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Zoroastre ou Zarathoustra

dimanche 28 mars 2021, par ljallamion

Zoroastre ou Zarathoustra

Prophète-fondateur du zoroastrisme

Il serait né dans le Nord ou l’Est de l’actuel Iran. Traditionnellement, l’histoire de sa vie est présentée comme se déroulant entre les 7ème et 6ème siècles av. jc mais de nouvelles études tendent aujourd’hui à repousser cette estimation pour finalement situer sa vie entre les 15ème et 11ème siècles av. jc.

Quelques bribes de sa vie sont connues grâce aux hymnes gathiques [1] de l’Avesta [2], rédigés dans une langue indo-iranienne archaïque, vieille d’environ 3 000 ans, l’avestique [3].

Zoroastre, dit fils d’Ormuzd, fils d’Horomasde ou fils de Pouruchaspa, ce qui est une métaphore car ce nom n’est pas celui de son père biologique mais de sa divinité, Ohrmazd, aurait commencé sa vie comme prêtre de la religion régnant alors en Perse, le mazdéisme [4], qui comportait entre autres de nombreux rites sacrificiels, en particulier d’animaux. Il eut une série de visions, dans lesquelles il vit Ahura Mazda , divinité suprême, et commença alors une prédication passionnée

L’ancienne religion perse était soutenue essentiellement par les familles aristocratiques guerrières. Or les arguments de justice et de conscience personnelle heurtèrent profondément les coutumes et les mentalités de ces mêmes vieilles familles. Non seulement ses idées ne plurent pas, mais surtout elles remettaient en cause le pouvoir établi. Pourchassé par le peuple, il dut s’enfuir pour sauver sa vie.

Après plusieurs années d’exil au cours desquelles il aurait eu des entretiens mystiques avec Ahura Mazda, il finit par trouver à Bactres [5] un protecteur puissant, Hystaspès, le père de Darius 1er. Hystaspès suivra son enseignement à travers un parcours initiatique.

Cette première victoire de Zoroastre va en engager d’autres : Hystaspès contraint ses sujets, puis les sujets qu’il a vaincus à la guerre, à se convertir au zoroastrisme [6]. La religion s’étendit, surtout en Perse et chez les Parthes [7] qui en firent une religion officielle, et la dotèrent d’une véritable institution ecclésiastique, la caste des Mobads qui eut une grande influence dans les affaires de l’État.

Ce que l’on sait de la vie de Zoroastre nous vient principalement de l’Avesta, dont les Gathas sont la partie la plus ancienne, des textes grecs, de la tradition orale, et des preuves archéologiques.

Il est aisé cependant d’affirmer que Zoroastre a vécu au nord-est de l’Iran actuel. Les Grecs s’y réfèrent en l’appelant le Bactrien [8]. Sa femme est dénommée Hvōvi.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité, issu du dictionnaire d’histoire universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 1419/ du livre de Luc Brisson (dir.), Chantal Marbœuf et Jean-François Pradeau (trad. Jean-François Pradeau), Alcibiade majeur : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, 2008 (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-20812181

Notes

[1] Les Gathas sont cinq hymnes, attribués à Zoroastre, qui constituent la première partie de l’Avesta et le cœur de la liturgie zoroastrienne.

[2] L’Avesta est l’ensemble des textes sacrés de la religion mazdéenne et forme le livre sacré, le code sacerdotal des zoroastriens. Il est parfois connu en Occident sous l’appellation erronée de Zend Avesta. Les parties les plus anciennes, celles des gathas, sont dans une langue aussi archaïque que celle du Rig Veda (sanskrit védique), le « gathique », les autres en avestique tardif. Le tout est écrit dans l’alphabet avestique.

[3] L’avestique, jadis appelée zend, est une langue iranienne ancienne, attestée sous sa forme liturgique dans le livre sacré des zoroastriens, l’Avesta. Parente éloignée du vieux-perse, elle est la langue iranienne orientale la plus anciennement attestée, ce qui la rend importante pour la reconstruction du proto-iranien et du proto-indo-iranien.

[4] Le mazdéisme est une religion iranienne qui doit son nom à son dieu principal, Ahura Mazda. Le livre sacré du mazdéisme est l’Avesta. Le zoroastrisme, du nom de Zoroastre/Zarathoustra, est une réforme du mazdéisme. Le zoroastrisme est la forme monothéiste sous laquelle s’est répandue cette religion, qui existe toujours.

[5] Bactres ou Bactra, est identifiée au site de l’actuelle Balkh dans le nord de l’Afghanistan. Bâtie entre 2.000 et 1.500 av. jc, c’est l’une des plus anciennes villes de l’Asie centrale : elle est considérée comme la première ville des populations indo-iraniennes du nord de l’Amou-Daria. Un changement climatique intervenu à partir du 8ème siècle conduit, après l’Antiquité tardive, à la désertification du pays, mais la région était auparavant très fertile.

[6] Le zoroastrisme est une religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est une adaptation du mazdéisme et tire son nom de son « prophète » ou fondateur Zarathoustra, dont le nom a été transcrit en Zoroastre par les Grecs. Cette réforme est intervenue au cours du 1er millénaire av. jc. Le zoroastrisme a fait fonction de religion officielle de l’empire perse à trois reprises (sous le roi Hystaspès, sous les Achéménides, et sous les Sassanides jusqu’en 651, date de l’assassinat du dernier roi zoroastrien). Malgré l’arrivée de l’islam et les persécutions qui en découlèrent, il a réussi à se maintenir dans le patrimoine culturel iranien, afghan et d’Asie centrale. En effet, les Iraniens, les Kurdes et les Afghans, indépendamment de leur religion, accordent beaucoup d’importance aux fêtes zoroastriennes, en particulier celle de Nowruz, le nouvel an zoroastrien, célébré le 21 mars

[7] La Parthie est une région historique située au nord-est du plateau iranien, ancienne satrapie de l’empire des Achéménides et berceau de l’Empire parthe qui domine le plateau iranien et par intermittence la Mésopotamie entre 190 av. jc. et 224 ap. jc. Les frontières de la Parthie sont la chaîne montagneuse du Kopet-Dag au nord (aujourd’hui la frontière entre Iran et Turkménistan) et le désert du Dasht-e Kavir au sud. À l’ouest se trouve la Médie, au nord-ouest l’Hyrcanie, au nord-est la Margiane et au sud-est l’Arie. Cette région est fertile et bien irriguée pendant l’antiquité, et compte aussi de grandes forêts à cette époque.

[8] un habitant de la Bactriane, l’actuel Afghanistan du nord, un Mède ou un Perse d’il y a 5 000 ans