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L’histoire pour le plaisir

François Thierry

vendredi 25 décembre 2020, par ljallamion

François Thierry (1677-1749)

Représentant, de la troisième génération, de cette dynastie majeure de facteur d’orgue [1] parisienne, la famille Thierry [2].

Petit-fils de Pierre Thierry , fils de Jean Thierry, tuyautier de l’entreprise familiale, c’est surtout auprès de son oncle Alexandre Thierry , auquel il succédera, qu’il apprend tout de cet art. À la mort de son oncle, il se perfectionne un temps chez Pierre-François Deslandes puis, sous l’égide d’Henri Lesclop, neveu de Robert Clicquot [3], se lance à son propre compte.

Il travaille d’abord à Nemours [4] en 1703 à l’orgue de l’église Saint-Jean-Baptiste [5] construit en 1653 par Pierre Desenclos et Jacques Lefebvre, puis à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans [6] de 1703 à 1706 pour une restauration, et à la paroisse Saint-Aignan [7] de cette même ville en 1706.

C’est à cette époque, qu’André Silbermann arrivé à Strasbourg en 1702 et venu à Paris se perfectionner et étudier les spécificités de la facture parisienne, d’abord éconduit par Jacques Carouge, il trouve auprès de François Thierry un maître attentif et généreux qui enseignera également son art aux Lorrains Pierre Legros et Nicolas Dupont.

Dès 1714 François Couperin le mande à Saint-Gervais [8] pour des améliorations. Puis le déclin de Robert Clicquot, la disparition d’Henri Lesclop en 1721 lui laissent le champ libre pour se hisser au sommet de la facture parisienne.

Mais son grand œuvre reste, pour Notre-Dame de Paris, la construction de 1730 à 1733, dans un buffet neuf, d’un nouvel orgue ne réutilisant que quelques éléments des instruments précédents.

Sa réception, en juillet 1733, fut confiée à quatre des meilleurs organistes de l’époque : Guillaume-Antoine Calvière , son titulaire, Pierre Du Mage, Louis-Claude Daquin , Louis-Nicolas Clérambault et un facteur Nicolas Collar qui ne tarirent pas d’éloges.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Norbert Dufourcq, Le Livre de l’orgue français, tome III, la Facture, 2e partie, Picard, (ISBN 2-7084-0031-2)

Notes

[1] Un facteur d’orgue est un artisan (ou une entreprise artisanale) spécialisé dans la fabrication et l’entretien d’orgues complets et des nombreuses pièces entrant dans leur construction.

[2] La famille Thierry est une éminente dynastie parisienne de facteurs d’orgues. Pierre (1604 - 1665), le père fondateur, alors fils de savetier, devient valet de l’organiste de la Sainte Chapelle et fait son apprentissage chez Valéran de Héman, puis Crespin Carlier. Pierre apprend la facture d’orgues à trois de ses fils : Charles, Jean spécialisé dans la tuyauterie, et Alexandre (1646 - 1699), le plus doué des trois, qui prendra la suite de son père à la tête de l’entreprise familiale. Ce dernier restant sans successeur, c’est son neveu François (1679 - 1749), fils de Jean, qui perpétuera avec succès la tradition familiale.

[3] La famille Clicquot est une ancienne famille bourgeoise de Reims en Champagne. Elle a donné deux branches principales qui sont distinguées, l’une comme négociants et éleveurs de vin de Champagne qui est éteinte en 1805, l’autre comme facteurs d’orgues à Paris qui est subsistante.

[4] Nemours est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne

[5] L’église Saint-Jean-Baptiste de Nemours est l’église paroissiale de Nemours en Seine et Marne. Au retour de la deuxième croisade, vers 1145, Gautier 1er de Nemours accueille sur ses terres les religieux de l’Ordre de Saint Augustin, venant de Sébastre, porteurs d’une relique de Saint Jean-Baptiste. À partir de 1170, ils font construire, au Nord de leur monastère, une église, dont subsiste la partie la plus ancienne, une tour-clocher dont le porche s’ouvre sur sa base par une large arcature dont les archivoltes du porche semblent romanes. Ce clocher a été agrandi et surélevé aux 13ème et 14ème siècles. Comme la ville, l’église a souffert au cours de divers événements de la Guerre de Cent Ans, si bien qu’au 15ème siècle, suite à un incendie, il a été décidé de la reconstruire. Entre 1510 et 1550, le chevet, le chœur, les chapelles sont construits, ainsi que l’amorce du transept. En atteste le bénitier, à la porte de la sacristie qui porte la date gravée, 1547. Mais les travaux sont arrêtés pendant la seconde moitié du 16ème siècle par manque d’argent, à cause des Guerres de religion. Finalement, la consécration de l’église a lieu le dimanche 8 octobre 1595. Sur la tribune, au-dessus du porche, repose le buffet des grandes orgues de 1654 : la charpente est un travail d’Henri Heurteau, charpentier à Nemours, les menuiseries sont l’œuvre de Charles Veniat, menuisier ordinaire de la Chambre du Roi Louis XIV.

[6] La cathédrale Sainte-Croix est une cathédrale catholique romaine de type gothique située à Orléans dans le département du Loiret. Elle est le siège épiscopal du diocèse d’Orléans. La cathédrale est dédiée à la Sainte Croix.

[7] La collégiale Saint-Aignan est une église française située dans le centre de la ville d’Orléans (quartier Bourgogne), sur la rive nord de la Loire, dans le département du Loiret. Elle est dédiée à saint Aignan, évêque d’Orléans

[8] L’église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris, généralement connue sous le nom d’église Saint-Gervais, est située sur la place Saint-Gervais, dans le quartier Saint-Gervais, auxquels elle donne leurs noms, dans le 4e arrondissement, à l’est de l’Hôtel de Ville.