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Boniface de Mayence dit Saint Boniface de Mayence

mardi 28 septembre 2021, par lucien jallamion

Boniface de Mayence dit Saint Boniface de Mayence (vers 675-754)

Moine missionnaire d’origine anglaise

Né à Crediton [1] dans le Devon [2], envoyé en Frise [3] pour y convertir les païens. Fait évêque puis archevêque par le pape Grégoire II, il fut tué, avec d’autres, en haine de la foi chrétienne.

Il était d’une bonne famille et fut admis comme oblat [4] au monastère d’Exeter [5]. Élève brillant, il est envoyé au monastère de Nursling [6], réputé pour la qualité de son enseignement. Il devint prêtre à l’âge de 30 ans.

En 715, il effectua un voyage missionnaire en Frise, afin de convertir les païens du nord de l’Europe en prêchant dans leur idiome, sa propre langue anglo-saxonne ressemblant au vieux frison, mais ses efforts furent contrariés par la guerre que se faisaient alors Charles Martel et Radbod, roi des Frisons [7].

En 716, il rencontrera un moine à l’abbaye de Wenlock [8] qui lui racontera sa vision de l’au-delà. Winfrid s’empressa de la mettre par écrit, ce que l’on peut lire dans ses lettres.

En 718, il visita Rome et fut missionné par le pape Grégoire II pour réorganiser l’Église en Allemagne et y évangéliser les païens.

Pendant 5 ans, il parcourut la Thuringe [9], la Hesse [10] et la Frise puis retourna à Rome pour rendre compte de son succès. Pendant cette visite, le pape le fit archevêque. Il retourna en Allemagne, et en tant qu’envoyé du souverain pontife, baptisa des milliers de païens. Il traita également les problèmes de nombreux chrétiens qui avaient perdu le contact avec la hiérarchie de l’Église catholique.

Après une autre visite à Rome, en 738, il repartit pour la Bavière [11], et y fonda les évêchés de Salzbourg [12], Ratisbonne [13], Freising [14] et Passau [15]. En 744, un de ses principaux disciples, Sturm, fonda l’abbaye de Fulda [16], non loin du monastère de Fritzlar [17] créé par Boniface.

Bien que Sturm en fût le fondateur, Boniface s’y impliqua beaucoup. Le financement initial de l’abbaye fut assuré par Carloman, le fils de Charles Martel. Le soutien des maires du palais [18] et plus tard des premiers Pippinides [19] et rois Carolingiens entre pour une part importante dans le succès de saint Boniface. Il réussit néanmoins à trouver un équilibre entre leur aide et celle de la papauté et des Agilolfinges [20] de Bavière, assurant ainsi une certaine indépendance à son action.

Après son retour en Bavière, Boniface reprit ses missions en Saxe [21]. Il fonda les diocèses de Wurtzbourg [22], d’Erfurt [23] et de Büraburg [24]. En nommant ses propres disciples comme évêques, il fut en mesure de garder une certaine indépendance vis-à-vis du pouvoir des Carolingiens.

Il organisa aussi des synodes provinciaux dans l’Église franque, et maintint des relations, quelquefois troublées, avec le roi des Francs Pépin le Bref, qu’il couronna à Soissons [25] en 751 et sacra en mars l’année suivante.

Il continua aussi à s’occuper de certaines affaires internes à son pays d’origine, notamment en envoyant en 746 une longue lettre de remontrance au roi AEthelbald de Mercie, dont les mœurs sexuelles lui apparaissaient comme un mauvais exemple pour les peuples non encore christianisés.

Il ne renonça jamais à son espoir de convertir les Frisons. En 750, il nomme son disciple, le futurSaint Grégoire d’Utrecht, abbé de l’Abbaye de Saint-Martin d’Utrecht, et le prend auprès de lui pour l’aider dans l’administration du diocèse d’Utrecht [26], partie la moins christianisée de son vaste champ d’apostolat. Il resta assez longuement en Frise, et, en 754, il baptisa de nombreux habitants de cette région encore en grande partie païenne.

Boniface a été un des initiateurs de la renaissance carolingienne [27]. On lui doit aussi un traité de grammaire. Il s’est efforcé de réformer l’Église et de lui donner un nouveau souffle, dans une époque où la religion risquait de devenir l’instrument de ceux qui détenaient le pouvoir.

Déçu par l’opposition des évêques et par la faiblesse de l’aristocratie qui aurait voulu maintenir le statu quo, Boniface baisse les bras et demande en 753 la permission de revenir en Frise, son premier lieu d’évangélisation.

Carloman, très influencé par la personnalité de Boniface, avait déjà abandonné à son frère Pépin le Bref les provinces léguées par son père Charles Martel pour se retirer dans l’Abbaye du Mont-Cassin [28] au sud de Rome en 747.

