Jean Froissart est né à Valenciennes, vraisemblablement dans une famille bourgeoise. Tout ce que nous savons de sa vie nous vient de ses oeuvres, où il nous fait le portrait idéal d’un jeune homme disposé par nature à une vie courtoise. Très jeune il a commencé à composer des poèmes dans le style courtois et les formes fixes popularisées par Machaut. Cette précocité littéraire lui a valu les attentions de Philippa de Hainaut, femme du roi Édouard III d’Angleterre, et Froissart est devenu secrétaire de la reine en 1361, qu’il sert jusqu’à la mort de celle-ci en 1369. C’est pendant ces années à la cour anglaise que Froissart a composé la plupart de ses poèmes et a commencé les recherches qui ont abouti aux Chroniques qui forment une peinture vivante du monde féodal.
Pendant cette période, il a entrepris au moins trois longs voyages : trois mois en Écosse en 1365 ; plusieurs mois en l’entourage du Prince Noir dans le sud de la France à la fin de l’an 1363 et au début de l’an 1366 ; et un voyage de plusieurs mois en Italie en compagnie du second fils de Philippa, Lionel, pour son mariage avec Valentine Visconti, fille du duc de Milan.
A la mort de l’épouse de Édouard III, il revint à Valenciennes, fut ordonné prêtre et obtint une cure à Mons. Il sera ensuite chapelain de Beaumont et chanoine de Chimay.
Froissart est passé par la suite d’abord au service de Robert de Namur, beau-frère de Philippa, et ensuite à celui de Guy de Blois. Il est entré ensuite dans le service de Wenceslas de Brabant, pour qui il a composé le dernier roman arthurien en vers, "Méliador" qui, comme ses chroniques, est une glorification de la chevalerie. Après la mort de Wenceslas en 1383, Froissart s’est consacré presque entièrement à la rédaction de ses Chroniques de France, d’Angleterre et de "païs voisins", dans lesquelles nous trouvons un portrait idéalisé de la chevalerie et de l’aristocratie à l’époque de la Guerre de Cent Ans. Les quatre livres de l’œuvre traitent principalement de la guerre de Cent ans. On y trouve entre autres la relation de la campagne d’Édouard III contre les Écossais (1327), les batailles de Crécy (1346), de Poitiers (1356), le sac de Limoges (1369), l’histoire d’Etienne Marcel, prévôt des marchands de Paris (1358), la révolte de Walter Tyler en Angleterre (1382), l’histoire des "écorcheurs" ou la vie à la cour d’Orthez.
Il a passé l’hiver de 1388-89 à Orthez, à la cour de Gaston Phoebus, comte de Foix, à qui il a lu chaque soir des portions de son Méliador . Il a revisité l’Angleterre en 1394.
Il semble que Jean Froissart ait passé plusieurs années de la fin de sa vie à Cantimpré, auprès de son ami Jehan le Tartier, prieur de l’abbaye. Jehan le Tartier composa, soit par imitation, soit avec sa collaboration, une généalogie de plusieurs rois de France, de leurs descendants et des études historiques qui semblent constituer une sorte d’introduction aux chroniques de Froissart.
Chroniqueur contraint de plaire aux "grands" qu’il servait, il épousera souvent leurs causes et restera insensible aux misères du peuple.