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Don Nuno Álvares Pereira dit Nuno Álvares Pereira

jeudi 12 mars 2020, par ljallamion

Don Nuno Álvares Pereira dit Nuno Álvares Pereira (1360-1431)

Noble portugais-Connétable du Portugal

Lithographie de Nuno Álvares Pereira par Charles Legrand (milieu 19ème siècle) ( Bibliothèque nationale du Portugal).Il joua un rôle clé dans la crise de 1383-1385, durant laquelle le Portugal a préservé son indépendance face à la Castille [1]. Nuno Alvares Pereira est également 2ème connétable de Portugal [2], 38ème Mordomo-Mor du Royaume, 7ème duc de Barcelos [3], 3ème comte d’Ourem et 2ème comte de Arraiolos.

Il est né à Paco Bonjardim ou Flor da Rosa. Nuno Alvares Pereira a grandi dans la maison de son père jusqu’à ses 13 ans et c’est là qu’il est initié au métier des armes, et surtout qu’il acquiert un grand goût pour la lecture. Il lit des livres de chevalerie où la pureté est une vertu qui rend invincibles les héros de la Table Ronde, et permet à l’âme et au corps de rester immaculés. Nuno a 3 frères.

À 13 ans, il rejoint la cour de Ferdinand de Portugal. La reine le prend en sympathie et souhaitant en faire son écuyer, il est adoubé chevalier en même temps que son frère Diego. Il est anobli par le roi en personne avec l’armure emprunté au Maître d’Aviz [4], frère du Roi et à partir de ce jour, les deux hommes deviennent des amis. Lors d’une mission de reconnaissance face à l’armée de Castille qui passait par Santarém [5] en route vers Lisbonne [6], le jeune homme fait un rapport indiquant que bien que l’armée ennemie soit importante, elle était mal dirigée, et qu’avec une petite troupe bien commandée elle pouvait être vaincue.

Il décide de rester vierge, comme Galaad le héros de la quête du Graal, mais il est profondément bouleversé et pratiquement forcé par son père de se marier à l’âge de 16 ans avec Leonor de Alvim en 1376 à Vila Nova da Rainha [7]. Son épouse est une riche veuve (d’un premier mariage) et sans enfant. Le couple s’installe dans le Minho [8] dans la propriété de Leonor de Alvim. Par ce mariage, son père garantit l’avenir de Nuno car celui-ci n’avait pas le droit de lui succéder dans la charge de prieur qui devait être occupée par son frère Pedro (qui hériterait d’une partie du château familial).

De ce mariage Nuno aura deux fils qui décéderont en bas âge, puis une fille, Béatrice Pereira de Alvim, qui épousera, en 1401, Alphonse 1er, le premier duc de Bragance [9], faisant de lui un ancêtre de la dernière dynastie royale du Portugal.

En 1378, le père de Nuno décède.

Le royaume de Portugal et celui de la Castille sont en conflit. En 1381, la marine portugaise est vaincue lors de la bataille de Saltes [10].

Le roi envoie Nuno pour défendre Portalegre [11] qui est dans une situation quasi intenable. Puis il le rappelle pour défendre la ville de Lisbonne face aux mouvements de troupes castillanes.

Bloqué à la cour, Nuno observe les notables qui basculent progressivement dans le parti favorable à la Castille.

Nuno demande à son frère de repartir au front, celui-ci refuse. Nuno décide alors de s’enfuir de Lisbonne pour rejoindre les troupes sur le front. À son arrivée, un nouvel accord de paix est annoncé. Le 14 mai 1383, la reine (mère) du Portugal et le roi de Castille se rencontrent. Ce dernier vient prendre comme épouse la jeune princesse portugaise, seule héritière du trône du Portugal. Ce mariage est le gage de paix entre les deux royaumes. Mais de facto, cela signifie l’annexion de la couronne du Portugal à la couronne de Castille. Durant les somptueuses fêtes qui célèbrent la paix entre les deux royaumes, et les noces des jeunes époux, Nuno, ulcéré par la lâcheté de la couronne portugaise, laisse éclater sa colère : il renverse la table royale et quitte la fête.

En octobre 1383 le roi Ferdinand 1er de Portugal décède. L’héritier du trône est donc sa fille : Béatrice, mariée à Jean 1er de Castille. Devant le risque d’annexion du Portugal par la Castille, Nuno Álvares est l’un des premiers nobles à soutenir les prétentions au trône du maître de l’ordre d’Aviz, Jean, frère du roi défunt. Bien que fils illégitime de Pierre 1er, cette candidature lui semble une solution préférable à la perte de l’indépendance du pays.

