Dirigeant étrusque [1] qui prit momentanément le contrôle de Rome à la fin du 6ème siècle av. jc. Il n’est généralement pas considéré comme un roi romain.
Selon la tradition annalistique romaine, après avoir été ignominieusement chassés de Rome, les Tarquins [2] se réfugient auprès du Lars [3] Porsenna, roi de Clusium [4] en Étrurie.
Convaincus par leurs supplications et l’intérêt stratégique bien compris des Étrusques, après avoir envoyé à Rome des ambassadeurs pour les sommer de recevoir leur roi, Porsenna décide de marcher sur Rome à peine libérée de la tutelle des rois en 508 av. jc.
La réputation et la puissance de Porsenna causent l’effroi dans la Ville qui réussit cependant à surmonter ses querelles internes. Lors du premier assaut, il s’empare du Janicule [5]. Le consul Valerius Publicola installe une colonie avec 700 hommes face au roi étrusque, mais ce dernier avance si vivement qu’il défait cette colonie et les pousses à la fuite. Valerius Publicola doit les secourir et engage la bataille aux portes de Rome sur les bords du Tibre [6]. Les deux consuls sont blessés, et les Romains regagnent la ville.
Il assiège Rome après cet échec, pillant les environs. Publius Valerius Publicola, de nouveau consul en 507, pour mettre fin au pillage, prépare une embuscade. Il ordonne au peuple de Rome de pousser leurs troupeaux hors de la ville, attirant ainsi l’ennemi, et il vainc une partie des troupes adverses, avec l’aide de son ancien et nouveau collèges, Titus Lucretius Tricipitinus et Titus Herminius Aquilinus, mettant ainsi fin aux pillages incessants des étrusques.
Après cet échec, Porsenna renonce à l’assaut et établit le siège de la Ville. Malgré quelques embuscades qui le rendent prudent, il maintient le blocus. Poussé à bout par les difficiles conditions du siège, le jeune Caius Mucius Scaevola tente alors une démarche solitaire. Il s’introduit subrepticement dans le camp étrusque et tente d’assassiner Porsenna. Malheureusement, son ignorance l’amène à se tromper, il confond le roi avec son secrétaire et poignarde ce dernier. Soumis à un interrogatoire, il tend de lui-même sa main droite au-dessus d’une flamme pour démontrer le courage et la détermination de la jeunesse romaine.
Impressionné, Porsenna le laisse repartir. Mucius lui raconte alors qu’ils sont 300 jeunes patriciens [7] comme lui, prêts à l’assassiner. Caius Mucius conservera le surnom de Scaevola [8].
Rome obtient alors la levée du siège et le repli de Porsenna qui renonce à restaurer la royauté des Tarquins devant la détermination des Romains. Le prix de son départ est la restitution de territoire à la cité étrusque de Véies [9] et la livraison d’un certain nombre d’otages.
Parmi eux, une jeune fille, Clélie , parvient à tromper la surveillance de ses gardiens et à s’échapper à la nage avec les autres jeunes filles à travers le Tibre. Porsenna, piqué au vif, mais admiratif, exige qu’on lui remette Clélie, afin de la libérer lui-même. Ce qui fut fait. Pour célébrer le courage de la jeune fille, les Romains lui élèvent une statue équestre sur la Voie sacrée . Après une ultime tentative en faveur des Tarquins, Porsenna renonce à Rome. Pour sauver les apparences, il décide d’attaquer la cité d’Arici [10]. Mais à la suite d’une ruse de guerre, son armée est partiellement détruite, certains soldats étrusques trouveront un asile à Rome.
Sans espoir, Tarquin le Superbe s’exile à Tusculum [11].