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L’histoire pour le plaisir

Alphonse 1er d’Este

dimanche 9 juillet 2023, par ljallamion

Alphonse 1er d’Este (1476-1534)

Duc de Ferrare, Modène et Reggio d’Émilie

Successeur et fils d’ Hercule 1er d’Este et d’ Éléonore de Naples , il épousa en 1491 Anna Sforza , alors que tous deux étaient âgés de 15 ans. Anna mourut en 1497 à l’âge de 21 ans, et son décès marqua la fin du lien entre les familles Sforza [1] et d’Este [2].

Quatre ans plus tard, Alphonse d’Este épousa en secondes noces Lucrèce Borgia, fille du pape Alexandre VI. Il succéda à son père Hercule 1er en 1505. Impliqué dans les hostilités entre Venise [3] et les États pontificaux, Alphonse su habilement tirer son épingle du jeu, comme il le fit également dans le conflit plus vaste opposant la France à l’Espagne pour la suprématie en Italie.

Après avoir réprimé durement la conjuration ourdie par ses 2 frères Ferrante d’Este et Giulio d’Este en 1506, il se rangea, en 1508, aux côtés de Jules II dans la Ligue de Cambrai* assemblée contre Venise.

Nommé gonfalonier [4], avoué de l’évêché de l’Église Sacrée de Rome en 1509, il occupa en cette qualité la Polésine [5] et mit les Vénitiens en déroute à Polesella [6] en 1509, grâce à la contribution de son frère, le cardinal Hippolyte 1er d’Este .

Le pape ayant conclu la paix avec les Vénitiens, Alphonse refusa de reconnaître le traité et fut excommunié et déclaré théoriquement déchu de ses possessions en 1510, perdant Modène [7], Carpi [8] et Mirandola [9], qui, en 1511, furent occupées par les troupes pontificales.

Dans la guerre de la Sainte Ligue [10], il s’allia alors avec la France et coopéra avec sa fameuse artillerie à la victoire dans la Bataille de Ravenne [11] en 1512. Il n’en tira toutefois aucun avantage personnel. Libéré de l’excommunication, il ne récupéra cependant pas les territoires qui lui avaient été soustraits et, au contraire, peu après, perdit même Reggio d’Émilie [12] occupé par le duc d’Urbino [13] en 1512 et la région de Garfagnana [14] enlevée par les seigneurs de Lucques [15].

Rentré en possession de Reggio seulement à la mort du pape Adrien VI en 1523, il pu finalement reprendre Modène en 1527 grâce à son alliance avec l’Empire, à l’époque des divergences entre Charles Quint et le Pape Clément VII. De nouveau allié avec les Français en 1528, il risqua la ruine complète à la Paix de Cambrai [16] en 1529, mais une politique habile lui permit de se rapprocher encore une fois de Charles Quint, qui lui confirma, en 1530, ses droits sur les villes que le pape lui contestait encore.

Aimant les arts et les lettres, il fut le protecteur de Ludovico Ariosto dit L’Arioste .

Lui succéda son fils Hercule II d’Este ou Ercole II d’Este.

À l’instar de son frère Hippolyte, Alphonse fut un des grands mécènes de son temps. C’est pour lui que le vieux Giovanni Bellini peignit ce qui devait être sa dernière œuvre, le “Festin des Dieux”, en 1514. Le duc s’adressa ensuite à l’élève de Bellini, Titien, qui réalisa pour lui une série de tableaux. En 1529 Alphonse inaugura la plus belle galerie d’art de son époque pour exposer ses collections devant des murs plaqués de marbre blanc et sous un plafond à caissons dorés.

Titien est réputé avoir effectué deux portraits du duc. Le premier fut universellement admiré, notamment par Michel-Ange, et Charles-Quint manœuvra habilement pour se le faire offrir comme cadeau diplomatique. Alphonse persuada le Titien d’en réaliser une copie. Au cours des deux décennies suivantes, le Titien réalisa trois autres commandes.

Le père d’Alphonse 1er, avait fait de Ferrare [17] un des centres musicaux de l’Europe. Alphonse continua son œuvre et attira à sa cour de nouveaux musiciens, compositeurs, instrumentalistes ou chanteurs, parmi les plus renommés de son époque.

