Peu après les persécutions de Dèce [1], vers 252, dans la lettre de Cyprien, l’évêque de Carthage, à Antonianus, évêque en Numidie [2] il évoque un Trofime qui après avoir renié l’église, avait demandé à revenir en son sein
Bien qu’il ne soit pas affirmé que cet évêque soit l’évêque d’Arles, il est impossible de ne pas apercevoir une grande concordance entre ces différents faits. La chute de Trophime déposé par le pape Cornélius, probablement en 251, explique très bien la conduite de Marcianus qui avait été élu, à sa place, évêque d’Arles.
Homme d’une vertu âpre et dure, Marcianus ne souhaite probablement pas que Trophime reprenne sa place au sein de l’église arlésienne. Il suit la rigueur de Novatien et se conduit envers ceux qui avaient été faibles dans la persécution avec une véritable cruauté.
Les choses vont si loin que Faustin évêque de Lyon, de concert avec les autres évêques des Gaules, le dénonce au pape Etienne.
N’ayant pas reçu de réponse, on ne sait pour quelle raison, Faustin s’adresse à Cyprien, évêque de Carthage. Cet évêque qui jouit dans l’Église d’une grande influence, se permet d’adresser au pape, une lettre, ou plutôt une directive concernant la conduite à adopter vis-à-vis de l’évêque arlésien. Il s’agit d’une lettre pour la défense des chrétiens repentants de la ville d’Arles après les persécutions de Dèce, dont Cyprien demande au pape Étienne 1er, sur le rapport de Faustin, évêque de Lyon, la déposition pour son adhésion au schisme de Novatien.
Il est possible de rapprocher ces évènements de ceux rapportés par Grégoire de Tours qui évoque autour de cette date une grande mission envoyée par le pape pour évangéliser la Gaule. Un de ces missionnaires aurait pu être le successeur de Marcianus sur le siège arlésien.