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Charles de France dit Charles II d’Orléans

dimanche 3 mai 2015

Charles de France dit Charles II d’Orléans (1522-1545)

Duc d’Angoulême en 1531-Duc d’Orléans en 1536

Né à Saint-Germain-en-Laye. Titré duc d’Angoulême suite à la mort de sa grand-mère paternelle, Louise de Savoie.

En 1540, il devient duc de Châtellerault [1], comte de Clermont-en-Beauvaisis [2] et de La Marche [3], Pair de France [4], gouverneur de la province de Champagne et de Brie.

En 1544, il est fait brièvement duc de Bourbon sous le nom de Charles IV de Bourbon.

Il est le sixième enfant et le troisième fils du roi de France François 1er et de son épouse Claude de France, duchesse de Bretagne. Il est le petit-fils par sa mère de Louis XII. En 1524, sa mère meurt alors qu’il n’est âgé que de deux ans.

En 1525, lors de la bataille de Pavie [5], son père est fait prisonnier. Charles Quint impose à ce dernier le rude traité de Madrid le 14 janvier 1526, aux termes duquel la France doit notamment restituer la Bourgogne au descendant du Téméraire. Les deux fils aînés du roi sont en outre désignés comme otages pour garantir à l’empereur l’exécution du traité, en lieu de la dizaine de grands seigneurs qui occupaient d’ordinaire ce rôle dans les traités de l’époque. Charles d’Angoulême, le troisième et dernier fils du roi restait provisoirement libre.

Il ne revoit ses frères qu’en 1530 à l’occasion du remariage de François 1er avec la sœur de Charles Quint, scellant la réconciliation des deux monarques suite à la Paix des Dames.

À la mort de son frère aîné François en 1536, Charles se voit offrir l’apanage d’Orléans par son frère Henri désormais dauphin. Charles sera connu dorénavant sous le nom de Charles II d’Orléans

Il a comme page le futur poète Pierre de Ronsard.

Il est réputé comme le plus beau des 3 fils de François 1er malgré une variole qui l’a privé d’un œil. En grandissant, il devient nettement plus populaire que le Dauphin au sein de la cour, qui apprécie son caractère gai, galant, plaisantin, extravagant, semblable à celui de son père dont il était d’ailleurs le fils favori. Certains le décrivent toutefois comme frivole voire efféminé tel Clément Marot.

François 1er accorde à Charles sa préférence au détriment du dauphin avec lequel il ne s’entend pas du tout. Le roi et une majorité de la cour reproche en effet à Henri son côté taciturne, boudeur, rancunier, mélancolique, hypocondriaque. Certains ont attribué ce caractère peu amène aux trois années qu’il a été forcé de passer à la cour de l’empereur.

La rupture entre le roi et le dauphin éclate à la disgrâce du connétable de Montmorency en 1541 auquel le dauphin était très attaché.

En 1542, au début de la Neuvième guerre d’Italie, François 1er décide d’ouvrir les hostilités simultanément sur deux fronts, au nord et au sud. Au nord, le cadet de ses fils, le duc Charles d’Orléans conduit les troupes vers le Luxembourg avec l’aide du duc Claude de Guise et son fils, François d’Aumale. Au sud, le dauphin Henri doit reconquérir le Roussillon et Perpignan aux mains des Impériaux. En l’absence de son mentor Anne de Montmorency, le dauphin commandera seul une armée pour la première fois.

Le 23 août 1542, le dauphin lance l’assaut de Perpignan mais essuie un échec. Il se résout alors à tenir le siège autour de la ville qui résiste tant et si bien que François 1er est obligé de donner l’ordre à son fils aîné de battre en retraite en septembre.

Enchaînant les succès sur le front du nord, Charles réussit à prendre successivement Ivoy, Arlon [6] et Luxembourg. Abandonnant cependant le duché de Luxembourg, Charles d’Orléans rejoint son frère sous prétexte de lui apporter son aide et des pièces d’artillerie supplémentaires. Vu l’inimitié du duc d’Orléans envers le dauphin, personne n’est dupe que la réelle intention de Charles était plutôt de ne pas laisser toute la gloire rejaillir uniquement sur son aîné en cas de victoire à Perpignan. Mais le temps d’arriver au sud, le siège de la ville est déjà perdu tandis que les Impériaux arrivent à reprendre le Luxembourg deux jours plus tard.

Charles d’Orléans reçoit le courroux de son père pour avoir abandonné sa conquête et le dauphin se voit retirer son commandement militaire à cause du fiasco de Perpignan. Le roi réalise à quel point l’animosité entre ses deux fils peut se révéler désastreuse pour le royaume.

Signé le 18 septembre 1544, le traité de Crépy en Laonnois [7] conclut la neuvième guerre d’Italie sans aucun vainqueur. Les deux souverains sont en effet ruinés par des années de guerre et doivent renoncer à poursuivre le conflit, faute de subsides suffisants pour payer leurs armées respectives. Charles Quint doit restituer la Bourgogne tout comme François 1er doit, de son côté rendre l’Artois et la Flandre. En outre, le roi de France doit renoncer à ses prétentions sur le Milanais et sur Naples mais il compense par l’occupation de la Savoie et du Piémont.