Parmi les musiciens d’Europe du Nord actifs à la cour de Ferrare figuraient Antoine Brumel, nommé maître de chapelle [18] en 1506 etAdrien Willaert, qui grâce au soutien de la famille d’Este, sera plus tard à l’origine de l’école vénitienne [19].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Alphonse Ier d’Este/ Portail de l’Italie/ duc de Ferrare, de Modène et Reggio d’Émilie

Notes

[1] La famille Sforza ou Sforce est une famille romagnole de premier plan de la Renaissance, particulièrement active dans le duché de Milan

[2] La maison d’Este est une famille qui tire son nom de la petite commune de la province de Padoue qu’elle a tenue en fief entre 1056 et 1239. Seigneurs de Ferrare (1208-1598), cité vassale du Saint-Siège, ils étendent progressivement leurs possessions à Modène (1288), Reggio d’Émilie (1288), Fanano (1352), Garfagnana (1429/1451), Carpi (1527), Correggio (1636), Mirandola (1711), Novellara (1737), Massa et Carrara (1790), qu’ils perdent en 1796 et retrouvent en 1814 par leur branche Habsbourg, avec Guastalla (1847) jusqu’en 1859. À partir d’un territoire modeste, mais situé stratégiquement, les D’Este, tout à la fois vassaux de l’empereur et du pape, parvinrent à établir une des dynasties nobiliaires les plus importantes et les plus durables d’Italie, se liant sans cesse, de génération en génération et par des alliances toujours plus prestigieuses, aux principales familles princières et royales d’Europe. La maison d’Este s’est éteinte en 1829, à la mort de Marie-Béatrice d’Este mais son nom a été relevé par les descendants de celle-ci et de son époux, Ferdinand d’Autriche qui ont formé la Maison de Habsbourg-Este.

[3] La république de Venise, parfois surnommée « la Sérénissime », est une ancienne thalassocratie d’Italie, progressivement constituée au Moyen Âge autour de la cité de Venise, et qui s’est développée par l’annexion de territoires divers en Italie du Nord, le long des côtes de la mer Adriatique et en Méditerranée orientale : les « Domini di Terraferma », l’Istrie, la Dalmatie, les bouches de Cattaro, l’Albanie vénitienne, les îles Ioniennes, la Crète, l’Eubée, Chypre et d’autres îles grecques, jusqu’à devenir une des principales puissances économiques européennes.

[4] Le gonfalonnier ou gonfalonier est la personne chargée de porter le gonfalon (Le terme a d’abord été utilisé pour désigner un étendard ou une enseigne réunissant autour de ses plis les vassaux d’un seigneur suzerain. Il pouvait également être utilisé lors du rassemblement de l’ost.). Ce terme est particulièrement utilisé au cours du Moyen Âge en Occident.

[5] La Polésine est une région géographique de la Vénétie, en Italie. Située entre le Pô et l’Adige, elle comprend la totalité de la province de Rovigo, la partie méridionale de la province de Vérone et une partie de la commune de Cavarzere dans la province de Venise.

[6] Polesella est une commune italienne de la province de Rovigo dans la région de la Vénétie en Italie.

[7] Modène est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom située en Emilie Romagne. La ville se situe sur la Via Emilia, route romaine qui relie Piacenza jusqu’à Rimini sur la côte Adriatique. Au cœur de la vallée du Pô, la ville est entourée de deux rivières, la Secchia et le Panaro qui sont deux affluents du Pô, le plus important fleuve du territoire italien. La ville s’élève à 34 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, dans une zone complètement plate. Au sud de la province de Modène se trouve le parc régional de l’Appennino modenese, au cœur de la chaîne de montagne des Appennini.

[8] Carpi est une ville italienne située dans la province de Modène, en Émilie-Romagne, dans la plaine du Pô, au Nord-Est de l’Italie.

[9] Mirandola est une commune située dans la province de Modène dans la région de l’Émilie-Romagne en Italie. La tradition rapporte que l’évêque de Calame saint Possidius (ou Possidonius), disciple de saint Augustin, chassé d’Afrique par les invasions vandales, est venu se réfugier à Mirandole où il est mort au 5ème siècle. Jean Pic de la Mirandole fut un des seigneurs de la ville à la fin du 15ème siècle. Un de ses descendants, Galeotto, à la suite d’une affaire criminelle dut se réfugier à la cour de François 1er. Celui-ci l’aida financièrement pour construire une forteresse et des remparts autour de la ville. Mirandola joua un rôle important lorsqu’Henri II s’opposa à Charles Quint et au pape Jules III au cours de la guerre de Parme.

[10] La Ligue catholique ou Sainte Ligue est une coalition formée en 1511 par le pape Jules II contre le roi de France Louis XII, qui en tant que duc de Milan en titre, manifestait une volonté d’expansion territoriale en Italie du Nord, notamment en direction de la Vénétie. Elle est constituée le 4 octobre 1511 et réunit d’abord, outre le Saint-Siège et les États pontificaux, la couronne d’Aragon de Ferdinand II concerné en Italie en tant que roi de Naples, la république de Venise et les cantons suisses. L’Angleterre d’Henri VIII s’y joint le 13 novembre 1511. L’empereur Maximilien d’Autriche, chef de la maison de Habsbourg et régent des Pays-Bas, allié jusque là des Français, y fait son entrée le 17 mai 1512 (il a un lien de famille avec Ferdinand d’Aragon, étant le beau-père de Jeanne la Folle, fille de Ferdinand et mère de Charles de Habsbourg, futur Charles Quint).

