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L’histoire pour le plaisir

Charles Quint

vendredi 11 octobre 2019 (Date de rédaction antérieure : 4 novembre 2012).

Charles Quint (1500 - 1558)

Empereur de 1520 à 1555-Roi d’ Espagne et des Deux-Siciles

Charles est né à Gand [1] au Prinzenhof [2]. Le prénom de Charles lui fut donné en souvenir de son arrière-grand-père Charles le Téméraire.

Il connaît à peine ses parents, l’un mourant précocement en Espagne en 1506, l’autre sombrant dans la folie. Charles Quint n’aura que peu vécu avec ses parents, élevé par sa tante Marguerite d’Autriche, plutôt préoccupée de politique où elle excelle, ne gardant que peu de temps à consacrer à ce jeune enfant. Son père est Philippe le Beau, duc de Bourgogne [3] et souverain des Pays-Bas [4] par sa mère, et donc petit-fils de l’archiduc d’Autriche par son père Maximilien d’Autriche. Sa mère est l’infante Jeanne d’Espagne, héritière des possessions espagnoles, Américaines et Italiennes de ses parents les Rois Catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon.

Par une succession de décès, Charles hérite à lui seul de toutes les possessions de ses grands-parents. Charles se sentira responsable de conserver cet héritage qui lui fut transmis, ce qu’il fera en y ajoutant les Philippines [5], le Milanais et une grande partie de l’Amérique.

Au décès de son grand-père, Ferdinand d’Aragon, il devra s’imposer pour hériter de l’Espagne. Il y séjourne une première fois de 1517 à 1520. Il apprend l’espagnol et maîtrise 2 révoltes en 1521 et 1522. La première est menée par les Comuneros [6] qui se révoltent contre l’autorité du régent. Ils seront anéantis à Villanar [7] en 1521. Leurs chefs seront exécutés. La seconde est un mouvement plus social déclenché par les Germanias de Valence et de Majorque [8]. Il revient dans la péninsule ibérique de 1522 à 1529, où il coulera ses meilleures années. Il y épousa Isabelle de Portugal en 1526.

Son fils, le prince Philippe y naîtra l’année suivante. A partir de 1529, il doit s’absenter souvent hors d’Espagne. Pendant ce temps, ce sera son épouse, qui gouvernera le pays. Ce dernier, non uni, est plutôt un assemblage de royaumes. Le plus grand et le plus peuplé est celui de Castille [9]. Il quitte l’Espagne en 1543, pour n’y revenir qu’en 1556, après son abdication, pour s’y retirer dans le monastère de Yuste [10] jusqu’à sa mort. En même temps, il hérita du patrimoine des Habsbourg en janvier 1519 suite à la mort de Maximilien 1er. Il devra lutter pour le titre d’empereur. Ce dernier est soumis à élection et François 1er se pose en concurrent. Il sera finalement déclaré empereur le 28 juin 1519 grâce à l’or des Fugger [11], marchands d’Augsbourg, contre son rival, le roi de France. Il sera couronné le 23 octobre 1520 à Aix la Chapelle.

François 1er sera son prisonnier après la bataille de Pavie [12] et, sitôt relâché, n’hésitera pas à s’allier avec le sultan d’Istanbul et les protestants allemands contre lui.

Charles Quint cultive le rêve de restaurer l’empire de Charlemagne. Ayant fait serment, lors de son couronnement, de servir la chrétienté occidentale, l’empereur aura l’immense douleur de constater la division entre protestants et catholiques, suite au triomphe de Luther. En tentant d’empêcher le divorce du roi Henri VIII et de Catherine d’Aragon, sa propre tante, il aura aussi poussé le roi d’Angleterre à rompre avec le pape.

En 1529, sera signée la paix des Dames [13] qui fait renoncer François 1er à ses prétentions en Italie. Il doit également lâcher le pouvoir sur l’Artois [14] et sur les Flandres [15]. Il conserve cependant la Bourgogne.

Couronné par le pape en 1530, il met fin également au rêve italien de François 1er. Les autres conflits entre les 2 hommes ne changeront rien aux possessions de chacun.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité, issu du dictionnaire d’histoire universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 232/ Encyclopédie Larousse/ encyclopédie/ personnage/ Charles_V/ 112815

