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L’histoire pour le plaisir

Charles IV Le Bel

dimanche 31 août 2014 (Date de rédaction antérieure : 29 juillet 2012).

Charles IV Le Bel (1294-1328)

Roi de France et de Navarre (1322-1328)

Charles IV le Bel Roi de France et de Navarre (tableau de Herminie Déhérain, château de Versailles)

A la mort de son frère Philippe V qui avait fait réformer la Loi salique et qui laissa derrière lui 4 filles, c’est à Charles comte de La Marche, 3ème et plus jeune des fils de Philippe le Bel, que revient le trône. Il se fit promptement couronner à Reims le 11 février 1322 par l’archevêque Robert de Courtenay.

Puis il demanda l’annulation de son mariage avec Blanche de Bourgogne, emprisonnée depuis l’affaire de Nesle au Château Gaillard. Blanche incorrigible, venait d’avoir un enfant de son geôlier ! Elle fut cloîtrée dans l’abbaye de Maubuisson. Mais cela n’atteint pas le prestige du nouveau roi.

Le mariage étant déclaré nul, il épousa en 1322, Marie de Luxembourg, fille de l’empereur Henri VII. Hélas à la suite d’un accident elle accouchera avant terme d’un enfant mort-né et décédera elle-même à Issoudun le 21 mars 1324.

Voulant absolument avoir un héritier, Charles se maria avec dispense à sa cousine germaine Jeanne d’Évreux, qui lui fit 2 filles. Celle-ci se retrouva enceinte lorsqu’il mourut subitement terrassé par un mal inconnu. Pendant son court règne, il poursuit les réformes administratives que Philippe V a entamées. Personnage chevaleresque et bon général, mais sans vision politique à long terme comme Philippe le Bel et sans talent pour gouverner, il laisse l’administration à son oncle Charles de Valois.

Son voyage en Languedoc en 1324 est une suite de fêtes royales qui contribuent à sa popularité. Pour gouverner, il doit, comme ses frères, consentir aux exigences de réformes soutenues par la noblesse et le clergé.

En effet, les réformateurs généraux pour l’ensemble du royaume et surtout ceux de la ville et vicomté de Paris poursuivent leur tâche. Les charges financières et judiciaires accordées gratuitement sont restituées. Les officiers de la Chambre des comptes, du Parlement, des Requêtes de l’hôtel, de la Chancellerie et du Châtelet sont surveillés, leur office réformé.

Mais l’action des réformateurs ne freine ni la bureaucratisation, ni l’intrusion des bourgeois parisiens et auvergnats et, surtout, des compagnies italiennes dans les mouvements de fonds royaux. La recherche de moyens financiers restant un problème majeur. Mutations monétaires, impôts sur les marchandises, dîme levée avec l’accord du pape en prétendant partir à la croisade en 1323, confiscation des biens des financiers italiens, octroi de chartes de communes sont autant d’expédients.

Le fait le plus important est la reprise de la guerre avec l’Angleterre, et surtout le soutien au coup d’état de la reine Isabelle et de son amant Mortimer. Le 1er juillet 1324 Charles IV envahit la Guyenne et la confisque.

C’est par l’intermédiaire du pape que Charles et le roi Édouard II parviennent à la paix. Le roi Édouard II, faible, incapable et contesté, est déposé et probablement assassiné, et Édouard III, le jeune fils de celui-ci et d’Isabelle, monte sur le trône. Édouard III, au départ sous l’influence de Mortimer, qui se prend vite pour le roi, le fait finalement pendre. A l’image de son grand-père Philippe le Bel, il réorganise son royaume. La paix est signée avec la France. Édouard III reprend son duché le 31 mars 1327 contre la promesse d’une indemnité de guerre. Cet accord est draconien : 50 000 marcs d’indemnité de guerre, 60 000 livres de relief. Les terres sont occupées en attendant le paiement de la somme. Cet équilibre sera remis en cause à La mort de Charles IV, Édouard III, étant candidat à la couronne de France puisque le roi ne garde que des filles de ses 2 mariages, avec Marie de Luxembourg et Jeanne d’Évreux

Le 1er février 1328 il meurt à 34 ans. Avant de mourir, persuadé que son enfant serait enfin un garçon, il désigna Philippe de Valois comme régent, mais le nouveau-né fut à nouveau une fille !

Ainsi est-il le dernier des Capétiens. Son cousin, Philippe VI de Valois, fils de Charles de France, neveu de Philippe le Bel, chef de la ligne cadette des Capétiens, lui succède ainsi débute la dynastie des Valois.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Claude GAUVARD, « CHARLES IV LE BEL (1294-1328) - roi de France (1322-1328) », Encyclopædia Universalis/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 236