[11] Au cours des guerres du Rinascimento pour la prédominance en Italie, les Français, confrontés à une contre-offensive de la Sainte Ligue, battent avec l’artillerie alliée du duc de Ferrare les troupes espagnoles le 11 avril 1512 lors de la bataille de Ravenne. Mais Gaston de Foix meurt durant cette bataille et Jacques II de Chabannes, son successeur, n’a pas ses talents de général. Menacés au nord, les Français doivent se replier vers le Piémont.

[12] Reggio d’Émilie est une ville italienne, chef-lieu de la province de Reggio d’Émilie, en Émilie-Romagne (Italie). Au moment de sa fondation par le général romain Lépide, Rhegium Lepidi appartenait à la Gaule cisalpine, dans le territoire des Boïens. Par la suite, après l’intégration de la Gaule cisalpine à l’Italie romaine, elle fit partie de la région VIII, Aemilia. Lors des invasions barbares, en 409 elle fut détruite par les Goths, quelques siècles plus tard elle fut relevée par Charlemagne. Devenue l’une des républiques lombardes au Moyen Âge, elle finit par tomber sous la domination de la maison d’Este en 1290.

[13] Urbino est une commune de la province de Pesaro et Urbino dans la région Marches en Italie centrale. Capitale des princes della Rovere, la ville s’imposa comme un centre militaire et scientifique majeur dans l’Italie de la Renaissance, avec des personnalités comme Piero della Francesca, Commandino, Bernardino Baldi ou Guidobaldo del Monte. Elle est également surnommée "l’Athènes de l’Italie". Capitale du duché d’Urbino, la ville connut son apogée sous le règne du duc Frédéric III de Montefeltro. La cour est brillante à la Renaissance : le peintre Piero della Francesca en était le fleuron. À l’extinction des princes della Rovere, le duché et sa capitale furent incorporés aux États pontificaux en 1631.

[14] La Garfagnana est une région géographique de la province de Lucques, en Italie. Elle se situe entre les Alpes Apuanes et les Apennins toscano-émiliens. Région forestière, elle est arrosée par le Serchio. La localité la plus importante est Castelnuovo di Garfagnana, suivie de Camporgiano, Gallicano, Piazza al Serchio, Pieve Fosciana, Villa Collemandina.

[15] Lucques Lucca en italien, est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom, située en Toscane. Elle fut autrefois, avant la réalisation de l’unité italienne, une ville libre puis la capitale de la principauté souveraine puis duché de Lucques (1815-1847). Elle se trouve non loin de la mer Tyrrhénienne, plus exactement à une vingtaine de kilomètres de la côte ligure (mer Ligure). C’est une ville fortifiée avec un grand nombre de monuments historiques, principalement des églises, mais aussi des villas et des palais comme le palais Pfanner et son célèbre jardin.

[16] La paix des Dames, ou paix de Cambrai, en 1529, met fin à la septième guerre d’Italie entre les deux souverains François 1er et Charles Quint, François 1er n’ayant pas respecté tous les termes du traité de Madrid.

[17] Ferrare est une ville italienne de la province de Ferrare en Émilie-Romagne. Située dans le delta du Pô sur le bras nommé Pô de Volano, la cité actuelle remonte au 14ème siècle, alors qu’elle était gouvernée par la famille d’Este. Sans héritier mâle, en 1597 Ferrare fut déclarée fief vacant par le pape Clément VIII. Par la Dévolution de 1598, la ville et son territoire, abandonnés par les Este passent sous le contrôle politique et administratif direct du Saint-Siège jusqu’à son intégration dans le Royaume de Sardaigne en 1859.

[18] Un maître de chapelle, à l’origine maître de musique, ou dans les pays allemands Kapellmeister, ou encore maestro di cappella en Italie, désigne une personne chargée, dans un cadre religieux chrétien, d’enseigner et de faire entendre la musique avant tout liturgique, et de composer des partitions polyphoniques essentiellement des motets au sein de la « chapelle musicale » d’une église.

[19] L’école vénitienne désigne, en musique, les compositeurs de la Renaissance actifs à Venise de 1550 à 1610, connus notamment pour leur recours à la polychoralité. L’école vénitienne se développa autour de l’activité musicale à la basilique Saint-Marc entre les années 1550 et 1610