Le roi de Castille mandate la mère de Nuno à Lisbonne pour convaincre son fils de ne pas prendre le parti de la révolte. La Castille lui promet de riches présents. Mais Nuno reste ferme sur ses positions et sa mère rentre à la cour de Castille après avoir essuyé un échec. Admirant secrètement le courage de son fils, elle lui envoie en secret son jeune frère Ferdinand pour le soutenir dans la lutte du Portugal contre la Castille.

La Castille organise une expédition militaire afin de faire valoir ses droits sur la couronne du Portugal : le 6 avril 1384, 5 000 Castillans sont défaits par les 1 600 hommes commandés par Nuno Álvares à la bataille des Atoleiros [12]. Le 1er juin 1384, Nuno reçoit les titres de propriété du comté d’Ourem, mais ces terres sont encore occupées par les troupes espagnoles.

Le 6 avril 1385, Jean est reconnu par les Cortes [13] réunis à Coimbra [14] en tant que roi du Portugal sous le nom de Jean 1er de Portugal. À 31 ans, Nuno devient le chef de toute l’armée du Portugal. Ce coup de force portugais déclenche une réaction du royaume de Castille. Jean 1er de Castille envahit le Portugal par la Beira Alta [15] pour protéger les intérêts de sa femme Béatrice légalement héritière de la couronne portugaise. Nuno Alvares Pereira prend le contrôle de la situation sur le terrain et commence une série de sièges des villes fidèles à la Castille, situées principalement dans le Nord du pays.

La Castille organise une nouvelle expédition : c’est la bataille d’Aljubarrota [16], le 14 août 1385, au cours de laquelle Nuno Álvares révèle son génie militaire. Cette fois, 30 000 Castillans sont défaits par 6 000 Portugais et Anglais, alliés pour l’occasion. La bataille sera décisive dans la fin de l’instabilité politique de 1383-1385 et la consolidation de l’indépendance portugaise. Durant cette bataille, les deux frères de Nuno qui avaient pris le parti du roi de Castille décèdent. Après cette victoire, Nuno Alvares Pereira est resté comme le connétable du royaume et devient comte de Barcelos et Arraiolos.

Entre 1385 et 1390, l’année de la mort de Jean de Castille, il se consacre à effectuer des raids sur la frontière de Castille, dans le but de maintenir la pression et empêcher le pays voisin de réaliser de nouvelles attaques. C’est à cette période, en octobre 1385 que s’est déroulée la célèbre bataille de Valverde de Mérida [17] en terre castillane.

Après cette bataille, les Castillans refusèrent de lui livrer bataille en rase campagne. Le simple nom de Nuno Alvares inspirait la terreur chez les Castillans qui se sont limités à aller attaquer la zone frontière en pillant et en appliquant une politique de terre brûlée dès que Nuno entrait en Castille.

En récompenses de ses services, le roi lui donne des titres et des terres. Nuno devient maître de près de la moitié du Portugal. Pour récompenser ses compagnons d’armes, Don Nuno en 1393, durant les trêves, leur distribue ces biens. Cela entraîne une intrigue à la cour où l’on accuse le connétable de vouloir faire de ses compagnons des vassaux. L’année suivante a lieu un conflit ouvert avec le roi : le roi lui demande de rendre les terres et bien qui lui ont été alloués. Le connétable fait valoir qu’il ne peut pas rendre ce qu’il ne possède plus. La couronne va racheter certaines propriétés à quelques personnes. Ce conflit conduit Nuno à envisager de quitter le pays, il rencontre ses hommes et leur demande qui partirait avec lui ; c’est à ce moment que l’on apprend que la Castille a rompu la trêve, dès lors, Nuno repart avec son armée pour rejoindre le roi. Le roi trouve un accord : les dons effectués sont conservés, mais le roi sera le seul à avoir des vassaux, personne d’autre ne pouvant en avoir ; ceux qui avaient reçu des biens du connétable deviennent des vassaux directs du roi.

À la mort de sa femme en 1387, Nuno ne souhaite pas se remarier, préférant une vie de célibat, un fait rare à cette époque. Nuno confie sa fille Béatrice, à sa mère Iria, qui est rentrée à Lisbonne.

Il participe à la prise de Ceuta [18] en 1415, et il est invité par le roi à commander la garnison de la ville. Le connétable refuse parce qu’il veut quitter l’armée et embrasser la vie religieuse.

Bien qu’entré dans l’ordre du Carmel en 1423, il est sollicité en 1425 pour participer à une expédition à Ceuta, menacée par une offensive musulmane. Après des hésitations, il s’embarque avec la troupe, enthousiaste, qui le considère comme invincible. Mais la menace de guerre s’étant dissipée, l’expédition ne prend pas la mer et Nuno regagne définitivement son couvent.

Avant d’entrer au couvent, Nuno distribue ses biens à ses petits-enfants. Sa petite-fille Isabelle de Bragance , épouse le prince Jean de Portugal , futur Connétable.

