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L’histoire pour le plaisir

Thomas Paléologue

lundi 29 août 2016, par lucien jallamion

Thomas Paléologue (1409-1465)

Despote de Morée de 1430 à 1460

Le despote Thomas, détail Pintoriccio fresque de Pie II à Ancône, Italie vers 1471 Bibliothèque Piccolomini de la cathédrale de Sienne/ domaine publicDernier fils de l’empereur byzantin Manuel II et d’ Hélène Dragasès . Continuateur de la dynastie Paléologue à la mort de son frère Constantin XI, dernier empereur byzantin, mort sans descendant en 1453 lors de la prise de Constantinople, date à laquelle Mehmed II achève la conquête du Péloponnèse.

Après la victoire finale des Byzantins contre la principauté d’Achaïe [1] en 1430, il épouse la fille et héritière du dernier prince, Catherine Zaccaria.

En 1448, au décès de son frère aîné Jean VIII , il soutient ouvertement son frère Constantin, désigné comme successeur par l’empereur défunt, contre les ambitions de leur frère Démétrios Paléologue .

Le despotat est partagé entre les deux frères, Thomas régnant sur le nord-ouest de la presqu’île depuis Patras [2].

Après la chute de Constantinople, la Morée devient la seule portion de territoire grec demeurée aux mains des Byzantins mais n’est pas en état de tenir le rôle qu’avait tenu Nicée [3] après 1204.

L’invasion turque de 1452 avait produit un choc dans la population, décidée à se débarrasser des deux co-despotes Paléologue, Thomas et Démétrios. Une insurrection éclata, menée par Manuel Cantacuzène .

En octobre 1454, Umur Pacha fut envoyé en Grèce pour y rétablir l’ordre et obligea Manuel Cantacuzène à s’exiler. Thomas et Démétrios assumèrent ensemble le despotat de Morée mais ne cessèrent de se quereller. Thomas souhaitait en effet faire appel au pape pour reprendre Constantinople aux Turcs.

Cette querelle eut pour conséquence d’engendrer l’anarchie dans la partie du despotat demeurée sous leur autorité. Les grands propriétaires devinrent libres d’agir à leur guise, ce qui plongea le pays dans le chaos.

En 1458, les Turcs conquirent Patras et Corinthe [4], qui tombèrent sous leur administration, réduisant ainsi le despotat de Morée à la majeure partie sud du Péloponnèse. Thomas et Démétrios en demeurèrent co-despotes mais se trouvèrent réduits à une stricte vassalité vis-à-vis du sultan, auquel ils devaient un tribut annuel.

En 1460, Mehmet II envahit la Morée, décidé à n’en faire plus qu’une province de l’Empire ottoman. Le 29 mai 1460, Mistra [5] tomba aux mains des Turcs et Thomas s’enfuit vers Corfou [6].

En novembre 1460, Thomas Paléologue se réfugia à Rome, auprès du pape Pie II, auquel il apporta en cadeau la tête de l’apôtre André, qu’il avait amenée de Patras. Il meurt à Rome en mai 1465.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de D. Nicol, Les derniers siècles de Byzance, Ed. Les belles lettres et J. Heers, Chute et mort de Constantinople Ed. Perrin.

Notes

[1] La principauté d’Achaïe également écrit Achaye ou de Morée est une seigneurie fondée par Guillaume de Champlitte pendant la quatrième croisade (1202/1204). La principauté, s’étendant au départ sur tout le Péloponnèse, est vassale du royaume de Thessalonique jusqu’à la disparition de celui-ci, date à laquelle elle devient la principale puissance franque de la région. La bataille des îles Échinades en 1427 ouvre la voie à sa reconquête par les troupes byzantines. La Chronique de Morée relate la conquête franque et une partie de l’histoire de la principauté.

[2] Patras est une ville de Grèce, située en Achaïe au nord de la péninsule du Péloponnèse.

[3] Vestige de l’Empire byzantin ayant résisté à la prise de Constantinople par les croisés en 1204, l’Empire de Nicée était le plus étendu des États impériaux successeurs : l’Empire de Nicée, le despotat d’Épire et l’Empire de Trébizonde. Il occupait, en Asie Mineure occidentale, une large bande de terre s’étendant de la mer Égée à la mer Noire. Si Nicée demeura sa capitale et le siège du patriarcat pendant toute sa brève histoire (1204/1261), les empereurs établirent leur résidence et le siège du gouvernement à Nymphaion (aujourd’hui Kemalpaşa), ville de Lydie, moins exposée aux armées ennemies. Se défendant à la fois contre les États successeurs et le sultanat seldjoukide, Théodore 1er Laskaris réussit à édifier un État politiquement stable et économiquement viable en Asie Mineure. Ses successeurs, Jean III Doukas Vatatzès et Théodore II Laskaris, étendirent le territoire de l’empire en Europe, encerclant progressivement Constantinople. Après avoir écarté Jean IV Lascaris, le successeur légitime de Théodore II, Michel VIII Paléologue n’eut plus qu’à reprendre la ville en 1261 grâce à un concours de circonstances. L’Empire de Nicée redevint ainsi une partie constituante de l’Empire byzantin rénové.

[4] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.

[5] La cité de Mistra ou Mystrás est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au 13ème siècle, près de l’antique Sparte. Elle est aujourd’hui en ruines.

[6] Corfou ou Corcyre est une île grecque située en mer Ionienne, sur la façade occidentale de la Grèce, à proximité de sa frontière avec l’Albanie. Elle est la capitale de la périphérie des Îles Ioniennes.