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660 av. jc : Zoroastre et le mazdéisme, première religion des Perses

lundi 6 janvier 2025

660 av. jc : Zoroastre et le mazdéisme, première religion des Perses

Le mazdéisme [1] est la religion traditionnelle de l’ancienne Perse.

Cette religion est l’un des premiers monothéismes [2] et, pour la première fois dans l’Histoire humaine, promet à tous les hommes l’immortalité de l’âme sous réserve du jugement dernier. À ce titre, elle va inspirer la religion hébraïque, le christianisme et, par leur intermédiaire, l’islam.


Les anciens Perses ont reçu leur religion d’un prophète du nom de Zoroastre ou Zarathoustra. Il naquit vers 660 avant jc en Bactriane [3] et fut à peu de chose près le contemporain de Périclès, Bouddha et Confucius.

Zarathoustra eut une révélation du dieu Ahura-Mazda ou Ormuzd, d’où sortit le livre saint de l’Avesta [4]. Dans ce livre, le prophète décrit la lutte entre le royaume de la Lumière et celui des Ténèbres. Il promet à tous les hommes l’immortalité de l’âme sous réserve du jugement dernier.

Ahura-Mazda engendre Mithra, dieu du soleil, de la lune et des étoiles. Le feu est le fils d’Ahura-Mazda. Pour cette raison, les anciens Perses, massivement ralliés à la religion de Zarathoustra, le mazdéisme, aussi appelé zoroastrisme, n’éteindront jamais les feux sacrés.

Le mazdéisme donne une place prépondérante aux mages, ou prêtres, chargés d’interpréter les révélations de Zarathoustra. Il introduit dans la société perse des prescriptions morales rigoureuses : vérité, honnêteté.... Mais il tolère une grande liberté sexuelle, la polygamie et les mariages consanguins.


Le mazdéisme s’est épanoui en Perse sous les souverains sassanides [5], de 224 (victoire des Sassanides sur les Parthes) à 651 (défaite des Sassanides face aux Arabes).

Sous le long règne de Chapour II, il devient la religion d’État de l’empire sassanide.

Ainsi les Sassanides tentent-ils d’effacer les souvenirs de la période hellénistique et renouer avec la glorieuse dynastie perse des Achéménides [6].

Le mazdéisme survit de nos jours chez les Guèbres [7] d’Iran et les Parsis [8] de Bombay [9], qui restent des minorités actives et influentes.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Fabienne Manière. herodote.net/ Zoroastre et le mazdéisme première religion des Perses

Notes

[1] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le zoroastrisme, du nom de Zoroastre/Zarathoustra, est une réforme du mazdéisme. Le zoroastrisme est la forme monothéiste sous laquelle s’est répandue cette religion, qui existe toujours.

[2] Un monothéisme est une religion qui affirme l’existence d’un Dieu transcendant unique, omnipotent, omniscient et omniprésent. C’est notamment le cas des religions abrahamiques : judaïsme, christianisme et islam. D’autres religions ou croyances monothéistes ont vu le jour comme le zoroastrisme, le culte d’Aton, le sikhisme ou encore le déisme. Les religions monothéistes s’opposent notamment aux polythéismes, au panthéisme et à l’athéisme. En effet, les polythéistes croient en plusieurs divinités tandis que pour les panthéistes Dieu est immanent et non transcendant. Les athées, eux, en nient simplement l’existence. Quand une religion conçoit une divinité nationale, ou métaphysique (comme Shiva ou Vishnou), comme simplement supérieure à d’autres, on parle plutôt de « monolâtrie » ou d’« hénothéisme », termes de création récente, types de polythéisme

[3] l’actuel Afghanistan

[4] L’Avesta est l’ensemble des textes sacrés de la religion mazdéenne et forme le livre sacré, le code sacerdotal des zoroastriens. Il est parfois connu en Occident sous l’appellation erronée de Zend Avesta. Les parties les plus anciennes, celles des gathas, sont dans une langue aussi archaïque que celle du Rig Veda (sanskrit védique), le « gathique », les autres en avestique tardif. Le tout est écrit dans l’alphabet avestique.

[5] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[6] Cyrus, Darius, Xerxès et les autres...

[7] Ce mot désignait principalement les chrétiens, les juifs et les zoroastriens dans l’Empire ottoman, le Khanat de Crimée et l’Empire perse. Les « guèbres » étaient, conformément à la loi islamique, à la fois « protégés » et subalternes, exemptés de tout service militaire mais astreints à des corvées sur les vakufs et à payer une double-capitation : le kharadj ; ils ne pouvaient pas posséder des terres et leurs lieux de culte devaient être petits, discrets, d’un seul niveau, sans clochers ni cloches. Pour appeler à la prière ils étaient autorisés à battre le bois.

[8] Les Parsis sont les adeptes du parsisme, confession dérivée du zoroastrisme. Ils constituent l’une des deux communautés zoroastriennes (l’autre étant celle des Iranis) ayant quitté le monde iranien pour s’installer principalement en Inde. À la suite de la conquête arabo-islamique de la Perse en 633-654, une partie de la population Parsi s’enfuit vers l’Est et s’installe en Inde. Ils s’établirent tout d’abord dans le Sind et dans le Saurāshtra, au Gujarat. Ils profitèrent au début du 8ème siècle de la protection du roi Jadi Rana, qui régnait sur les États de Thana près de l’actuelle Mumbai (Bombay). De même que pour les communautés juives installées en Inde, les Parsis purent pratiquer leur culte zoroastrien librement et sans contrainte. Ils participèrent très largement à la vie économique, en particulier à la formation de la ville de Bombay, où ils occuperont une place importante dans l’administration et la culture. Les Parsis vénèrent le feu (symbole de la Lumière divine) et ne pratiquent pas la crémation, pour ne pas le souiller. De même, pour ne pas souiller le sol, les corps ne sont pas inhumés mais exposés dans les tours du silence ou dakhmā de façon à être décharnés par les vautours.

[9] Bombay renommée Mumbai depuis 1996 est la capitale de l’État indien du Maharashtra. Ville la plus peuplée de l’’Inde. Bombay était occupé dès l’âge de pierre. Les preuves d’une occupation humaine remontent à 250 av. jc. Ptolémée mentionne Heptanesia, « les sept îles », et le petit port de Thana commerçait avec l’Arabie et l’Égypte. Les îles appartenaient alors à l’Empire Maurya, dirigé par le bouddhiste Ashoka. Durant les siècles suivants, les Kshatrapas occidentaux indo-scythes et l’Empire Satavahana se disputent le contrôle de Bombay. Entre le 9ème siècle et 1343, la région fut dominée par la dynastie des Silhara, qui succombent finalement aux conquêtes des sultans musulmans du Gujarat. Les plus anciens monuments de l’archipel, telle l’île d’Éléphanta ou les temples de Walkeshwar remontent à l’époque des Silhara.