AElfwine (roi du Deira) (vers 661-679)
Prince de Northumbrie-Roi de Deira de 670 à sa mort
Fils du roi Oswiu de Northumbrie et d’ Eanflæd , la fille d’Edwin de Northumbrie. Lorsque son frère Ecgfrith monte sur le trône, en 670, il semble avoir confié le royaume de Deira [1], qui forme la moitié sud de la Northumbrie [2], à son frère AElfwine.
AElfwine est tué durant la bataille de la Trent [3], qui oppose Northumbriens et Merciens [4] sur les berges du fleuve Trent en 679. Il est alors âgé de 18 ans d’après Bède le Vénérable.
Sa mort aurait pu conduire à une escalade de la guerre entre les deux royaumes, mais l’intervention de Théodore, l’archevêque de Cantorbéry [5], permet d’apaiser la situation.
AEthelred de Mercie, qui était le beau-frère d’AElfwine du fait de son mariage avec la princesse Osthryth, paie un Wergeld [6] à Ecgfrith en compensation de la mort du jeune prince.
Le Deira n’a plus de roi propre après la mort d’AElfwine. Après sa mort, cette région est directement gouvernée par Ecgfrith, puis par ses successeurs sur le trône de Northumbrie
Notes
[1] Le Deira est un royaume anglo-saxon des 6ème et 7ème siècles. Selon Siméon de Durham, le royaume s’étendait de l’Humber à la Tyne, mais le pays était désert au nord de la Tees. Après l’absorption du royaume d’Ebrauc, York devint la capitale du Deira. Avant cela, la capitale se situait probablement près de Pocklington. Le premier roi angle dont nous avons connaissance est AElle, qui conquit le royaume sur les Bretons à la fin du 6ème siècle. Le royaume fut ensuite sujet du roi AEthelfrith de Bernicie, qui unifia les deux royaumes pour former le royaume de Northumbrie. Après la mort d’AEthelfrith, le fils d’AElle, Edwin de Deira, régna sur les deux royaumes, de 616 à 633. Son neveu Osric lui succéda, puis Oswine, qui fut assassiné par Oswiu, en 651. Durant les années qui suivirent, le royaume fut gouverné par AEthelwald, le fils d’Oswald de Northumbrie puis en tant que royaume vassal successivement par trois fils d’Oswiu de Northumbrie.
[2] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.
[3] La bataille de la Trent eut lieu en 679, près de la rivière Trent, et opposa les troupes merciennes d’Æthelred 1er aux troupes northumbriennes d’Ecgfrith. Grâce à leur victoire, les Merciens mirent fin à l’hégémonie de la Northumbrie sur le nord de l’Angleterre.
[4] La Mercie est l’un des sept royaumes de l’Heptarchie anglo-saxonne, avec Tamworth pour capitale. Entre 600 et 850, la Mercie fit quatorze fois la guerre au Wessex voisin, onze fois aux Gallois, et mena dix-huit campagnes contre d’autres ennemis - encore ne s’agit-il là que des conflits dont nous avons gardé la trace. Elle est fondée par les Angles rassemblés et menés un an auparavant, depuis les côtes marécageuses proches du Wash vers l’actuelle région des Midlands en Angleterre, par Creoda (ou Crida), premier roi connu des Merciens, peut-être en partie légendaire, qui accèda au pouvoir en 585. Ces Midlands (« terres du milieu ») regroupent les comtés actuels de Gloucester, Worcester, Leicester, Northampton, Bedford, Buckingham, Derby, Nottingham, Hereford, Warwick, Chester et Lincoln.
[5] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.
[6] Le wergeld, littéralement « prix de l’homme, est une somme d’argent demandée en réparation à une personne coupable d’un meurtre, ou d’un autre crime grave. Cette tradition exerçait un rôle important dans les anciennes civilisations d’Europe du Nord, en particulier chez les Germains et les Vikings. Les Celtes connaissaient également cette coutume, mais distinguaient le « prix de l’honneur » pour meurtre du « prix du visage » pour d’autres crimes. Le montant du wergeld en cas de meurtre dépendait assez largement du rang social auquel appartenait la victime. Charlemagne a rendu le wergeld obligatoire dans le cadre de la vengeance privée (faida). En effet, la vengeance privée était source de désordres et était surtout contraire à la religion catholique. Malgré tout, la faida persistera dans la coutume. En effet le wergeld du droit coutumier germanique est bien une réparation, et pas une amende à la grecque. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas d’équivalence automatique entre un crime et un montant pécuniaire. Au lieu de ça, la parentèle de la partie offensée et celle de la partie incriminée débattaient, encadrées par une assemblée des Anciens. S’ils tombaient d’accord sur un montant (souvent en nature, mais en monnaie dans les zones de contact avec l’empire romain), on considérait l’affaire comme réglée. Sinon, l’autre forme commune de réparation légale à cette époque était la revanche par le sang, appelée faide, identique à la loi du talion.