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L’histoire pour le plaisir

Manouel Mamikonian

lundi 11 février 2019, par lucien jallamion

Manouel Mamikonian (mort vers 386)

Noble arménien de la famille des Mamikonian-Régent d’Arménie

Ce prince est mentionné par Pavstos Buzand dit Fauste de Byzance dans son “Histoire de l’Arménie”.

Fils d’Artasès et membre de la maison des Mamikonian [1]. Cependant, Cyrille Toumanoff le considère comme un frère de Moušeł 1er Mamikonian dit le Vaillant, donc un fils de Vasak 1er Mamikonian.

Il est capturé avec son frère Koms par Shapur II, roi sassanide [2] de Perse. Ils sont libérés après la mort du prince Mamikonian Moušeł 1er le Vaillant, entre 374 et 378, et Vacé II, le nouveau prince, lui rend ses terres et le nomme sparapet [3], le plaçant au second rang du clan Mamikonian.

À la mort de Vacé, la guerre s’engage entre Manouel et Varazdat, roi arsacide [4] d’Arménie. Varazdat est vaincu en 378 et doit s’enfuir d’Arménie.

N’osant abolir la royauté, et avec l’accord du roi de Perse, Manouel s’intitule régent d’Arménie, fait proclamer reine d’Arménie Zarmandoukht , veuve du roi Pap, puis leur fils Arsace III à qui il fait épouser sa fille Vardandouxt.

La reine et le régent se rapprochent ensuite de la Perse et reçoivent du vieux roi Sapor II des présents et la protection d’un corps de cavalerie de 10 000 hommes, commandé par le marzban [5] Suren. Ils réussissent toutefois à maintenir un équilibre précaire entre les deux puissances voisines rivales.

L’entente arméno-perse ne survit pas à Sapor II et, sous ses faibles successeurs, Manouel Mamikonian décide de se tourner vers Rome dont la puissance a été restaurée par Théodose 1er. Avec l’accord tacite des 2 empires, le régent restaure les fils du roi Pap d’Arménie, Arshak III et Valarchak, ce qui met fin au règne de la reine Zarmandoukht et à ses fonctions.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l’Empire du vie au ixe siècle, Paris, de Boccard, 2006, 634 p. (ISBN 978-2-7018-0226-8).

Notes

[1] Les Mamikonian ou Mamikoneans sont les membres d’une famille noble ayant dominé la politique de l’Arménie entre les 4ème et 8ème siècles. Ils ont exercé la charge héréditaire de sparapet (« généralissime ») d’Arménie jusqu’à la fin du 6ème siècle et ont dirigé entre autres les régions du Taron, de Sasun et de Bagrévand.

[2] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[3] généralissime

[4] Les Arsacides sont la dynastie des rois parthes ayant régné sur l’Iran pour former l’empire parthe. Fondée en 250 av. jc par Arsace 1er, elle conserve le trône jusqu’en l’an 224 de notre ère, et est remplacée par celle des Sassanides. Selon les Chroniques géorgiennes, une lignée de princes arsacides règne également sur l’Ibérie (Karthli) à partir de 189 avec Rev 1er le Juste fils d’un « Grand Roi » parthe anonyme identifié par Cyrille Toumanoff avec Vologèse V et d’une princesse autochtone. Cette famille s’éteint avec la princesse Abechoura, fille du roi Aspagour 1er, qui épouse en 284 Mirvan III d’Ibérie, le fondateur de la dynastie dite des Chosroïdes.

[5] Classe de margraves ou les commandants militaires en charge des provinces frontalières de l’empire sassanide de Perse (Iran) entre le 3ème et 7ème siècles