Le 5 juin 754, saint Boniface, alors âgé de plus de 70 ans, est assassiné avec 52 compagnons par des païens, probablement à Dokkum en Frise [29] sur les bords de la rivière de Born*.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Jacques Dubois, « Boniface, saint (675 env.-754) », dans l’Encyclopædia Universalis en ligne.

Notes

[1] Crediton est une ville du Devon, en Angleterre. Elle est située à une dizaine de kilomètres au nord-ouest d’Exeter, sur la route reliant Exeter à Barnstaple. Une tradition remontant au 14ème siècle affirme que le missionnaire anglo-saxon Boniface de Mayence est né à Crediton vers 672. Vers 910, Crediton devient le siège d’un évêché issu de la division du diocèse de Sherborne. Dix évêques de Crediton se succèdent jusqu’en 1050, date à laquelle l’évêque Léofric s’installe à Exeter.

[2] Le Devon est un comté du sud-ouest de l’Angleterre, encadré par les Cornouailles à l’ouest et le Dorset et le Somerset à l’est. C’est le quatrième plus grand comté d’Angleterre.

[3] La Frise est la plus grande des douze provinces qui constituent les Pays-Bas, avec une superficie de 5 748,74 km² dont 3 335,62 km² de terres. Située dans le nord du pays, sa ville principale et son chef-lieu est Leeuwarden.

[4] Un oblat, dans le monachisme chrétien, désigne une personne qui s’offre au service de Dieu. Il s’agit de laïcs ou de clercs, qui vivent dans le monde ou dans un monastère, mais sans prononcer de vœux. Il désignait au Moyen Âge les enfants « offerts » à un monastère pour y être élevés. Enfants miraculés donc désignés par Dieu, illégitimes, ou bien charge trop pesante pour la famille, leur "engagement" était définitif. Au Moyen Âge, ils étaient traditionnellement confiés au monastère à l’âge de 6 ou 7 ans pour les filles et 11 ans pour les garçons. Un don était souvent demandé aux familles aisées pour l’éducation de leur enfant. Comme leurs aînés, ils étaient soumis aux règles d’obéissance, de pauvreté et de chasteté. Si les oblats étaient en théorie assignés aux mêmes conditions de vie que la communauté, ils bénéficiaient d’un traitement alimentaire privilégié en raison de leur jeune âge. Un petit-déjeuner leur était accordé et du lait une fois par semaine. Les oblats étaient pris en charge par l’ensemble des frères et il était interdit de les laisser en compagnie d’un seul tuteur. Adultes, les oblats seront nombreux à remplir de hautes charges dans le clergé : l’oblature présentait alors une importante occasion d’ascension sociale. Après le Moyen Âge, ces oblats ont disparu et le terme a ensuite évolué pour désigner toute personne participant à la vie du monastère mais sans avoir prononcé de vœux.

[5] Exeter est le chef-lieu du comté de Devon, Angleterre, Royaume-Uni. La ville est située au nord-est de Plymouth.

[6] Nursling est un village dans le Hampshire, en Angleterre, situé dans la paroisse de Nursling et Rownhams, à environ 6 kilomètres au nord-ouest de la ville de Southampton. Anciennement appelé Nhutscelle (8ème siècle, Saint-Boniface), puis Nutshalling ou Nutshullyng jusqu’au milieu du 19ème siècle, elle est aujourd’hui absorbée dans la banlieue de Southampton, bien qu’elle ne fasse pas officiellement partie de la ville.

[7] La Frise occidentale est une région historique des Pays-Bas. Son étendue a varié au cours du temps. La région administrative actuelle de Frise-Occidentale est comprise dans cette région historique. On considère généralement qu’elle comprend les territoires protégés par la Westfriese Omringdijk (« digue circulaire de Frise occidentale »), soit le nord de la Hollande-Septentrionale. La partie occidentale de la province de Frise est parfois également incluse.], de l’embouchure de l’Escaut[[L’Escaut est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas) et cinq régions, avant de se jeter en mer du Nord. Après la division de l’ancien royaume des Francs au traité de Verdun, l’Escaut a longtemps servi de frontière naturelle officielle entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique.