Notes

[1] Gand est une ville belge néerlandophone, située en Région flamande au confluent de la Lys et de l’Escaut. C’est le chef-lieu de la province de Flandre-Orientale et depuis 1559 le siège de l’évêché de Gand. Capitale de l’ancien comté de Flandre, grande cité drapière et commerçante, puis ville natale de Charles Quint, elle connut à partir du 12ème siècle, et plus encore du 14ème au 16ème siècle, une période de floraison tant économique que culturelle. En 1500, Jeanne de Castille y donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d’Espagne. Quoique natif de Gand, celui-ci prit des mesures brutales pour réprimer la révolte de Gand en 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés Stroppendragers (les « garrotés »). La congrégation de Saint-Bavon fut dissoute, son monastère rasé et remplacé par une caserne ducale. Seuls quelques édifices de l’ancienne abbaye échappèrent à la démolition. La fin du 16ème et le début du 17ème siècle se traduisirent par des bouleversements liés à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Face à la menace des troupes espagnoles, des états généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Il en résulte un acte de pacification qui affirme l’autonomie nationale contre les ministres et les troupes espagnoles. Don Juan d’Autriche est obligé d’accepter la pacification de Gand. Cependant, la minorité calviniste, organisée en un parti d’une grande efficacité, s’empare du pouvoir par la force. En 1577, les calvinistes s’appuient sur le programme du prince d’Orange qui promet la restauration des libertés communales. Les vieilles magistratures municipales retrouvèrent leurs prérogatives, les chartes confisquées réapparurent et les métiers siégèrent derechef à la Collace. Gand est pour un temps une république calviniste. Mais bientôt les Espagnols, conduits par Alexandre Farnèse, reprirent la ville, la convertissant définitivement au catholicisme. Les conflits de la guerre de Quatre-Vingts Ans mirent un terme au rayonnement international de Gand. La ville est prise en 1678 par Vauban

[2] palais aujourd’hui détruit

[3] Le duché de Bourgogne est fondé en 880 à partir du royaume de Bourgogne, par les rois carolingiens Louis III et Carloman II et les membres princiers de leur famille qui se partagent l’Empire carolingien de Charlemagne dont ils ont hérité. Ils féodalisent tous les royaumes carolingiens de France en duchés et comtés vassaux des rois de France. Richard II de Bourgogne (dit Richard le Justicier) est nommé marquis puis premier duc de Bourgogne et un des six pairs laïcs primitifs de France par son suzerain le roi Louis III.

[4] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.

[5] Pays d’Asie du Sud-Est constitué d’un archipel de 7 641 îles dont onze totalisent plus de 90% des terres et dont un peu plus de 2 000 seulement sont habitées, alors qu’environ 2 400 îles n’ont même pas reçu de nom. Fernand de Magellan, explorateur portugais voyageant pour le compte de l’Espagne, est le premier Européen à arriver aux Philippines, le 16 mars 1521. Les îles ont été nommées ainsi en l’honneur de l’Infant d’Espagne, le futur Philippe II d’Espagne, par Ruy López de Villalobos peu après leur découverte. L’archipel est entré dans l’Empire colonial espagnol à partir de 1565 avec la conquête officielle par Miguel López de Legazpi qui fonde Manille en 1571. La conquête est longue, la communauté espagnole reste réduite et réside principalement à Manille.

[6] La guerre des Communautés de Castille, menée par les comuneros, est un soulèvement armé des villes intérieures de la couronne de Castille, tout particulièrement Tolède et Valladolid, contre le pouvoir royal entre 1520 et 1521, c’est-à-dire au début du règne de Charles Quint.

[7] La bataille de Villalar a lieu le 23 avril 1521 à Villalar, dans la province de Valladolid (Espagne). Elle oppose les troupes comuneras menées par Juan de Padilla, Juan Bravo et Francisco Maldonado aux forces impériales de Charles 1er d’Espagne (Charles Quint). Ces dernières remportent la victoire qui met fin à la révolte populaire connue sous le nom de guerre des Communautés de Castille. Les troupes commandées par Padilla cantonnent à Torrelobatón (province de Valladolid) et doivent faire mouvement vers Toro (province de Zamora) ou Valladolid. Sous la pression de ses hommes et malgré des conditions climatiques difficiles, Padilla décide la mise en mouvement de l’armée en direction de Tora pour y retrouver des renforts et des provisions. Il pleut et l’armée impériale, installée dans un village voisin (Peñaflor de Hornija), attend l’armée des rebelles. La rencontre a lieu près de Toro. L’armée des comuneros, en situation d’infériorité numérique, ramène en vain le combat dans les rues de la ville. Beaucoup s’enfuient et les troupes restantes sont massacrées. Entre 500 et 1 000 comuneros sont tués, 6 000 sont faits prisonniers, les chefs de la rébellion sont arrêtés puis décapités. En souvenir de cette funeste bataille, le 23 avril a été choisi comme Jour de Castille et León et fait l’objet d’une commémoration annuelle à Villalar de los Comuneros.

