Fils aîné et successeur du roi Genséric.
Son père et l’empereur Valentinien III scellent un traité à la suite duquel ils fiancent Hunéric avec Eudocia, fille de l’empereur. Pour sceller la paix, Hunéric est envoyé comme otage à Ravenne [1].
Encore prince, il épouse, avant 450, une princesse wisigothe [2], fille du roi Théodoric. Cette dernière, accusée de complot, est sauvagement mutilée au visage en 442, avant d’être renvoyée en Gaule chez son père.
Genséric saccage Rome en 455 et retourne à Carthage avec un énorme butin et de nombreux otages dont l’impératrice, Eudoxie et ses filles, Eudocia et Placidia.
Vers 460, il épouse sa promise gardée sept années prisonnière de Genséric avant que le roi ne renvoie sa mère et sa sœur à Constantinople. De cette union, naît le futur roi Hildéric. En 472, Hunéric répudie sa femme qui s’enfuit à Jérusalem pour y mourir.
En janvier 477, Genséric meurt octogénaire après un règne d’un demi-siècle sur les Vandales [3] dont quarante années en Afrique et Hunéric peut enfin monter sur le trône vandale. Il prend la précaution de faire assassiner deux de ses frères encore vivants, les princes Théudric et Théodéric, ainsi que leurs femmes et leurs enfants.
Il mène au début de son règne une politique religieuse d’ouverture. Il autorise par exemple, l’élection d’un nouvel évêque de Carthage en 480, Eugène de Carthage , après 24 ans de vacance du siège, Genséric ayant interdit l’élection d’un nouvel évêque après le décès, en 456, de l’évêque Deogratias .
Au début de 484, le roi organise, à Carthage, une conférence entre théologiens ariens [4] et évêques orthodoxes. L’évêque Eugène de Carthage écrit pour l’occasion un exposé de la foi orthodoxe, le “Liber Fidei” [5]. La conférence, tourne court avec le départ de Cyrila, chef des évêques ariens.
Hunéric est furieux et par un édit du 25 février 484 il abolit le culte orthodoxe, transfère toutes les églises et les biens de l’Église aux ariens, envoie en exil les évêques et le clergé, et prive de droits civils à tous ceux qui ne reçoivent pas le baptême arien, notamment le proconsul Victorien de Carthage.
Les persécutions, qui n’avaient jamais vraiment cessé, reprennent alors de plus belle et de façon encore plus violente. Hunéric accuse les catholiques de comploter avec Byzance contre lui. Il déchargea également le poids de sa fureur sur les Vandales qui avaient abjuré l’arianisme et les rues de Carthage n’offraient partout que de tristes spectacles de sa cruauté. Selon Victor de Vita , on voyait partout des hommes mutilés, sans mains, sans yeux, sans nez ou sans oreilles ; d’autres avaient la tête enfoncée dans les épaules pour avoir été suspendus par les mains au haut des maisons où ils servaient de jouets aux barbares. Sa tyrannie atteint son paroxysme lorsqu’il oblige toutes les personnes s’adonnant au commerce à recevoir le baptême arien.
Lorsqu’il ne fait pas torturer et jeter aux flammes ou aux bêtes sauvages ses opposants, il fait exiler ou emprisonner de nombreux prêtres qu’il parque dans de véritables camps de concentration situés dans le Sud de son royaume. C’est ainsi qu’en 484, pas moins de 466 évêques sont internés dans des baraquements au sud de Gafsa [6], après avoir parcouru le chemin du désert à pied, sous bonne escorte. 88 périssent en chemin. Les survivants sont rappelés en 487 sous le règne du roi Gunthamund . D’autres opposants sont exilés en Gaule, en Sardaigne, jusqu’en Corse ou sont condamnés à travailler dans des mines. Enfin, beaucoup s’exilent volontairement en Italie, en Espagne et en Gaule.
Hunéric doit également combattre la secte des Manichéens [7] qui s’est propagée en Afrique. Atteint par la peste à la fin de l’année 484, il meurt le 23 décembre de la même année, mettant ainsi fin à une persécution d’une rare violence, jamais atteinte dans les autres royaumes romano-barbares et sous ses successeurs.
Son neveu, Gunthamund, fils de Gento , lui succède.