au départ sur tout le Péloponnèse, est vassale du royaume de Thessalonique jusqu’à la disparition de celui-ci, date à laquelle elle devient la principale puissance franque de la région. La bataille des îles Échinades en 1427 ouvre la voie à sa reconquête par les troupes byzantines. La Chronique de Morée relate la conquête franque et une partie de l’histoire de la principauté.

[5] Catane est une ville de la province du même nom en Sicile en Italie. C’est la deuxième ville la plus peuplée de l’île derrière Palerme. Le 4 février 1169, un séisme provoqua la mort de milliers de personnes. L’empereur Frédéric II fit construire le Castello Ursino (fort militaire) entre 1239 et 1250. La ville subit des destructions lors de la guerre des Vêpres siciliennes en 1282. À partir de 1282, sous l’influence aragonaise, Catane devint la capitale du royaume de Sicile. En 1376, les reliques de sainte Agathe furent déposées dans la cathédrale de Catane. La première université sicilienne fut fondée à Catane en 1434.

[6] Perpignan est une commune du sud de la France, préfecture du département des Pyrénées-Orientales et quatrième ville la plus peuplée de la région Occitanie. Ancienne capitale continentale du Royaume de Majorque, la ville est annexée par le Royaume de France en 1659. Dernière ville française méditerranéenne importante avant l’Espagne, elle est marquée par une forte identité catalane. En 1344, Perpignan perd son statut de capitale par la réintégration du royaume de Majorque dans la couronne d’Aragon. Dès 1346 elle est durement touchée par la peste noire. La ville ne s’en remet pas pendant longtemps. Du 15 novembre 1408 au 26 mars 1409, Benoît XIII tient un concile à Perpignan. À la mi-septembre 1415, l’empereur Sigismond 1er se rend à Perpignan pour un pseudo-concile avec le roi d’Aragon Ferdinand 1er et l’antipape Benoît XIII. Il en repart le 5 novembre 1415 sans avoir convaincu ce dernier d’abdiquer. En 1463, Louis XI occupe Perpignan en confirmant leurs anciens droits, mais la ville se soulève contre les Français en 1473. Après un siège terrible, qui se termina le 2 février 1475, le titre de « Fidelíssima vila de Perpinyà » (Très fidèle ville de Perpignan) fut décerné par les rois d’Aragon. Plus tard, en 1493, Charles VIII restitua le Roussillon et la Cerdagne aux Rois catholiques, qui venaient de fonder l’unité d’Espagne, par le mariage entre la Castille et l’Aragon. Malheureusement, la rivalité franco-espagnole et les conflits qui suivirent devaient faire chuter l’économie de Perpignan, dotée par Philippe II, à cet égard, de puissantes fortifications. Devenue place avancée de la monarchie espagnole face à la France depuis 1479, Perpignan entre dans une logique militaire, enfermée dans des remparts puissants renforcés à toutes les époques (Vauban notamment), elle n’est plus qu’un enjeu entre les deux grandes puissances. Prise par les armées de Louis XIII en 1642, elle est annexée avec le reste du Roussillon au royaume de France par le traité des Pyrénées de 1659.

[7] Le royaume de Majorque désigne d’abord de façon provisoire un gouvernement assez longtemps précaire créée lors de la conquête par le roi Jacques 1er d’Aragon de l’île de Majorque en 1229 dans le cadre de la Reconquista. Mais c’est le testament du souverain conquérant en 1262 qui lui donne un véritable sens politique dans la succession monarchique, en l’accordant au cadet de sa lignée l’infant Jacques ou Jaume alors que l’aîné Jacques obtient la couronne d’Aragon. À la mort de Jacques 1er d’Aragon en 1276 naît le royaume de Majorque. Les années 1343 et 1344, dates de reconquête militaire et d’annexion aragonaise ou le traité de 1347, voire les acquisitions par le roi de France de Carlat et Montpellier en 1348-1349 atteste la réunion définitive à la couronne d’Aragon qui clôt la page de l’indépendance, souvent précaire et houleuse.

[8] Le comté de Foix est à l’origine un territoire du comté de Carcassonne détaché par le comte Roger Ier le Vieux en faveur de son fils cadet Bernard-Roger.

[9] Le Regnum Sardiniæ et Corsicæ (royaume de Sardaigne et de Corse) est créé le 4 avril 1297 par le pape Boniface VIII afin de résoudre les conflits entre les maisons d’Anjou et d’Aragon au sujet du royaume de Sicile, conflits déclenchés par les fameuses Vêpres siciliennes. C’est donc un royaume de compensation, attribué à Jacques II le Juste d’Aragon. La Sardaigne reste toutefois soumise à de puissants seigneurs portant le titre de judex, elles-mêmes sous l’influence des cités de Pise et de Gênes. En 1323, Jacques II forme une alliance avec le juge d’Arborée, d’origine catalane, et la ville de Sassari, et contrôle les judicats de Cagliari et de Gallura, éliminant de l’île les Pisans. Le contrôle royal n’est toutefois définitif qu’au début du 15ème siècle, quand Martin le Jeune, roi de Sicile et procureur de Sardaigne pour le compte de son père le roi d’Aragon Martin le Vieux, défait les derniers juges d’Arborée, dont Éléonore d’Arborée, célèbre pour sa novatrice charte appelée Carta de Logu, et achète les droits sur le Royaume. La Corse n’est pas conquise et les rois d’Aragon cessent d’y prétendre en 1479, après que la mention et Corsicæ est retirée de l’appellation officielle du royaume. La Sardaigne, rattachée à la couronne d’Aragon, passe avec cette dernière, dans la monarchie espagnole au 16ème siècle.