[8] Le prieuré de Wenlock est une ancienne abbaye située à Much Wenlock, dans le Shropshire, en Angleterre. Une première abbaye de Much Wenlock est fondée vers 670 par Merewalh, le roi du peuple anglo-saxon des Magonsæte. Il s’agit d’un monastère double, accueillant à la fois moines et moniales, sous la tutelle de l’abbaye fondée à Iken par le moine Botwulf dans les années 650. Mildburh, fille de Merewalh plus tard vénérée comme sainte, en devient la première abbesse. Dans une lettre rédigée entre 716 et 719, le missionnaire Boniface rapporte une vision qu’aurait eue un moine de Much Wenlock : celle du roi de Mercie Ceolred abandonné par ses anges gardiens en raison des crimes qu’il a commis. Une série de campagnes de fouilles effectuées à Much Wenlock tout au long du 20ème siècle ont permis de mettre en évidence un bâtiment rectangulaire qui pourrait dater du 7ème siècle et donc remonter à la fondation de l’abbaye

[9] Le landgraviat de Thuringe est un ancien État du Saint-Empire romain germanique. Créé vers 1111/1112 sous le règne de l’empereur Henri V, il est attribué à la dynastie des Ludowinges lors de la nomination du landgrave Louis 1er par le roi Lothaire III en 1131. Les landgraves de Thuringe comptèrent parmi les princes les plus puissants de l’Empire, ils devaient cependant se défendre contre la concurrence des archevêques de Mayence (à Erfurt) et de nombreuses familles comtales, telles que les Schwarzbourg, les comtes de Weimar-Orlamünde, la maison d’Henneberg ou la maison Reuss.

[10] La Hesse est une région historique d’Allemagne, comprise entre le Rhin, le Main et la Weser. Une partie de la Hesse historique forme aujourd’hui le Land de Hesse. La Hesse a aussi donné son nom à une maison souveraine, issue elle-même de celle de Thuringe : la Maison de Hesse. Dès le temps de Charlemagne, on trouve des seigneurs ou comtes de Hesse héréditaires, appelés presque tous Werper ou Gison. Edwige de Gudensberg, héritière de Gison IV porta en 1130 ses domaines dans la maison de Thuringe, mais en 1263, ils en furent détachés, avec le titre de landgraviat de Hesse, en faveur de Henri 1er de Hesse. En 1567, à la mort de Philippe 1er le Magnanime, les landgraves de Hesse se partagèrent en plusieurs branches.

[11] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[12] L’archidiocèse de Salzbourg est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en Autriche. Il fut créé comme diocèse en 739 et élevé au rang d’archidiocèse le 20 avril 798. L’archevêché est situé à la cathédrale Saint-Rupert de Salzbourg, et son autorité s’exerce notamment sur le land de Salzbourg et le nord-est du Tyrol. La province ecclésiastique de Salzbourg a pour suffragants les diocèses de Feldkirch, Graz-Seckau, Gurk et Innsbruck, couvrant ainsi l’ouest et le sud de l’Autriche.

[13] Le diocèse de Ratisbonne est un diocèse catholique d’Allemagne, situé en Basse Bavière. Il a son siège à la cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne, et est suffragant de l’archidiocèse de Munich et Freising. Créé en 739 par saint Boniface, il constitua une principauté ecclésiastique du Saint Empire romain germanique et resta suffragant de l’ancien archidiocèse de Salzbourg, jusqu’à ce qu’il fut médiatisé en 1803.

[14] La principauté épiscopale de Frisingue désigne les territoires du prince évêques ayant leur siège à Freising. La principauté est un État du Saint Empire romain germanique ; les évêques de Frisingue, qui relèvent du duché de Bavière, obtinrent l’immédiateté impériale comme seigneurs temporels vers l’an 1294. Les frontières de la principauté et du diocèse de Freising, un suffragant de l’archidiocèse de Salzbourg, ne coïncidaient pas. Les évêques faisaient partie du collège des princes ecclésiastiques à la Diète d’Empire. Lors de la diète à Augsbourg en 1500, la principauté épiscopale de Freising rejoint le Cercle de Bavière.

[15] Le diocèse de Passau est une église particulière de l’Église catholique en Allemagne. Érigé au 8ème siècle, il est un des diocèses historiques de la Basse Bavière. De 1217 à 1803, ses évêques sont princes évêques du Saint Empire romain germanique. Son siège est la cathédrale Saint-Étienne. Il est suffragant de l’archidiocèse de Munich et Freising.

[16] Située près de Cassel en Allemagne, cette abbaye fut fondée en 744 par Sturmius, un disciple de Saint Boniface. Richement dotée par Carloman, l’abbaye de Fulda adopta la règle bénédictine que Sturm rapporta du Mont-Cassin. En 751, le pape Zacharie exempta l’abbaye de toute juridiction épiscopale autre que celle de l’évêque de Rome c’est-à-dire du pape.

[17] Fritzlar est une ville allemande du Land de Hesse au riche passé. Elle se situe au bord de la rivière Eder. Chef-lieu d’évêché et ville d’empire, elle joua un rôle important dans le Saint Empire au haut Moyen Âge, aussi bien au plan religieux avec l’abattage du chêne de Thor par Boniface de Mayence en 723, qu’avec l’élection d’Henri 1er lors de la diète de 919.

