Née vraisemblablement à Rome, fille du roi Agrippa 1er . Elle descend des dynasties Hérodienne et Hasmonéenne.
Elle est mariée très jeune à Marcus Alexander, neveu du philosophe Philon d’Alexandrie et frère de Tibère Alexandre , qui sera procurateur de Judée de 46 à 48.
C’est l’empereur Claude lui même qui parraine les fiançailles de Bérénice avec Marcus Alexander, juste après que son père Agrippa ait grandement aidé Claude à monter sur le trône, fin janvier 41. Auparavant, Claude a tiré le père de Marcus, Alexandre Lysimaque de la prison où Caligula l’avait jeté, probablement à cause de l’agitation juive provoquée par sa volonté de mettre sa statue dans les lieux de culte juifs, y compris le Temple de Jérusalem.
Le rôle joué par Claude lors des fiançailles de Bérénice avec Marcus souligne l’intérêt que le nouvel empereur porte à la communauté juive d’Alexandrie, par opposition à son prédécesseur dont seul le meurtre a empêché une guerre entre les Romains et les Juifs. Outre l’affaire de la statue, Caligula avait en effet aussi pris parti pour les grecs d’Alexandrie contre les Juifs de la ville, y compris dans les émeutes anti-juives très sanglantes qui s’étaient déroulées à partir de l’été 38. Aussitôt arrivé au pouvoir, Claude rompt avec son prédécesseur et prend un ensemble de mesures pour calmer les tensions communautaires.
Après sa première union, Bérénice séjourne quelque temps à Alexandrie jusqu’à la mort de son époux Marcus. Elle est remariée encore jeune fille à son oncle Hérode, le roi de Chalcis [1].
Elle est à nouveau veuve vers 48 et se remarie à l’âge d’environ 22 ans une 3ème fois avec Marcus Antonius Polemo II , roi client de Cilicie [2], qu’elle quitte pour revenir à Jérusalem auprès d’ Agrippa II , son frère. À ses côtés, elle remplit les fonctions de reine, un statut qui lui est reconnu, alors qu’Agrippa II est marié.
Bérénice joue un rôle important dans la propagande d’Agrippa II. Elle semble jouir d’une certaine popularité que son frère ne manque pas d’exploiter à son profit, surtout que lui semble plutôt méprisé de ses compatriotes. Bérénice accompagne son frère dans ses déplacements importants. « Elle fait son entrée en grande pompe dans la salle d’audience où elle siège aux côtés d’Agrippa II, lors de la comparution de Paul de Tarse à Césarée [3], en 60. Après le procès, elle participe à la délibération entre le roi et le gouverneur Festus.
Après la reconquête de la Galilée par les romains, elle protège Juste de Tibériade dont Vespasien réclame l’exécution, pour son engagement aux côtés des révoltés juifs. Elle obtient alors de son frère Agrippa II que celui-ci en fasse son secrétaire pour le mettre à l’abri. Agrippa s’en séparera peu après.
Elle devient la maîtresse de Titus, le fils de l’empereur Vespasien, pendant qu’il commande certaines légions qui tentent d’éradiquer toute résistance en Galilée en 67/68. Leur liaison se poursuit pendant que Titus écrase la révolte juive de 66 à 70. Titus rentre à Rome pour assister à son triomphe et Bérénice le rejoint vers 75. Il promet de l’épouser, mais devant le scandale, lorsqu’il devient empereur il renonce et la renvoie chez son frère en Galilée en 79.
Bérénice meurt à une date inconnue, vraisemblablement dans le palais de son frère.