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Mār Awgin c’est-à-dire saint Eugène

vendredi 11 mars 2022, par ljallamion

Mār Awgin c’est-à-dire saint Eugène (mort en 363)

Religieux chrétien oriental du 4ème-Fondateur du cénobitisme en Syrie

Église du Pater Noster, à Jérusalem. Prière en Syriaque du Notre Père.Il n’est mentionné pour la première fois dans des textes conservés qu’au 9ème siècle, et est notamment l’objet en ce siècle de la première des 140 brèves notices biographiques du Livre de la chasteté d’I chodenah de Bassora .

Il existe ensuite une Vie syriaque postérieure au 10ème siècle, et la tradition est reprise par Mari ibn Sulayman , Bar Hebraeus et Amr ibn Matta. Le monastère Mar Awgin du mont Izla apparaît le plus anciennement dans la Vie de Mar Sallara, qui en aurait été l’abbé de 643 à sa mort vers 664.

Le Livre de la chasteté mentionne 2 autres supérieurs de ce monastère : Abraham de M’arré qui l’aurait relevé de ses ruines au début du 8ème siècle et son successeur Ruzbihan qui devint métropolite [1] de Nisibe [2] en 726. L’établissement appartenait donc alors à l’Église nestorienne [3].

Mar Awgin est présenté comme d’origine égyptienne, natif du village de Klysma ou Qolzoum [4]. Il aurait été pendant 25 ans pêcheur de perles dans la mer Rouge [5].

Ensuite, il aurait pris l’habit monastique dans le monastère de Tabennèse [6] fondé par saint Pacôme en Thébaïde [7] ; il y aurait exercé la fonction de boulanger. Ayant acquis une aura spirituelle dans la communauté, il serait parti pour la Syrie [8] avec 70 compagnons.

Il serait arrivé dans la région de Nisibe sous l’épiscopat de Jacques de Nisibe avec qui la tradition le lie étroitement, et c’est alors qu’il aurait établi son monastère sur le mont Izla, près de la ville. Certains textes le font aller en Perse sous le règne de Shapur II, persécuteur des chrétiens, et réaliser des miracles devant le roi. Ichodenah cite 14 de ses disciples qui fondèrent à leur tour des couvents, dont ses 2 sœurs Thècle et Stratonice, et son neveu Mar Malka.

La tradition monastique sur le mont Izla, tombée en décadence au début du 6ème siècle, fut restaurée par Abraham de Kachkar à partir de 571. C’est ensuite que la légende de Mar Awgin, premier fondateur du cénobitisme [9] syriaque, semble s’être développée.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Mār Awgin/ Portail des chrétiens d’Orient/ Catégories  : Religieux égyptien/ Saint syrien/ Paléochristianisme

Notes

[1] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque.

[2] Ville située aux confins des empires romain et perse, passée plusieurs fois de l’une à l’autre domination, située aujourd’hui dans le sud-est de la Turquie

[3] L’Église apostolique assyrienne de l’Orient ou Sainte Église apostolique assyrienne de l’Orient est une Église autocéphale de tradition syriaque orientale. Elle fait partie de l’ensemble des Églises des deux conciles, héritière directe de l’Église de l’Orient. Le chef de l’Église porte le titre de Catholicos-Patriarche de la Sainte Église Apostolique Assyrienne de l’Orient (ou celui, plus traditionnel, de Métropolite de Séleucie-Ctésiphon, Catholicos et Patriarche de l’Orient), avec résidence à Erbil au Kurdistan (Irak).

[4] près de l’actuelle Suez

[5] La mer Rouge est une mer intracontinentale du bassin Indo-Pacifique entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient d’une superficie d’environ 450 000 km². C’est une mer d’une grande importance stratégique et commerciale qui permet aux navigateurs en provenance de la mer Méditerranée et à destination de l’océan Indien, ou vice-versa, de ne pas être contraints de faire le tour de l’Afrique.

[6] Tabennèse ou Tabennêsis est une communauté chrétienne fondée en Haute-Égypte vers 320 par saint Pacôme. Ce fut la maison-mère d’un réseau qui, à sa mort en 346, comptait déjà neuf établissements d’hommes et deux de femmes dans la même région, avec deux ou trois mille « Tabennésiotes ». C’est le premier grand modèle de cénobitisme dans l’Église chrétienne.

[7] La Thébaïde, était une région méridionale de l’Égypte antique. Son nom provient de sa capitale Thèbes. On comprend sous cette appellation, tantôt seulement les sept nomes de la Haute-Égypte (Tentyra, Coptos, Thèbes, Hermonthis, Latopolis, Apollinopolis Magna, Ombos), tantôt les huit qui forment la partie sud de la Moyenne-Égypte (Diospolis Parva, Abydos, This, Chemmis, Aphroditopolis, Antaeopolis, Hypselis, Lycopolis), ainsi que la Grande Oasis, qui sous les Romains formait aussi un nome. Sous les Ptolémées, la Thébaïde forma un district administratif dirigé par l’Épistratège de Thèbes, qui avait également la responsabilité de la navigation sur la mer Rouge et l’océan Indien. Sous l’Empire romain, Dioclétien créa la province de Thébaïde, contrôlées par les légions. Elle fut ultérieurement divisée en Thébaïde supérieure pour la moitié méridionale avec Thèbes pour chef-lieu, et Thébaïde inférieure pour la moitié septentrionale avec pour chef-lieu Ptolémaïs. La partie habitée de la Thébaïde était entourée à l’est et à l’ouest de déserts dans lesquels se retirèrent les premiers ermites et anachorètes chrétiens, comme saint Macaire, saint Pacôme, saint Antoine l’Ermite ; cela explique le sens de « lieu isolé et sauvage », servant de retraite, que le mot a pris en français dans la langue littéraire.

[8] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[9] Aux premiers temps du christianisme, le cénobitisme était une forme de vie monastique en communauté, propre aux cénobites, par opposition aux ermites et anachorètes qui vivaient seuls une vie consacrée à la prière et la contemplation