Il est l’auteur de la plus ancienne chronique byzantine qui nous soit parvenue : la Chronographia [1].
Malalas fit carrière alternativement à Antioche [2], ville qui occupe une place importante dans son œuvre, et à Constantinople. Écrite en grec populaire, mélangeant faits historiques, fables et légendes, sa chronique ne semble pas avoir obtenu le succès qu’il escomptait pour promouvoir sa carrière, en dépit de ses rééditions successives. Assez peu fiable dans les premiers livres, celle-ci devient plus exacte pour les règnes de Justin et de Justinien dont il fut le contemporain. Toutefois, la chronique a exercé une grande influence non seulement sur les chroniques byzantines subséquentes mais aussi, par le biais de traductions, sur les chroniques slaves.
Comme Jean le Lydien , Pierre le Patrice et Hésychios de Milet , Jean Malalas fut le contemporain de Procope de Césarée et l’un des nombreux historiens qui écrivirent pendant le règne de Justinien 1er.
On sait très peu de choses sur sa vie. Toutefois, sa chronique donne de nombreux indices qui permettent d’en déduire les grandes lignes ; il ne s’agit toutefois que d’hypothèses, et non de faits attestés.
Jean naquit à Antioche d’une famille syrienne. Son éducation semble s’être arrêtée au niveau secondaire si l’on en juge par l’absence des conventions traditionnelles dont se servaient les auteurs ayant une éducation universitaire et à la piètre qualité de son grec vernaculaire.
Comme la plupart des gens d’Antioche, Malalas était probablement monophysiteLe monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans l’Empire byzantin en réaction au nestorianisme, et ardemment défendue par Eutychès et Dioscore d’Alexandrie.. Il semble toutefois peu intéressé par les problèmes doctrinaux. Il se réfère aux patriarches de Constantinople [3] et d’Antioche comme à des nestoriens [4], adjectif qu’il applique également au Concile de Chalcédoine [5].
Sa carrière se partagea entre Antioche et Constantinople, et les textes de sa chronique décrivant des événements ayant lieu à son époque prennent place alternativement dans l’une et l’autre ville. De l’intérêt qu’il porte à la fonction de Comes Orientis [6], on peut supposer qu’il fit carrière dans la bureaucratie d’Antioche de 507 à 512 ; de 512 à 519, il servit sous Marinus, haut fonctionnaire syrien et monophysite, à Constantinople. Après un bref retour à Antioche, il retourna à Constantinople en 522 et 523 pour servir sous les ordres de Théodotus, comte d’Orient, qui fut pour un court laps de temps préfet de la Ville.
Après la disgrâce de Théodotus en 523, Malalas serait retourné à Antioche où il décrivit le tremblement de terre suivi de terribles incendies qui ravagèrent la ville en 526.
L’année suivante ou en 528, nouveau départ vers Constantinople où il aurait obtenu un poste dans l’administration du service diplomatique, comme le montre l’intérêt qu’il accorde pendant cette période à la politique étrangère de Justinien, particulièrement à l’endroit des Perses. Cet intérêt s’estompe cependant en 533, année à partir de laquelle Malalas se concentre à nouveau sur Constantinople. Bien que le manuscrit se termine abruptement au milieu de l’année 563, il devait se poursuivre jusqu’à la mort de Justinien en novembre 565 puisque Malalas mentionne la durée exacte du règne de Justinien. On ignore la date de sa mort, mais étant alors âgé de plus de 70 ans, il est peu probable qu’il ait survécu de nombreuses années.