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L’histoire pour le plaisir

Judas Iscariote

jeudi 1er avril 2021, par ljallamion

Judas Iscariote

L’un des douze apôtres de Jésus de Nazareth

Selon les évangiles canoniques [1], Judas a facilité l’arrestation de Jésus par les grands prêtres [2] de Jérusalem [3], qui le menèrent ensuite devant Ponce Pilate.

Ce personnage est controversé dans l’historiographie chrétienne, son historicité reste fragile et suscite le doute chez une partie importante des critiques. Faisant partie des Douze, signe des douze tribus d’Israël, les évangélistes ont probablement introduit ce personnage pour représenter symboliquement l’ensemble des Judéens qui ont refusé de reconnaître Jésus dans sa messianité.

La signification du surnom Iscariot fait débat. Pour saint Jérôme, Judas l’Iscariot tira son nom soit du bourg où il est né, soit de la tribu d’ Issachar . L’explication traditionnelle est que ce nom aurait été donné à Judas car il était de la ville de Qeriyyot [4], dont parle le livre de Josué [5]. Toutefois, l’existence de cette ville de Qeriyyot du 9ème siècle av. jc n’est pas attestée à l’époque de Jésus.

Judas n’apparaît que 6 fois dans les évangiles canoniques. Le diminutif Jude semble avoir été privilégié pour les autres Judas des évangiles afin d’éviter la confusion avec le traître Judas.

"Sur la trahison de Judas et sur sa mort, les seules informations que l’on ait proviennent de sources chrétiennes". "L’historicité de ce personnage [...] reste fragile et ne se fonde sur aucune certitude historique". En effet, les récits de la mort de Jésus dans les évangiles (ou récits de la Passion) "sont destinés à l’édification des fidèles lors des pratiques liturgiques" et n’ont pas été conçus comme des documents historiques.

D’après l’évangile selon Matthieu [6], Judas, qui assurait le rôle de trésorier, livre Jésus aux grands prêtres de Jérusalem, et obtient pour cela 30 pièces d’argent. Dans les évangiles synoptiques [7], Jésus se trouvait au jardin de Gethsémani [8]. Judas le désigne aux gardes en l’embrassant.

Le récit de la trahison de Judas serait pour une grande part une réécriture d’un épisode de la biographie de David relaté dans le deuxième livre de Samuel [9].

Paul, saint Paul pour les chrétiens ne semble pas avoir la moindre idée de l’identité de celui qui a trahi Jésus.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Hans-Josef Klauck, Judas un disciple de Jésus. Exégèse et répercussions historiques, éd. du Cerf, coll. « Lectio divina », n° 212, 2006 (trad. Joseph Hoffman)

Notes

[1] Les évangiles sont les écrits en langue grecque qui relatent la vie et l’enseignement de Jésus de Nazareth, appelé par les chrétiens Jésus-Christ. De nombreux évangiles ont circulé lors des premiers siècles de l’ère du christianisme. Quatre sont reconnus comme canoniques par les Églises chrétiennes : les évangiles dits selon Matthieu, Marc, Luc et Jean.

[2] Le grand prêtre est le titre que portait le premier des prêtres dans la religion israélite ancienne et dans le judaïsme classique, depuis l’émergence de la nation israélite jusqu’à la destruction du Second Temple de Jérusalem en 70 ap. jc. Les grands prêtres, comme d’ailleurs tous les prêtres, appartenaient à la lignée d’Aaron. Pendant la période du Second Temple, le grand prêtre exerça souvent la charge de président du Sanhédrin. Son rôle déclina avec l’occupation romaine à partir de 63 av. jc puis la fonction de grand Prêtre disparut avec la destruction du Second Temple. On estime que la période du Premier Temple compta 18 grands prêtres, et celle du Second Temple environ 60.

[3] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[4] localité du pays de Juda

[5] Le livre de Josué est le premier livre des Prophètes dans le Tanakh, la Bible hébraïque, et le premier livre historique de l’Ancien Testament chrétien. Il fait suite au Pentateuque, qui se termine par la mort de Moïse aux portes du pays de Canaan. Le livre relate la conquête du pays promis sous la direction de Josué dont il porte le nom. Y figurent notamment l’épisode des « Trompettes de Jéricho » et la bataille où Josué arrête le soleil et la lune. Il fait partie de l’ensemble de textes appelé Hexateuque. La conquête de Canaan par les Enfants d’Israël commence par le centre du pays et la destruction spectaculaire et miraculeuse de Jéricho. Après la conquête des territoires de Benjamin et d’Ephraïm, elle se poursuit par une campagne en direction du sud puis en direction du nord. Elle se termine par la prise d’Hazor

[6] L’Évangile selon Matthieu est le premier des quatre évangiles canoniques que contient le Nouveau Testament. Il est aussi le tout premier livre du Nouveau Testament, alors que l’historiographie moderne le définit comme ultérieur aux Épîtres de Paul (écrites entre 50 et 65) et à l’Évangile selon Marc (écrit vers 65-75). Ce livre a été attribué pendant de longs siècles à l’apôtre Matthieu, le collecteur d’impôts devenu disciple de Jésus de Nazareth.

[7] évangile de Marc, évangile de Matthieu et évangile de Luc

[8] Dans les évangiles synoptiques (Marc, Matthieu, Luc), Gethsémani ou Gethsémané est le lieu où Jésus a prié avant son arrestation (« Heure sainte »). Il s’agit d’un grand domaine qui, durant les fêtes de pèlerinages, abrite la foule qui ne sait trop où loger. Dans l’évangile selon Jean, l’épisode de la prière des disciples de Jésus n’est pas rapporté et Jésus est arrêté dans un jardin dont le nom n’est pas donné, mais qui est mentionné après que Jésus et ses disciples sont allés « de l’autre côté du torrent du Cédron ». Sur la base de ces informations de l’évangile de Jean, il a été supposé qu’il s’agissait d’une oliveraie située au pied du mont des Oliviers à Jérusalem identifiée au 4ème siècle sous l’impulsion de sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin 1er et qui aujourd’hui porte ce nom.

[9] Le deuxième livre de Samuel est un livre classé parmi les Prophètes dans le Tanakh (la Bible hébraïque) et dans les Livres historiques de l’Ancien Testament chrétien. Il est entièrement consacré au règne de David, qui apparaît déjà dans le Premier livre. David unifie les tribus d’Israël et choisit Jérusalem pour y déposer l’Arche d’alliance. L’épisode de David et Bethsabée figure au chapitre 11. Dans certaines bibles et traditions, les Livres de Samuel sont regroupés en un seul livre. Dans d’autres, ils constituent deux livres séparés, généralement désignés sous la forme I Samuel et II Samuel. Réunis, ils couvrent une période qui s’étend de la naissance de Samuel jusqu’à juste avant la mort du roi David.