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Héra

jeudi 5 mars 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 30 novembre 2013).

Héra

Reine grecque des dieux (Mythologie grecque)

Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du 5ème siècle av. jc, Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France

Fille de Cronos et de Rhéa, sœur et épouse de Zeus, dont elle eut Héphaïstos et Hébé . Elle était aussi mère d’Arès ; mais elle le conçut seule, piquée de ce que Zeus avait seul produit Athéna . On attribue d’ordinaire à cette déesse un caractère fier et jaloux et des haines implacables. Irritée de ce que le berger troyen Pâris lui avait préféré Aphrodite en adjugeant à celle-ci la pomme d’or, elle excita la guerre de Troie et s’acharna à la perte de cette malheureuse ville.

Elle persécuta continuellement les nombreuses maîtresses de son époux, ainsi que les fruits de leurs amours, surtout Héraclès. Zeus, irrité de ses reproches continuels, la fit un jour suspendre avec une chaîne d’or entre le Ciel et la Terre.

Héra était particulièrement honorée à Samos [1], à Argos [2], à Olympie, à Carthage et à Rome où on l’avait assimilée à Junon. On la regardait comme présidant aux mariages et aux accouchements. Le paon, type de la beauté et de l’orgueil, lui était consacré.

Héra est, par excellence, la divinité féminine. On place la menstruation, la grossesse, l’accouchement, sous son influence. On lui dédie les plantes qui sont réputées guérir les maladies féminines. D’une manière générale, elle est la protectrice des femmes et surtout du mariage. La fête de ses noces avec Zeus était supposée identique à celle de l’institution du mariage.

En Afrique, le mois de cette fête était celui où l’on avait coutume de conclure les mariages dans les contrées où se maintenait au moins symboliquement le mariage par capture, on simulait nu l’enlèvement d’Héra par Zeus. Comme déesse du mariage, Héra est surnommée Teleia, Zygia, Gamélia.

Son culte est un de ceux qui étaient le plus universellement répandus en Grèce.

Le plus célèbre centre du culte d’Héra était Argos, que certains regardent même comme son berceau, remarquant qu’à Dodone [3] et à Athènes l’épouse de Zeus s’appelait Dioné.

A Corinthe, on la rapprochait de Médée, et les Minyens d’lolcos en faisaient la patronne de leur héros Jason. Sans racines dans l’Attique, où il était importé, son culte était au contraire très vivace autour du Cithéron béotien et dans l’île d’Eubée [4].

Les plus anciennes représentations d’Héra semblent avoir été de simples troncs d’arbre comme celui que Clément d’Alexandrie cite à Théspies [5] ; à Samos une planche peinte, à Argos un bloc décoré de rubans recevait également les hommages des fidèles de la déesse.

Héra figure sur les bas-reliefs de la frise orientale du Parthénon et sur ceux du Théséion et d’un autel des douze dieux à Athènes. Elle est représentée sur plusieurs peintures murales ou mosaïques dans les scènes du jugement de Pâris, généralement assise. Sur les vases peints, on trouve les principales scènes de sa légende.

Les attributs coutumiers d’Héra sont, le trône, la couronne, plus ou moins ornée ; le sceptre, le voile, la patère, la grenade, le coucou, les ciseaux, le paon.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Ima go Mundi/encyclopédie/ Héra (mythologie).

Notes

[1] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au Sud-ouest de Smyrne, aujourd’hui Izmir en Turquie.

[2] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.

[3] Dodone est un sanctuaire oraculaire dédié à Zeus et à la Déesse Mère, révérée sous le nom de Dioné. Il est situé en Épire sur les pentes du mont Tomaros au sud du lac Pambotis, à 22 km au sud de Ioannina. C’est le plus vieil oracle grec, d’après Hérodote, remontant peut-être au 2ème millénaire av. jc, et l’un des plus célèbres avec ceux de Delphes et d’Ammon.

[4] L’Eubée est la deuxième plus grande île de la mer Égée, située en face de l’Attique et de la Béotie, dont elle est séparée par le détroit de l’Euripe.

[5] Thespies était une cité grecque de Béotie située entre Thèbes et le mont Hélicon. Un festival littéraire s’y tenait tous les quatre ans. Elle était également renommée pour le culte rendu à Éros.