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Georgius Florentinus Gregorius dit Grégoire de Tours

jeudi 27 février 2014, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 4 septembre 2011).

Georgius Florentinus Gregorius dit Grégoire de Tours (538-594)

Historien-écrivain-évêque de Tours

Georgius Florentinus Gregorius dit Grégoire de Tours Historien-écrivain-évêque de Tours

Nous ne saurions rien de l’histoire des Mérovingienssans saint Grégoire. Il est, en effet, le premier historiographe de la royauté que la France ait jamais eu, même si lui-même parle de 2 de ses devanciers, Renatus Frigeridus et Sulpicius Alexander, dont la postérité n’a gardé aucune trace.

Issu par son père de la noblesse bourguignonne, il est né à Clermont en Auvergne [1]. Le fait que sa famille compte déjà plusieurs saints évêques à son actif, Saint Nizier évêque de Lyon, Saint Grégoire évêque de Langres, le destinait tout naturellement, dès l’enfance, à la prêtrise. Il fut ordonné Diacre [2] en 563 et se rendit presque aussitôt auprès d’un parent éloigné, Euphronius, évêque de Tours [3].

Quand ce dernier décède, c’est Grégoire qui lui succéda dans la prestigieuse basilique Saint-Martin [4] où se trouve le tombeau du grand saint de la Gaule, ce qui en fait un haut lieu de pèlerinage. Le jeune évêque de 35 ans qu’est Gregorius [5] se montre dès le début de son apostolat un courageux défenseur, diplomate mais très ferme, des droits de l’église. Il saura tenir tête au roi Chilpéric 1er quand ce dernier viendra lui ordonner de lui livrer son fils, venu se réfugier dans la basilique.

Il n’hésitera pas à défendre l’évêque Prétextat, toujours contre le roi, et c’est lui encore qui aura le courage d’accuser la très cruelle reine Frédégonde du meurtre de son concubin Chilpéric 1er et de celui de Prétextat. Toute sa vie, il servira de médiateur entre les divers rois Francs qui se partageaient la Gaule et qui ne cessaient, de manière sanguinaire, de se faire la guerre. Malgré son action politique et les devoirs de sa charge épiscopale, Grégoire voyagea beaucoup et, même s’il se dit ignorant et médiocre latiniste, il n’en écrit pas moins quantité de traités d’exégèse, de dogmatique et de liturgie, comme les sept livres des Miracles ou encore des œuvres Hagiographie [6] comme sur les vertus de saint Martin. Mais c’est surtout à travers la rédaction en 10 tomes de son Histoire des Francs (Historia francorum), commencée apparemment vers 575-576 et achevée en 592, qui nous apporte des informations précieuses sur les premiers rois de la Gaule, un témoignage unique sur les mœurs et la vie des Mérovingiens et qui fait de lui le père de l’histoire de France.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de VIE DE SAINT GRÉGOIRE — ÉVÊQUE DE TOURS. Texte numérisé et mis en page par François-Dominique FOURNIER

Notes

[1] Clermont-Ferrand

[2] Fonction créée par les Apôtres pour se décharger des soucis matériels. Ainsi, le diacre est chargé de distribuer les aumônes à leur place. Peu à peu, il assiste le prêtre dans des tâches spirituelles telles que la distribution de l’eucharistie et le baptême. Saint Etienne a été le premier diacre.

[3] Le diocèse de Tours a été érigé dès le 3ème siècle. Celui-ci correspondait à la province romaine Lugdunensis Tertia (Lyonnaise III), province créée apparemment sous Maxime (Clemens Maximus augustus), vers 385, par subdivision de la province dioclétienne de Rotomagus / Rouen (Lyonnaise IIe). Il a été élevé au rang d’archidiocèse au 5ème siècle. Au 4ème siècle, le diocèse a été marqué par la figure emblématique de Martin de Tours qui le dirige entre 371 et 397, et qui en est devenu le saint patron.

[4] La basilique Saint-Martin de Tours est un édifice religieux situé à Tours, dont la crypte abrite le tombeau de Martin de Tours. L’ancienne église collégiale Saint-Martin de Tours, qui datait essentiellement du 11ème siècle, fut désaffectée, vandalisée et transformée en écurie en 1793, puis démolie à la suite de l’effondrement des voûtes en 1797, seules deux tours étant conservées. La basilique actuelle, nettement plus modeste, a été construite entre 1886 et 1902 dans le style néo-byzantin par l’architecte Victor Laloux.

[5] nom qu’il s’est choisi

[6] Ouvrage, récit de la vie et du culte des saints. Biographie souvent excessivement embellie