Fils d’Antoine de Dampierre, seigneur de Villeneuve et sieur de Sainte-Agathe [1], et de Marie-Thérèse de Vendôme d’Abrecourt, Marc-Antoine a d’abord été page [2] dela Grande Mademoiselle, puis du duc et de la duchesse du Maine Louise-Bénédicte de Bourbon, au château de Sceaux [3], près de Paris.
En 1698, il devint gentilhomme attaché à leur service, puis, en 1709, maître de la vénerie ducale. En 1722, il fut nommé gentilhomme des Menus-Plaisirs du roi Louis XV. En tant que commandant des équipages verts, il suivit toutes les chasses royales.
En 1705, il avait épousé Justine-Marguerite Colomes, fille de Guillaume Colomes, premier apothicaire de l’artillerie du duc du Maine.
Bon musicien, il jouait notamment de la flûte traversière, de la viole de gambe et du violon. Il était ami de compositeurs comme Jean-Joseph Mouret, Michel-Richard Delalande , Nicolas Bernier, André Campra et Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville . Il était également comédien, lorsqu’il était à Sceaux, et plus tard, à Versailles.
Il apporta à la Vénerie du roi la dimension musicale qui lui manquait, après avoir fait perfectionner la trompe de chasse. En 1705, il inspira la trompe en ré majeur, longue de 4,545 m, avec un pavillon de 27 cm de diamètre, enroulée à un tour et demi [4], qui fut adoptée à la Vénerie du roi.
Dampierre, à l’occasion de la naissance du dauphin en septembre 1729, fit encercler par Charles Lebrun cette trompe sur deux tours et demi (55 cm de diamètre) Ce modèle, dit aussitôt à la Dauphine , fut très vite utilisé pour sa commodité ; on s’en servit couramment à la chasse pendant près de 150 ans.
Virtuose de la trompe, il eut l’occasion de sonner en soliste à l’orchestre, et notamment au Palais du Louvre [5], devant le roi, lors de l’audition de la Symphonie guerrière de André Danican Philidor dit Philidor l’Aîné . Il stupéfia la Cour, au bois de Boulogne, en sonnant merveilleusement La Royale. Louis XV lui donna le commandement de l’équipage du Lièvre en 1729 et de celui du Daim en 1738.
Dans ses mémoires, le duc de Luynes Charles-Philippe d’Albert de Luynes note que Dampierre chassait et sonnait encore fort bien à 73 ans. Il légua ses trompes et ses bottes à un laquais nommé Vallée.
Il a été surnommé le Père des fanfares de chasse. On lui attribue de nombreuses fanfares connues : 26 sont publiées pour la première fois en 1734 en appendice du recueil de poèmes de Jean Serré de Rieux, intitulé Les Dons des Enfans de Latone [6].
Un deuxième recueil en 1756, attribué au comte d’Eu [7], petit-fils de Louis XIV et élève de Dampierre, porte à 33 le nombre de ses fanfares connues. À cela, il faut ajouter des Tons et des Appels.
Ces airs sont toujours d’actualité. Dampierre donna aux compositions pour trompes de chasse les formes qu’elles n’ont pas quittées à ce jour.
Il est notamment l’auteur d’une fanfare de chasse bien connue, qui porte son nom : La Dampière.
En octobre 1707, devant Marie-Thérèse de Bourbon, princesse de Conti, le compositeur Jean-Baptiste Morin fit entendre La Dampierre, au cours de son divertissement pour soli, chœur et orchestre avec trompes, intitulé La Chasse du Cerf. La première apparition de cette fanfare remonte à 1705, dans un recueil manuscrit d’André Danican dit Philidor l’Aîné.