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Zacharie le Rhéteur ou le Scholastique dit Zacharie de Mytilène

vendredi 27 novembre 2015, par lucien jallamion

Zacharie le Rhéteur ou le Scholastique dit Zacharie de Mytilène (vers 465-av. 553)

Evêque et écrivain religieux de langue grecque

Ammonius de Zacharie : Scholastique (source : Biblioteca Europea di Informazione e Cultura domaine public)Frère de Procope de Gaza , né à Maïouma le port de Gaza [1], il fit des études de rhétorique avec son contemporain Sévère d’Antioche à Alexandrie vers 485, puis étudia le droit également avec lui à Beyrouth vers 487/490.

Chrétien pieux, il convertit Sévère, d’abord plus attiré par l’éloquence profane, et mena avec lui une vie austère parmi des ascètes monophysites [2]. Il travailla ensuite à Constantinople comme scholastikos [3]. Après 518, il renonça au monophysisme de son ami Sévère.

Il devint métropolite [4] de Mytilène [5] vers 527 et participa à ce titre au synode réuni à Constantinople en mai 536 sous la présidence du patriarche Mennas , qui condamna son ancien ami Sévère et provoqua même son emprisonnement.

Il mourut sûrement avant 553 année du 2ème concile de Constantinople [6], car à cette date l’évêque de Mytilène s’appelait Palladius.

Il écrit une Histoire ecclésiastique couvrant la période allant de 451 à 491. Elle a servi de matériau pour celle d’ Évagre le Scolastique , mais sa version originale grecque a disparu comme telle.

Son travail le plus original est la “biographie de Sévère d’Antioche”, conservée aussi en traduction syriaque. Écrite juste après l’avènement de Sévère au patriarcat d’Antioche en 512, elle vise à défendre l’évêque contre les attaques dont il faisait l’objet concernant son prétendu engagement de jeunesse dans le paganisme. La Vie de Sévère est un document important sur la vie des étudiants dans les villes universitaires d’Alexandrie et de Beyrouth à la fin du 5ème siècle, particulièrement sur les conflits entre chrétiens et païens.

On conserve également de lui, en grec, “un dialogue intitulé Ammonius”, sur la création du monde, et un “traité Contre les Manichéens”.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Koenraad Verrycken, « La métaphysique d’Ammonius chez Zacharie de Mytilène », Revue des sciences philosophiques et théologiques, tome 85, 2001-02

Notes

[1] Gaza, parfois appelée en anglais Gaza City pour la distinguer de la bande de Gaza qui désigne la région dans son ensemble, est la ville qui donne son nom à ce territoire longiligne appelé « bande de Gaza ».

[2] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie. Elle affirme que le Fils n’a qu’une seule nature et qu’elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine.

[3] avocat

[4] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque. Dans l’Église orthodoxe d’aujourd’hui, les deux termes ont des usages distincts. Mais il faut distinguer l’usage grec, l’usage russe et l’usage roumain.

[5] Lesbos

[6] Le deuxième concile de Constantinople est un concile œcuménique convoqué en 553 par l’empereur Justinien dans un contexte bien précis, celui du monophysisme. Pour essayer de se rallier les monophysites, Justinien souhaite anathématiser trois évêques se rattachant à l’école théologique d’Antioche, dont les monophysites considèrent les écrits comme nestoriens : Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d’Édesse. On se réfère à ces écrits par l’expression des « Trois Chapitres ». Le pape Vigile refuse obstinément de s’associer à cette condamnation, qui lui paraît porter atteinte aux décisions du concile de Chalcédoine. Les participants au concile sont en majorité orientaux. Malgré le refus du pape de participer au concile, celui-ci condamne les Trois Chapitres. Après de nombreuses péripéties, le pape Vigile finit par reconnaître ses décisions. Son successeur Pélage 1er fait de même, mais, en 557, l’évêque d’Aquilée rejette les conclusions du concile et se constitue en patriarcat d’Aquilée, autocéphale et indépendant de Rome et de Constantinople (schisme des Trois Chapitres). Enfin, le résultat recherché par Justinien vis-à-vis des monophysites n’est pas atteint : ceux-ci finissent par constituer des Églises séparées.