[18] Pendant la période mérovingienne, les maires du palais appelés aussi magister palatii, maior palatii ou major domus regiæ, étaient les plus hauts dignitaires, après les rois, des royaumes francs qui couvraient alors l’essentiel de la France, l’Allemagne et le Benelux actuels. Il y avait autant de maires du palais qu’il y avait de royaumes avec un maire du palais pour le royaume de Neustrie, d’Austrasie et de Bourgogne.

[19] Les Pépinides ou Pippinides sont les membres d’une dynastie de la noblesse franque d’Austrasie dont plusieurs se nommèrent Pépin. Le terme désigne au sens strict la famille de Pépin de Landen en ligne agnatique, c’est-à-dire par les hommes. Suite au mariage de l’arnulfien Ansegisel avec la pépinide Begga, les Arnulfiens sont parfois appelés improprement Pépinides. Le prestige de la famille de Pépin de Landen a rejailli sur les Arnulfiens qui puisèrent dans le stock anthroponymique des Pépinides les noms des membres de leur famille issus de cette union et donc cognatiquement des Pépinides. Ainsi, Ansegisel nomma son fils Pépin. La puissance acquise par Pépin de Herstal ajoutée à son héritage maternel fut à l’origine de l’accession à la royauté de sa descendance avec Pépin le Bref en 751. Ce fait contribue également à l’attribution du nom de Pépinides aux Arnulfiens qui n’en sont issus que cognatiquement. À partir de Charles Martel, les Arnulfiens issus des Pépinides sont nommés Carolingiens.

[20] La maison des Agilolfinges, Agilolfings, Agilolfingiens ou Agilolfides, règne sur le duché de Bavière et le royaume lombard entre le 6ème siècle et le 8ème siècle. Elle se donne pour ancêtre un mythique Agilolphe ou Agilulf. Au 6ème siècle, la Bavière entre sous la domination du royaume franc. Ses souverains, rattachés dans les sources anciennes aux Agilolfinges, sont dès lors investis par les rois francs selon la Lex Baiuvariorum, mais en sont dépouillés par Charlemagne à la fin du 8ème siècle. Ils oscillent durant cette période entre la fidélité aux rois francs et l’alliance avec les Lombards. Sous leur règne, le territoire est christianisé, et 4 diocèses sont fondés : Ratisbonne, également siège du pouvoir, Freising, Passau et Salzbourg.

[21] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.

[22] Wurtzbourg ou Würzburg est une ville en Bavière, un land d’Allemagne. La ville est la capitale du district de Basse Franconie et chef-lieu de l’arrondissement de Wurtzbourg.

[23] Erfurt est une ville d’Allemagne, capitale de la Thuringe, évêché catholique et ville universitaire, fondée au 8ème siècle, traversée par la rivière Gera.

[24] la future Fritzlar

[25] Soissons est une commune française située dans le département de l’Aisne. Soissons est historiquement connue pour avoir été la première capitale de la France. La ville connaît la prospérité aux 12ème siècle et 13ème siècle qui ont laissé de nombreux édifices gothiques.

[26] L’évêché d’Utrecht, fondé en 696 par le pape Serge 1er, constituait avec les évêchés de Liège et de Cambrai les trois évêchés de la Basse Lotharingie, ayant comme métropolitain l’archevêque de Cologne pour Liège et Utrecht, celui de Reims pour Cambrai, et relevant du Saint Empire. Le siège des évêques d’Utrecht se trouvait dans la cathédrale Saint-Martin d’Utrecht. À partir du 10ème siècle, l’évêque d’Utrecht est également le seigneur temporel d’une principauté, la principauté d’Utrecht. Le dernier évêque souverain fut Henri de Bavière qui, las des révoltes de ses sujets, vendit à Charles Quint en 1528 la domination temporelle de la principauté. Toutefois l’évêché subsista toujours comme pouvoir spirituel ; il fut en 1559 érigé en archevêché.

[27] La renaissance carolingienne est une période de renouveau de la culture et des études en Occident sous les empereurs carolingiens, aux 8ème et 9ème siècles. La renaissance carolingienne, première période de renouveau culturel majeur au Moyen Âge à l’échelle de l’Occident, est une période d’importants progrès intellectuels, notamment grâce à la redécouverte de la langue latine, à la sauvegarde de nombreux auteurs classiques, et à la promotion des arts libéraux. Cette renaissance carolingienne est cependant nuancée par les historiens actuels car elle présuppose qu’il y a eu effondrement de la culture entre l’époque romaine et l’époque carolingienne, le Haut Moyen Âge, qualifié d’« Âge sombre », étant en effet réhabilité.

[28] L’abbaye territoriale du Mont-Cassin est une église particulière (ecclesia particularis) de l’Église catholique située comme son nom l’indique, sur le mont Cassin dans la commune de Cassino en Italie.

[29] Pays-Bas