Giacomo Savelli dit Honorius IV (1210-1287)
190ème Pape de l’Église catholique de 1285 à 1287
Il est consacré le 20 mai 1285. Descendant d’une lignée aristocratique romaine, Giacomo Savelli avait été nommé cardinal par Urbain IV. Il est le petit neveu d’Honorius III, dont il prend le prénom pour monter sur le trône pontifical.
Très peu de choses sont connues de sa vie avant qu’il ne soit monté sur le trône papal. Il a étudié à l’université de Paris [1].
Durant son règne il élimine des États de l’Église les brigands qui l’infestaient. Le successeur de Charles 1er d’Anjou étant mort en 1285, prisonnier des Aragonais [2], Honorius IV s’immisce dans les affaires du royaume de Sicile [3] pour combattre les prétentions des Espagnols.
Il excommunie Jacques II d’Aragon, fils de Pierre III d’Aragon, lui aussi mort cette même année, et prend sous sa protection le futur royaume de Naples [4], possessions ayant appartenu à Charles 1er d’Anjou.
Il cède la Sicile aux Aragonais et obtient néanmoins un statut très favorable pour le clergé. Il encourage les ordres mendiants [5] mais condamne la secte des apostoliques, qui, à Parme [6] prône la pauvreté évangélique. Il est mort le 3 avril 1287.
Notes
[1] L’université de Paris était l’une des plus importantes et des plus anciennes universités médiévales. Apparue dès le milieu du 12ème siècle, elle est reconnue par le roi Philippe Auguste en 1200 et par le pape Innocent III en 1215. Elle acquiert rapidement un très grand prestige, notamment dans les domaines de la philosophie et de la théologie. Constituée comme l’association de tous les collèges parisiens situés sur la rive gauche, elle assurait la formation de tous les clercs, c’est-à-dire de tous les cadres et agents administratifs des institutions royales (conseil d’État, parlements, tribunaux, cours des comptes, impôts, etc.) et ecclésiastiques (enseignement, hôpitaux, libraires, recherche, évêques, abbés).
[2] Le royaume d’Aragon est une entité politique du nord-est de la péninsule Ibérique, née en 1035 de l’union des comtés d’Aragon, du Sobrarbe et de la Ribagorce et disparue en 1707 avec son intégration au sein du royaume d’Espagne par les décrets de Nueva Planta.
[3] Le royaume de Sicile, également appelé royaume normand de Sicile, est créé en 1130 par Roger II sur l’île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, et Naples. Ce royaume traverse plusieurs phases marquées par les dominations successives des Normands, des Souabes (autre nom pour la dynastie des Hohenstaufen, descendants de Frédéric de Souabe), des Angevins et des Aragonais. Le royaume de Sicile a dans le passé recouvert plusieurs zones géographiques différentes au fil du temps. Le royaume de Sicile ne s’est pas limité à la seule île de Sicile. Il a été l’objet de convoitises de la part des plus grandes familles européennes, qui se sont battues pour s’en assurer la possession. L’histoire du royaume a été particulièrement mouvementée, marquée par des assassinats, des guerres de succession, des séparations. Les rois de Sicile n’ont donc pas tous régné sur un territoire identique. On a même pu parler, lors des périodes au cours desquelles les royaume de Sicile et de Naples ont été réunis, de Royaume des Deux-Siciles
[4] Le royaume naquit de la scission de fait du royaume de Sicile, provoquée par les Vêpres siciliennes de 1282. Le roi Charles d’Anjou, chassé de l’île de Sicile par les troupes de Pierre III d’Aragon, ne se maintint que sur la partie continentale du royaume. Naples devint la capitale de ce nouveau royaume, ce qui provoqua une forte croissance de la ville qui était auparavant supplantée par Palerme. Sous le règne de Robert 1er, le royaume connaît une période de paix et de prospérité. Le roi fit de Naples l’un des centres culturels de l’Italie, invitant à sa cour Giotto, Pétrarque et Boccace. La seconde partie du 14ème siècle vit cependant s’amorcer une période de déclin due à la lutte fratricide entre deux branches adverses de la dynastie angevine pour régler la succession de Robert 1er puis celle de sa fille, la reine Jeanne 1ère. La maison d’Anjou-Duras finit par triompher, avec Charles III, duc de Duras, qui fit assassiner la reine Jeanne en 1382. Son fils, Ladislas 1er, étendit provisoirement le royaume sur une bonne partie de l’Italie centrale, caressant le rêve d’unifier la péninsule. À sa mort sans héritier en 1414 c’est sa sœur, Jeanne II, qui monta sur le trône.
[5] Un Ordre mendiant est un Ordre religieux qui dépend de la charité publique pour vivre. En principe, il ne possède ni individuellement ni collectivement de propriété. Les religieux ont fait le choix d’une pauvreté radicale pour témoigner de l’Evangile. Apparus avec le développement des villes et des Universités, ces ordres vivent dans des couvents établis en milieu urbain et se différencient des ordres monastiques en ce qu’ils joignent vie contemplative et vie apostolique.
[6] Parme est une ville italienne de la province de Parme, dans la région d’Émilie-Romagne. Située entre la chaîne des Apennins et la plaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivière Parma, affluent du Pô.