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Pyrrhus 1er

vendredi 29 novembre 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 25 juillet 2011).

Pyrrhus 1er (vers 318-272 av. jc)

Roi des Molosses à partir de 297, Hêgemôn d’Épire de 306 à 302 puis de 297 à 272

Pyrrhus 1er Roi des Molosses à partir de 297, Hêgemôn d'Épire de 306 à 302 puis de 297 à 272

Le père de Pyrrhus, Éacide, ayant été chassé de son royaume par ses sujets mutinés et ayant péri de mort violente, l’enfant fut recueilli par Glaucias, roi d’Illyrie [1], et à 12 ans, fut rétabli par ce prince. Il fut de nouveau dépossédé par son cousin Néoptolème, qui avait dépouillé son père. Il s’attacha à la fortune d’Antigone et de Démétrios Poliorcète, combattit auprès d’eux à Ipsos [2] en 301 et s’annonça comme un grand capitaine. Après cette bataille, il fut amené comme otage en Égypte, où il épousa Antigonè, fille de Bérénice 1ère. Cette alliance lui permit de rentrer en Épire [3] et Néoptolème dut partager le pouvoir avec lui. Peu après, celui-ci mourait empoisonné.

Grâce à l’anarchie qui continuait de régner dans la succession d’Alexandre, il conquit la moitié de la Macédoine, puis le reste de cette contrée et finalement perdit à nouveau le tout en 285, chassé par Lysimaque avec qui il avait partagé son royaume. Pyrrhus, bien qu’il fût un des plus formidables généraux de l’histoire, n’était qu’un piètre homme politique, qui ne savait pas exploiter ses avantages et qui dispersait bien trop souvent ses efforts. Venant en aide à Tarente, il intervint en Grande-Grèce contre Rome. Il pensait conquérir facilement l’Italie et ensuite, la Sicile et l’Afrique. La victoire d’Héraclée [4] en 280 qu’il remporta sur les Romains, épouvantés à la vue des éléphants, parut un instant lui donner raison. Une seconde victoire fut remportée à la bataille d’Ausculum [5] en 279 mais lui coûta si cher qu’il se fit appeler en Sicile par les cités grecques pour éviter un nouvel affrontement avec les Romains.

Il chassa ensuite les Carthaginois de Sicile, mais mécontenta les habitants de l’île qui le forcèrent à rembarquer. Les Carthaginois détruisirent une partie de sa flotte et les Romains, conduits par Curius Dentatus, l’écrasèrent à Bénévent [6] en 275. Il guerroya encore avec des succès divers en Grèce et en Macédoine, et fut tué, au cours d’une expédition contre Sparte, en pénétrant de vive force dans la cité d’Argos [7], par une tuile lancée de la main d’une vieille femme.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire pour tous/ dossiers/ antiquité/ Pyrrhus 1er d’Epire/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1074

Notes

[1] L’Illyrie est un royaume des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l’Albanie actuelle. Les Illyriens apparaissent vers le 20ème siècle av. jc. C’est un peuple de souche Indo-Européenne qui comprenait des Dalmates et des Pannoniens. Vers -1300 ils s’établissent sur les côtes Nord et Est de l’Adriatique. Les Illyriens sont les premiers avec les Grecs, à s’installer dans les Balkans et constituent un immense Royaume. Au VIIe siècle av. J.-C. et VIe siècle av. J.-C., l’Illyrie subit une forte héllénisation du fait de ses relations avec les Grecs, qui y ont fondé des comptoirs.

[2] La bataille d’Ipsos se déroule en Phrygie (Turquie actuelle) en 301av.jc et s’inscrit dans la troisième guerre des Diadoques. Elle est remportée par les forces coalisées de Séleucos (roi de Syrie, de Babylonie et des satrapies orientales) et de Lysimaque (roi de Thrace) face à Antigone le Borgne et son fils Démétrios Poliorcète qui regroupent l’Asie Mineure, la Syrie, le Levant et la Grèce (la ligue de Corinthe est reconstituée en 302). La bataille d’Ipsos peut être considérée, avec la bataille de Raphia (217 av.jc), comme l’une des plus grandes batailles de la période hellénistique et comme la plus grande bataille d’éléphants de l’histoire « occidentale »

[3] Région montagneuse des Balkans, partagée entre la Grèce et l’Albanie. Épire se traduit par "Continent" en français. Ses habitants sont les Épirotes. Le terme peut désigner plus particulièrement :
- la périphérie d’Épire, l’une des 13 périphéries de la Grèce. Elle est bordée à l’ouest par la Mer Ionienne ; elle est limitrophe au sud-ouest de l’Albanie, au nord de la région de Macédoine de l’Ouest, à l’est de la région de Thessalie. La périphérie (capitale Ioannina (57 000 habitants) est divisée en 4 préfectures : Thesprotie, Ioannina, Arta et Preveza.
- l’Épire du Nord, une région d’Albanie La dynastie des rois éacides du peuple des Molosses y fonda un royaume puissant au 5ème siècle av. jc, avec les autres peuples Chaones, et Thesprôtes. Pyrrhus est un des membres de cette dynastie, ainsi qu’Olympias, la mère d’Alexandre le Grand.

[4] La bataille d’Héraclée (Aujourd’hui la cité de Policoro) est une bataille de l’Antiquité (280 av. jc) qui vit s’affronter d’une part les troupes de la République romaine, commandées par le consul Publius Valerius Laevinus et d’autre part celles de la coalition grecque d’Épire, de Tarente, de Thurii, de Métaponte et d’Héraclée, sous le commandement du roi d’Épire, Pyrrhus 1er. Les Grecs, conduits par un de leurs généraux les plus talentueux, remportèrent la victoire. Cette bataille s’inscrit dans le cadre des luttes entre la Grande-Grèce et la jeune République romaine, qui tente d’étendre son hégémonie sur toute la péninsule italienne. Elle incarne également les premiers affrontements du monde romain et du monde grec.

[5] La bataille d’Ausculum ou Asculum s’est déroulée en 279 av. jc et a vu s’affronter les troupes de la République romaine, commandées par le consul Publius Decius Mus, aux troupes coalisées d’Épire, de Tarente, d’Osques, de Samnites, sous le commandement du roi d’Épire Pyrrhus 1er. Cette bataille est un tournant majeur dans la guerre de Pyrrhus en Italie et dans le contrôle de la Grande-Grèce

[6] La bataille de Beneventum ou Bénévent, qui s’est déroulée en 275 av. jc fut la dernière confrontation opposant les forces de Pyrrhus 1er (sans ses alliés Samnites) aux Romains commandés par les consuls Curius Dentatus et Cornelius Lentulus Caudinus. Elle s’est engagée non loin de Bénévent dans l’actuelle Campanie (sud de l’Italie). Cet affrontement est le tournant majeur de la guerre de Pyrrhus en Italie, car le départ de ce dernier entraînera le siège de Tarente par les Romains, qui se rend au consul Papirius Cursor en 272 av. jc. Cette victoire permet à la République romaine d’étendre ses conquêtes.

[7] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.