Pour renforcer cette paix fragile, le mariage de Charles avec une Habsbourg est donc prévu. L’empereur doit décider laquelle épousera le duc d’Orléans. En contrepartie, François 1er doit apanager le jeune marié des duchés d’Orléans, de Bourbonnais, de Châtellerault et d’Angoulême tout en évacuant le Piémont et la Savoie.

Mais, même si Charles reçoit en apanage le duché du Bourbonnais, aucun des deux partis ne va appliquer ces clauses, retardant délibérément leur exécution.

L’empereur, parce qu’il hésite toujours à choisir qui, de sa fille ou de sa nièce, épousera Charles d’Orléans. Le Valois parce qu’il n’est guère pressé de rendre la Savoie et le Piémont.

Le dauphin Henri proteste vigoureusement aussi contre ce traité qu’il finit par signer.

Charles Quint choisit finalement de sacrifier le Milanais et le mariage de Charles d’Orléans avec Anne d’Autriche est fixé le 18 septembre 1545. Mais à la surprise générale, Charles décède subitement le 9 septembre rendant caduc les clauses du traité de Crépy.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Charles II d’Orléans/ Portail du royaume de France/ Dynastie des Valois

Notes

[1] En février 1514, Châtellerault est érigé en duché-pairie pour François de Bourbon Montpensier tué à la bataille de Marignan. Le duché-pairie est confisqué à son frère et héritier, le connétable Charles III de Bourbon, en 1521.

[2] Le comté de Clermont en Beauvaisis au 14ème siècle comptait 167 vassaux et 1500 fiefs et arrière- fiefs. Clermont, dans le principe, était un simple fief relevant de Péveché de Beauvais ; au 12ème siècle, Renaud II, seigneur de Clermont, porta le titre de comte, probablement parce qu’il avait épousé l’héritière des comtés de Valois et de Crépy. Son fils s’intitula comte de Clermont et le titre resta attaché à la terre. Au 13ème siècle, lorsque saint Louis constituait Clermont en apanage à son frère Robert, le fief a le titre de comté, mais il doit toujours foi et hommage à l’évêque de Beauvais pour ce qui touche au domaine primitif. Lorsque la première dynastie des comtes de Clermont s’éteignit en la personne de Thibaut de Blois, héritier de Catherine de Clermont, sa mère, le fief revint à Philippe Auguste qui indemnisa chacun des prétendants à la succession de Thibaut. Il fut distrait du domaine royal sous Louis VIII par suite d’un échange fait par ce roi avec son frère Philippe Hurepel, puis réuni de nouveau à la couronne en 1259, faute d’héritier direct.

[3] La Marche est une région historique et culturelle française, correspondant à une ancienne province et dont la capitale est Guéret. La Marche fut aussi un comté. La province correspondait au département actuel de la Creuse, à l’exception de Boussac et de ses environs, qui faisaient partie du Berry. La Marche regroupait aussi une bonne part de la Haute-Vienne, dans l’arrondissement de Bellac, ainsi que des paroisses de l’Indre, de la Vienne et de la Charente. La majeure partie de la Marche fait aujourd’hui partie de la région Limousin.

[4] La pairie de France est composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis 1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de l’investiture. À partir de la fin du 13ème siècle, les six pairies laïques, dont les terres sont revenues à la couronne, sont des apanages princiers, et les nouveaux pairs qui sont créés ne jouent qu’un rôle cérémoniel. La pairie, qui est un office de la couronne et non un titre de noblesse, devient un moyen pour les rois de distinguer et de s’attacher les nobles les plus importants du royaume.

[5] La bataille de Pavie à lieu le 24 février 1525. Elle est un événement décisif de la sixième guerre d’Italie (1521-1526). Elle marque la défaite des rois de France dans leur tentative de domination du nord de l’Italie.

[6] Arlon est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne. Elle est le chef-lieu de ses arrondissements administratif et judiciaire, ainsi que de la province de Luxembourg. Elle en est d’ailleurs la ville la plus peuplée.

[7] Traité signé entre François 1er et Charles Quint et par lequel le mariage de Charles, duc d’Orléans, second fils de François 1er, soit avec la fille de Charles Quint, aurait apporté en dot les Pays-Bas et la Franche-Comté, soit avec une fille de Ferdinand, frère cadet de l’empereur, dont la dot aurait compris le Milanais. À ce prix, François 1er renonçait à la suzeraineté sur la Flandre et l’Artois et abandonnait le Piémont et la Savoie, tandis que Charles Quint renonçait à la Bourgogne. Les deux signataires s’engageaient, en outre, à s’entendre pour lutter contre les Turcs et rétablir l’unité religieuse. Ce traité fut rendu caduc en 1545 par la mort du duc d’Orléans.