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Pierre le Foulon

samedi 15 août 2020, par ljallamion

Pierre le Foulon

Premier patriarche miaphysite d’Antioche

Les sources sur sa vie se trouvent chez Zacharie le Rhéteur, Théodore le Lecteur , et Théophane le Confesseur. Il était jusque vers 468 prêtre de l’église Saint-Bassa à Chalcédoine [1].

En 471, ayant accompagné en Syrie [2] le futur empereur Zénon, dans l’entourage duquel il était bien reçu, et qui avait été nommé Magister militum per Orientem [3], il obtint l’expulsion de son siège du patriarche d’Antioche [4] Martyrius et se fit élire à sa place par le parti monophysite [5]. Aussitôt patriarche, il dénonça le concile de Chalcédoine [6] et convoqua un synode pour avaliser ses nouveautés.

Mais Martyrius alla se plaindre à Constantinople, et l’empereur Léon 1er ordonna sa restauration. En fait, la situation était telle à Antioche [7] qu’elle ne put se faire, mais Pierre dut se retirer et un troisième homme, Julien, fut élu.

Pierre revint à Constantinople où il fut logé au monastère des Acémètes contre la promesse de ne plus créer de troubles. Mais il profita de l’usurpation de Basiliscus, favorable au monophysisme, pour retourner à Antioche, en faire expulser Julien et redevenir patriarche en 476. La chute de Basiliscus en juin 477 fut suivie de près de celle de Pierre. Mais en 485, après la promulgation de l’Hénotique [8] en 482, ce fut l’empereur Zénon lui-même qui installa Pierre le Foulon comme patriarche d’Antioche contre son acceptation de souscrire à l’édit. En fait, comme son collègue Pierre Monge à Alexandrie [9], il interprétait l’Hénotique comme l’annulation du concile de Chalcédoine. Mais des monophysites appelés les Acéphales [10] rompirent avec les deux patriarches en les accusant d’avoir trahi la cause.

On le crédite d’innovations liturgiques, dont la plus controversée, au moment de son premier pontificat, est l’addition dans l’antienne [11] trinitaire du Trisagion [12] des mots qui fut crucifié pour nous, ce fut le début d’une très longue querelle du Trisagion. En 476, il introduisit la récitation du Credo dans le cadre de la liturgie eucharistique. On lui attribue en outre l’introduction de la consécration des eaux durant la nuit de l’Épiphanie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Pierre le Foulon/ Portail des chrétiens d’Orient/ Catégories : Théologien byzantin

Notes

[1] Chalcédoine est une cité grecque de Bithynie (actuellement en Turquie), située sur l’entrée orientale du Pont-Euxin, face à Byzance et au sud de Chrysopolis (Scutari, actuellement Üsküdar). La ville turque de Kadıköy est aujourd’hui située sur l’emplacement de Chalcédoine, dans le prolongement d’Üsküdar. Elle fait partie, avec le reste du royaume de Bithynie, du legs de Nicomède IV à l’Empire romain en 74 av. jc. Elle subit l’invasion de Mithridate VI, qui est ensuite chassé par Lucullus. De nouveau dans le giron de l’Empire romain, elle redevient une ville libre. Chalcédoine accueille le quatrième concile œcuménique des chrétiens en 451. Chosroès II, roi des Perses Sassanides, assiège la ville en 602 et s’en empare pour venger le meurtre de son ami Maurice Tibère ; il menace alors directement Constantinople dirigée par Phocas. La ville revient à l’empire l’année suivante, avant d’être à nouveau assiégée (mais non prise) par les Perses en 617 et 626, puis par mer, par les Arabes, en 678 et 718.

[2] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[3] Le magister militum (« maître des soldats) est un officier supérieur de l’armée romaine durant l’Antiquité tardive. Son nom est souvent traduit par « maître de la milice » ou « maître des milices » pour l’orient

[4] Le titre de « patriarche d’Antioche » est traditionnellement porté par l’évêque d’Antioche (dans l’actuelle Turquie). Ce diocèse est l’un des plus anciens de la chrétienté. Pas moins de cinq chefs d’Église portent aujourd’hui le titre de « patriarche d’Antioche ».

[5] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.

[6] Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et a eu lieu du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte Euphémie de la ville éponyme, aujourd’hui Kadıköy, un quartier chic de la rive asiatique d’Istanbul. Convoqué par l’empereur byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie, à partir du 8 octobre 451, le concile réunit 343 évêques dont 4 seulement viennent d’Occident.

[7] Antioche est une ville de Turquie proche de la frontière syrienne, chef-lieu de la province de Hatay.

[8] L’Henotikon (acte d’union), parfois Hénotique en français, est un formulaire rédigé en 482 par Acacius, patriarche de Constantinople, à la demande de l’empereur d’Orient Zénon pour mettre un terme aux controverses christologiques entre Chalcédoniens et Monophysites.

[9] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[10] Acéphales est le nom donné à un courant de chrétiens monophysites qui se séparèrent des évêques qui les dirigeaient, quand ceux-ci eurent signé l’Hénotique en 482. Après cette date, les Acéphales vécurent sans hiérarchie épiscopale.

[11] Une antienne est un type de chant appartenant à la liturgie chrétienne. Le mot désigne initialement un chant exécuté en alternance par deux chœurs ; le succès de ce genre liturgique a conduit historiquement à une grande diversification des réalités que ce terme recouvre.

[12] Le trisagion est une série de trois invocations dans la liturgie byzantine utilisée par l’Église orthodoxe, les Églises des trois conciles et les Églises catholiques orientales, utilisée plus rarement dans le rite romain.