Fils de Louis II le Sévère duc de Bavière et de Mathilde de Habsbourg. Il succéda à son père comme duc de Bavière en 1294, et fut élu empereur en 1314 contre Frédéric le Beau. A la mort de Henri VII en 1313, les princes s’étant divisé en 2 factions, le pape Jean XXII, crut sans doute pouvoir profiter de cette situation comme jadis Innocent III et, refusant de choisir entre les 2 élus, déclara l’Empire vacant et nomma vicaire pour l’Italie le roi Robert de Naples.
Louis IV fit prisonnier son rival à la bataille de Mühldorf [1] en 1322, le garda détenu jusqu’en 1325 et ne lui rendit la liberté qu’à la condition qu’il renonce à l’empire. Mais le pape Jean XXII s’opposa à cet accord, ordonna à louis d’abdiquer et, sur son refus, l’excommunia en 1324. Face à cette attitude, depuis la chapelle Teutoniques de Sachsenhausen [2] il lança un appel au concile général pour juger le pape, accusé d’hérésie et d’usurpation de bien d’autrui. Descendant alors en Italie en 1327, il fit élire l’antipape Nicolas V et se fit couronner par celui-ci.
En 1338, il changea de ton la papauté devenant impopulaire dans le pays.
Le 17 mai 1338, il lança le manifeste “Fidem catholicam” : il y proclamait que l’empereur occupait un rang aussi élevé que le pape, qu’il tenait son mandat de ses électeurs et qu’il n’avait nul besoin de l’approbation pontificale pour remplir sa mission ; enfin, il soutenait qu’un vrai concile représentant l’Église universelle était supérieur aux assemblées que le pape faisait et défaisait à son gré.
Le 16 juillet, les électeurs réunis à Rhense accomplirent un geste d’une portée considérable : pour la première fois, ils agissaient en corps, non pas pour élire ou déposer un souverain, mais pour préserver les intérêts de l’empire, dont ils se prétendaient les représentants. Or, en l’occurrence, ils adoptèrent le point de vue de Louis et déclarèrent que l’élection suffisait pour faire le souverain légitime de celui que leur vote avait désigné. Le 4 août la constitution “Licet juris” affirma la même chose, au nom de l’empereur cette fois. Enfin, le 5 septembre à Coblence, au cours d’une diète solennelle. Jamais sans doute les positions de l’empereur n’avaient été aussi fortes qu’à ce moment-là.
Dans son conflit avec le pape, il fut soutenu notamment par Occam et Marsile de Padoue. Après une pause apparente sous le pontificat de Benoît XII, le combat reprit sous [Clément VI] qui somma son adversaire d’abdiquer en 1342 et parvint à faire élire contre lui comme roi de Germanie Charles de Bohême. Cette intrusion dans les affaires allemandes provoqua un soulèvement contre ce nouveau monarque. Louis IV se préparait à riposter, lorsqu’il mourut d’une chute de cheval le 11 octobre 1347