[8] La rébellion des Germanías (en espagnol) ou Germanies (en valencien) est un conflit armé né dans le Royaume de Valence ainsi que dans les Îles Baléares au début du règne de Charles Quint (Charles Ier d’Espagne) entre 1519 et 1523. Cette révolte est un des éléments déclencheurs de l’accélération du processus centralisateur, de la perte de pouvoir de l’oligarchie nobiliaire valencienne et d’une forte réduction des droits du peuple valencien. Ce mouvement s’insère dans les convulsions européennes qui marquent la première crise du système féodal : les jacqueries françaises, la révolte des ciompi en Italie en 1378, l’insurrection anglaise de 1381, la Gran Guerra Irmandiña en Galice en 1467, la Révolte des Rustauds en Allemagne en 1524, la rébellion des Communautés de Castille en 1520.

[9] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[10] Le monastère de Yuste est un couvent espagnol situé sur le territoire de la commune de Cuacos de Yuste, dans la province de Cáceres en Estrémadure. Niché dans le massif de Tormantos et sur la colline du Salvador, il se trouve éloigné de quelques kilomètres de la ville, implantée plus à l’est. Il est célèbre pour avoir servi de résidence à l’empereur Charles Quint, de 1557 à sa mort en 1558.

[11] La famille Fugger est une famille de marchands et de banquiers du Saint Empire, implantée à la fin du Moyen Âge à Augsbourg, qui domina la finance européenne à la fin du Moyen Âge et pendant la Renaissance. Ils sont à l’origine de la pratique moderne de la banque et de la finance, avec la famille Welser, également implantée à Augsbourg. On considère que Jacob Fugger rassembla la plus grande fortune privée de son temps.

[12] La bataille de Pavie à lieu le 24 février 1525. Elle est un événement décisif de la sixième guerre d’Italie (1521-1526). Elle marque la défaite des rois de France dans leur tentative de domination du nord de l’Italie.

[13] La paix des Dames, ou paix de Cambrai, en 1529, met fin à la deuxième guerre entre les deux souverains François 1er et Charles Quint, François 1er n’ayant pas respecté tous les termes du traité de Madrid.

[14] Le comté d’Artois est une ancienne province du Nord de la France. Louis VIII, qui mourut le 8 novembre 1226, avait par son testament constitué l’Artois en apanage à son second fils, Robert, encore enfant. Ce ne fut qu’en 1237 que Robert releva de son frère Louis IX la terre d’Artois : Arras, Saint-Omer, Aire, Hesdin, Bapaume, Lens et leurs dépendances. Louis IX avait confirmé les dispositions de son père à cet égard, en ajoutant que Hesdin, Bapaume et Lens, qui formaient le douaire de leur mère Blanche de Castille, ne devaient être remis à Robert qu’à la mort de Blanche ; mais celle-ci survécut à son fils : Robert 1er d’Artois périt à Mansourah en 1250 et la reine ne mourut qu’en 1252. L’Artois passa au fils de Robert 1er, Robert II. En 1297, le comté d’Artois est érigé en comté-pairie. Robert II fut tué à Courtrai en 1302. Le comté est alors disputé entre son petit-fils Robert III et sa fille Mahaut, et la Cour des pairs finit par trancher en faveur de la comtesse Mahaut. Mahaut épousa Othon IV, comte de Bourgogne. Elle mourut en 1329, laissant une fille Jeanne, qui, dès 1315, avait tenu le comté de Bourgogne comme héritage de son frère (Robert l’Enfant) et qui, en Artois, succéda à sa mère, à laquelle elle ne survécut que de quelques mois. Jeanne, mariée au roi Philippe V, en avait eu une fille du même nom qui, en 1318, épousa Eudes IV, duc de Bourgogne, auquel en 1330, à la mort de sa mère, elle fit passer l’Artois et la Franche-Comté. Eudes IV mourut en 1350. Son petit-fils, Philippe de Rouvre fut uni, en 1357, à Marguerite de Male, encore enfant à cette époque et qui se trouva veuve dès 1361. Huit ans plus tard, Marguerite se remariait avec Philippe le Hardi que son père, le roi Jean II, venait d’investir le 6 septembre 1363 du duché de Bourgogne, vacant par le décès de Philippe de Rouvre. Quant à l’Artois et à la Franche-Comté, que ce même Philippe de Rouvre avait tenus de son aïeule Jeanne, femme d’Eudes IV, ils remontèrent à sa grand-tante, Marguerite de France, sœur de Jeanne, fille de Philippe V1. Marguerite de France était veuve alors de Louis de Crécy mort en 1346, et à sa mort, en 1382, ce fut leur fils Louis de Male qui hérita de ces principautés

[15] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…)