[10] Les Lois Palatines ou Leges Palatinae sont un texte daté de 1337 et rédigé à l’initiative de Jacques III de Majorque. Ce texte, rédigé en latin, décrit minutieusement l’organisation des services de la cour et la vie au palais des rois de Majorque. Il est conservé sous la forme d’un manuscrit enluminé conservé à la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles

[11] La Guyenne est une ancienne province, située dans le sud-ouest de la France. Ses limites ont fluctué au cours de l’histoire sur une partie des territoires des régions françaises Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Portant le titre de duché, la Guyenne avait pour capitale Bordeaux. Son nom est apparu au 13ème siècle en remplacement du terme d’« Aquitaine ». Sous l’Ancien régime, la Guyenne était l’une des plus grandes provinces de France et regroupait divers pays et provinces plus petites comme le Périgord, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue. Le terme de « Guyenne propre » correspondait à la région de Bordeaux, également appelée le Bordelais. La Guyenne était couramment associée avec la Gascogne dont la capitale était Auch et qui regroupait notamment l’Armagnac, le Bigorre, le Labourd, la Soule et le Comminges. Guyenne et Gascogne partageaient ainsi le même gouvernement général militaire.

[12] Le comté de Roussillon est une ancienne principauté féodale située dans les Pyrénées orientales. Le comté de Roussillon serait né à l’époque wisigothique comme une subdivision administrative du royaume wisigoth. Ses limites correspondaient à la civitas Ruscinonensis antique (d’où il tient son nom), c’est-à-dire l’actuel département des Pyrénées-Orientales sans la Cerdagne ni le Capcir. Probablement détruit par l’invasion arabe de 721, le comté renaquit au moment de la reconquête carolingienne, et fut intégré à la Marche d’Espagne, puis au marquisat de Gothie. Le Roussillon est alors aux mains de comtes nommés ou reconnus par le pouvoir impérial, mais cette tutelle se fait moins forte au cours du 9ème siècle, et après la fin de la dynastie carolingienne, il est considéré comme un bien patrimonial qui passe au tout début du 10ème siècle aux mains de la dynastie d’Empuries. À ce moment, son territoire se réduit à la partie orientale de l’actuel département des Pyrénées-Orientales. La capitale de ce comté est d’abord Château-Roussillon, puis la ville de Perpignan. Le comté reste dans les mains de cette dynastie jusqu’en 1172, à la mort du comte Girard II de Roussillon, qui lègue son comté à son parent et suzerain le roi Alphonse II d’Aragon.

[13] Le Languedoc est un territoire du sud de la France traditionnellement divisé en Haut Languedoc, qui correspond approximativement à l’actuelle région Midi-Pyrénées, et Bas Languedoc, qui correspond approximativement à l’ancienne région Languedoc-Roussillon. Le Languedoc fait partie de l’Occitanie, vaste espace géographique de langue d’oc. Le territoire du Languedoc (région où l’on parle la langue d’oc) est rattaché au domaine royal au 13ème siècle à la suite de la croisade contre les Albigeois mettant fin au catharisme. Le territoire sous contrôle des États de Languedoc s’est ensuite progressivement réduit à l’ancienne province du Languedoc. C’est en 1359 que les villes des trois sénéchaussées de Beaucaire, Carcassonne et Toulouse concluent entre elles une « union perpétuelle » puis exigent des officiers royaux d’être « convoquées ensemble » et non plus séparément, par sénéchaussée. Vers la fin du 14ème siècle, pays des trois sénéchaussées, auquel le nom de Languedoc allait être réservé, désigne les deux sénéchaussées de Beaucaire Nîmes et de Carcassonne et la partie occidentale de celle de Toulouse, conservée au traité de Brétigny. Le pays de Foix, qui relève de la sénéchaussée de Carcassonne jusqu’en 1333 puis de celle de Toulouse, cesse d’appartenir au Languedoc. En 1469, le Languedoc est amputé de presque toute la partie de la sénéchaussée de Toulouse située sur la rive gauche de la Garonne. Le roi Louis XI détache les deux jugeries de Rivière (Montréjeau) et de Verdun (aujourd’hui Verdun-sur-Garonne) de la sénéchaussée toulousaine pour les incorporer au duché de Guyenne, apanagé à son frère, le prince Charles. En contrepartie, le roi incorpore au Languedoc quelques communautés d’habitants du diocèse de Comminges, situées sur la rive droite de la Garonne, connues comme le Petit Comminges

[14] Le Carladès ou Carladez est un pays traditionnel de France, situé au centre-ouest du massif central. Une partie de cette région se trouve dans le département du Cantal et l’autre dans celui de l’Aveyron. Ses origines remontent à l’ancienne vicomté de Carlat, une subdivision du comté d’Auvergne, dont les dimensions étaient sensiblement plus vastes que la région naturelle actuelle.

[15] Les îles Baléares sont l’une des communautés autonomes d’Espagne. Il s’agit d’un archipel situé en mer des Baléares qui comprend cinq îles principales, dont quatre habitées, ainsi que de nombreux îlots

[16] Dans les pays de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), les Cortes ou Cortès sont les assemblées des états royaumes, de même qu’il y a des Cortes de Castille, d’Aragon, de Valence, etc. Elles sont convoquées par le roi

[17] Le comté de Foix est à l’origine un territoire du comté de Carcassonne détaché par le comte Roger Ier le Vieux en faveur de son fils cadet Bernard-Roger.