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Quodvultdeus de Carthage

lundi 16 novembre 2020, par ljallamion

Quodvultdeus de Carthage (407/408-454)

Evêque de Carthage et père de l’Église nord-africain du 5ème siècle

Né à Carthage [1], diacre [2] dans cette même ville vers 421. À cette date, il écrit à saint Augustin pour lui demander de rédiger un ouvrage sur les hérésies. Ce sera le “De Haeresibus”, qui est dédicacé à Quodvultdeus.

Entre 429 et 439 , il succède à Capréole au siège épiscopal de Carthage [3]. Mais en 439, lorsque le roi vandale Genséric s’empare de la ville, il est exilé avec le reste du clergé et débarque à Naples [4]. Il y rédige le “Livre des promesses et des prédictions de Dieu” entre 445 et 451. Il prend aussi part à la lutte contre le pélagianisme [5], appuyant l’action de l’évêque Nostrien de Naples dit saint Nostrien .

Il meurt avant le 24 octobre 454, date d’ordination de son successeur Deogratias. Il est probablement enterré à Naples, dans les catacombes de San Gennaro  [6].

Jusqu’à très récemment son œuvre a été éditée sous les noms d’Augustin et de Prosper d’Aquitaine .

Quodvultdeus rédige entre 437 et 439 le “Tractatus adversus quinque haereses”.

Il est l’auteur d’un “Liber promissionum et praedictorum Dei”, longtemps attribué à Prosper d’Aquitaine et d’un groupe de sermons attribués à Augustin.

Dans son œuvre, écrite dans le contexte de la lutte contre l’arianismeL’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle. La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle. des envahisseurs vandales [7], il adopte les principes de l’exégèse allégorique ou typologique, qui doit beaucoup à “La Cité de Dieu de saint Augustin”.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Quodvultdeus de Carthage/ Portail du christianisme/ Catégories : Saint catholique et orthodoxe/ Évêque de Carthage

Notes

[1] Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis. L’ancienne cité punique, détruite puis reconstruite par les Romains qui en font la capitale de la province d’Afrique proconsulaire, est aujourd’hui l’une des municipalités les plus huppées du Grand Tunis, résidence officielle du président de la République, regroupant de nombreuses résidences d’ambassadeurs ou de richissimes fortunes tunisiennes et expatriées. La ville possède encore de nombreux sites archéologiques, romains pour la plupart avec quelques éléments puniques,

[2] Fonction créée par les Apôtres pour se décharger des soucis matériels. Ainsi, le diacre est chargé de distribuer les aumônes à leur place. Peu à peu, il assiste le prêtre dans des tâches spirituelles telles que la distribution de l’eucharistie et le baptême. Saint Etienne a été le premier diacre.

[3] L’archidiocèse de Carthage est un siège épiscopal de l’Église catholique, anciennement territorial et aujourd’hui titulaire (in partibus), situé à Carthage en Afrique du Nord (aujourd’hui en Tunisie). Le diocèse de Carthage est érigé à la fin du 2ème siècle. Agrippin en est le premier évêque connu. Les plus grands écrivains chrétiens de cette époque y vivaient, comme par exemple Tertullien. Une floraison de martyrs a lieu au 3ème siècle, dont se détachent les figures de sainte Perpétue et sainte Félicité et de saint Cyprien. À cette époque, Carthage était le siège épiscopal le plus important de la province romaine d’Afrique (Afrique du Nord) et l’évêque de Carthage devint le primat et l’évêque métropolitain de fait de l’Afrique proconsulaire, de la Byzacène, de la Numidie, de la Tripolitaine et de la Mauritanie (même si dans les seules provinces, le privilège primatial était donné à l’évêque le plus ancien de la province). Le titre honorifique de patriarche fut aussi attribué à l’évêque de Carthage, toujours obéissant à Rome, à l’exception de l’épisode des relaps où Carthage était en faveur du rigorisme. Au 4ème siècle, le diocèse est travaillé par la diffusion de diverses hérésies : le donatisme, l’arianisme, le manichéisme et le pélagianisme. Les donatistes eurent même leur hiérarchie parallèle pendant une courte période. L’invasion des Vandales à la fin du siècle donne le signal à une période d’oppression contre l’Église à laquelle met fin la conquête byzantine en 533. Cependant les empereurs donnent leur appui à des hérésies, telles que le monothélisme et surtout l’iconoclasme. Les évêques de Carthage, fermes défenseurs de l’orthodoxie, sont exilés. Carthage est un siège important de l’Église latine, jusqu’à ce que la conquête des Arabo-musulmans lui porte un premier coup en 698 qui lui sera fatal ; en effet, Carthage va rapidement décliner. Le christianisme y met cependant 4 siècles à disparaître complètement. Le nom de deux derniers évêques est encore cité au 11ème siècle. Le dernier en 1076.

[4] Naples est une ville d’Italie, chef-lieu de la région de Campanie. L’histoire de Naples s’étend sur plus de 28 siècles. Sous le nom de Parthénope, elle fut fondée durant l’Antiquité par la cité voisine de Cumes. Elle s’étend ensuite rapidement jusqu’à devenir un des principaux centres commerciaux, culturels, philosophiques et politiques de la Grande-Grèce puis de l’Empire romain. Après avoir été brièvement dépendante de l’Empire byzantin, elle devient autonome au sein du duché de Naples. Dès le 13ème siècle et pour ensuite plus de 600 ans, elle devient successivement la capitale du royaume de Naples puis du royaume des Deux-Siciles. Elle reste alors un des principaux centres de développement économiques et technologiques d’Europe jusqu’à son annexion au royaume d’Italie en 1860, date à laquelle elle entame un relatif déclin socio-économique.

[5] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[6] Les Catacombes San Gennaro sont des centres souterrains d’enterrements paléochrétiens, situés à Naples, en Italie. Elles se trouvent dans la partie nord de la ville, dans le versant qui conduit à Capodimonte. Le lieu se trouve facilement identifié par la grande église de Madre del Buon Consiglio.

[7] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Ils conquirent successivement la Gaule, la Galice et la Bétique (sud de l’Espagne), l’Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale lors des Grandes invasions, au 5ème siècle. Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique » (439–534) dont la capitale fut Carthage.