Fils et successeur d’Artaxerxès II et de Statira. Avant de monter sur le trône, il est satrape [1] et commandant de l’armée de son père. Artaxerxès épouse sa nièce, la fille d’Oxathres, frère du futur roi Darius III.
En 359, juste avant de monter sur le trône, il attaque l’Égypte en réaction à des tentatives de raids sur les régions côtières de Phénicie [2] en 358. Il arrive au pouvoir après la mort de ses frères aînés et de son père Artaxerxès II à l’âge de 86 ans.
Peu de temps après son avènement, Il commence par faire exécuter plus de 80 de ses plus proches parents pour assurer son pouvoir. Il lance deux grandes campagnes contre l’Égypte. La première échoue et est suivie par des rébellions dans tout l’ouest de l’empire.
En 355, il force Athènes à conclure une paix qui obligeait la ville à quitter l’Asie mineure [3] et à reconnaître l’indépendance de ses alliés rebelles. Artaxerxès mène une campagne contre les rebelles cadusiens [4] mais réussit à réunir les deux rois.
Darius Codoman, qui occupa par la suite le trône de Darius III s’est particulièrement illustré durant cette campagne. Il ordonne ensuite la dissolution de toutes les armées des satrapes d’Asie mineure car il estimait qu’elles ne pouvaient plus conserver la paix à l’ouest et qu’elles donnaient les moyens de se révolter. Cet ordre est toutefois ignoré par Artabaze, satrape de Lydie [5], qui demande l’aide d’Athènes dans sa rébellion contre le roi. Athènes envoie de l’aide à Sardes [6]. Orontès 1er, satrape d’Arménie, rejoint également Artabaze et leurs forces battent celle d’Artaxerxès en 354.
Cependant, en 353, les satrapes sont défaits et dispersés. Orontès est gracié par le roi tandis qu’Artabaze se réfugie à la cour de Philippe II.
Vers 351, il lance une campagne visant à reprendre l’Égypte, qui s’était révoltée sous son père, Artaxerxès II. En même temps, une rébellion éclate en Asie Mineure, qui, étant appuyé par Thèbes, menace de devenir sérieuse. Levant une grande armée, il entre en Égypte.
Après une année de lutte contre le pharaon égyptien Nectanébo II, ce dernier, aidé des généraux grecs Diophante et Lamius inflige une cuisante défaite aux Perses. Artaxerxès est contraint de se retirer et d’annuler son entreprise. Peu après cette défaite, les dirigeants de Phénicie, d’Asie Mineure et Chypre déclarent leur indépendance.
En 343, il défait Nectanébo II et mate une révolte en Phénicie. A cette époque, mis à part ses 330 000 Asiatiques, il avait maintenant 14 000 Grecs fournis par les cités grecques d’Asie Mineure, 4 000 de Mentor de Rhodes, 3 000 envoyés par Argos [7], et 1 000 de Thèbes. Il divisa son armée en 3 corps, commandés chacun conjointement par un Perse et un Grec.
Les commandants grecs sont Lacrates de Thèbes, Mentor de Rhodes et Nicostrate d’Argos tandis que les Perses sont Rhossaces, Aristazanes et Bagoas, chef des eunuques.
Après sa défaite, Nectanébo s’enfuit précipitamment à Memphis, laissant les villes fortifiées à la défense de leurs garnisons composées de Grecs et d’Égyptiens entre lesquels les généraux perses sèment la suspicion et la jalousie. Par ces moyens, les Perses prennent rapidement les villes secondaires de la Basse-Égypte, et s’avancent vers Memphis, quand Nectanébo quitte le pays et fuit en Éthiopie. L’armée perse met complètement en déroute les Égyptiens et occupe le bas delta du Nil. L’ensemble de l’Égypte se soumet à Artaxerxès et les Juifs du territoire sont envoyés sur la côte sud de la mer Caspienne et à Babylone.
Après son succès en Égypte, il retourne en Perse et passe les quelques années suivantes à réprimer efficacement des insurrections dans diverses parties de l’Empire. L’Égypte est intégrée à l’Empire perse jusqu’à la conquête d’Alexandre le Grand.
Pendant les dernières années de son règne, Philippe II de Macédoine, de plus en plus puissant en Grèce, tente de pousser à la révolte les cités grecques sous domination perse. Artaxerxès l’en empêche et protège la ville de Périnthe [8] contre un siège macédonien. Il entreprend des travaux à Persépolis [9], où il érige un nouveau palais et construit son propre tombeau.
Artaxerxès est empoisonné en 338 par Bagoas avec l’assistance d’un médecin. Il fut remplacé par son fils, Arsès aussi connu sous le nom d’Artaxerxès IV.