Il entre au Carmel sous le nom de Frère Nuno de Sainte Marie le 15 août 1423 et prononce ses vœux solennels. Il est admis comme frère convers malgré les demandes pressantes de ses supérieurs d’accepter la fonction de frère choriste.

Au couvent des Carmes, il donne aux frères les biens qui lui restaient. En devenant le frère Nuno, il abdique du titre de comte et de connétable. Il abandonne également les souvenirs de sa vie militaire et dépose son épée aux pieds de l’autel de la Vierge Marie dans l’église du Carmel qu’il a fait construire. Il souhaitait aller dans les rues pour mendier, le roi, effrayé, demanda au prince Don Édouard, qui avait une grande admiration pour Nuno, de le convaincre de n’en rien faire. Le prince réussit à convaincre le frère Nuno d’accepter l’aumône du roi. Nuno qui souhaite vivre dans l’autérité et le silence, se retrouve contraint de recevoir un nombre important de nobles venant le visiter. Il envisage de quitter la capitale pour se soustraire à ces visites, mais le fils du roi très attaché à sa personne intervient pour lui demander de ne pas quitter la capitale.

Le frère Nuno va dans les rues de Lisbonne pour distribuer des aumônes à ceux qui en ont besoin. Touché par le nombre croissant de pauvres, il fait rechercher et retrouver le grand chaudron qu’avait utilisé pour la cuisine de ses soldats durant ses campagnes militaires, et le fait ramener au couvent des carmes. Chaque jour il prépare dans ce chaudron le repas pour les pauvres qu’il distribue personnellement dans la rue. Cette œuvre caritative s’est poursuivie après la mort de Nuno, jusqu’à la fin de la présence des carmes à Lisbonne.

Nuno s’occupe également des prisonniers : il leur rend visite et il met en place la visite des prisons par tous les religieux du couvent avec le supérieur, le Vendredi saint, pour leur apporter un repas et un peu d’argent, particulièrement à ceux qui sont en prison pour cause de dettes (afin de leur permettre de payer leurs dettes, et ainsi d’être libéré). Cette visite des carmes en prison est devenue une tradition qui s’est maintenue.

Lors de la dernière année de sa vie, le roi Jean 1er rend visite à Nuno au Carmel. Le roi a toujours considéré que Nuno Alvares Pereira était son ami le plus proche, mais aussi celui qui l’avait placé sur le trône et sauvé l’indépendance du Portugal.

Le 30 octobre 1431, le Portugal et la Castille signe un accord de paix définitif, garantissant l’indépendance du Portugal et les droits légitimes de Jean 1er sur le royaume du Portugal. Nuno meurt le lendemain, au couvent des carmes, le 1er novembre 1431 à l’âge de 71 ans, entouré par le roi et ses enfants.

Nuno Álvares est considéré comme le meilleur guerrier portugais, un génie militaire : il a gagné toutes les batailles auxquelles il a participé, y compris lorsqu’il commandait des forces en infériorité numérique face à ses adversaires. Il a été célébré par Luís de Camões dans son poème épique Les Lusiades, reprenant 14 fois, dans un sens allégorique ou non, le personnage de Nuno. Il est représenté en sculpture en différents lieux du pays, notamment sur l’Arc de triomphe de la rue Augusta à Praça do Comércio, de Lisbonne.

À son décès, il était considéré comme un saint par la population. Le roi de Portugal lui a fait célébrer des obsèques solennelles.

Saint Nuno a été canonisé par le pape Benoît XVI le 26 avril 2009. Il est le saint patron de l’infanterie portugaise.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Nuno Álvares Pereira/ Portail du Portugal/ Catégories : Général portugais/ Connétable de Portugal/ Histoire du Portugal médiéval/ Religieux catholique portugais

Notes

[1] Le royaume de Castille est un ancien royaume du Moyen Âge qui trouve ses origines au nord de la péninsule Ibérique, dans l’actuelle Espagne. À la fin du Moyen Âge, le royaume de Castille s’étend depuis le golfe de Gascogne au nord jusqu’à l’Andalousie au sud et comprend la majeure partie du centre de la péninsule Ibérique. En 1037, date à laquelle Ferdinand 1er fonde le Royaume uni de Castille et León. En 1058, Ferdinand est à l’origine d’une série de guerres contre les Maures, se lançant à la conquête de ce qui allait devenir la Nouvelle-Castille (bataille d’Alarcos et bataille de Las Navas de Tolosa). La région s’agrandit particulièrement sous le règne d’Alphonse VI (1065-1109) et d’Alphonse VII (1126-1157). Sous Alphonse X, la vie culturelle du royaume se développe, mais une longue période de conflits internes suit. En 1469, le mariage de Ferdinand II d’Aragon (plus tard Ferdinand V de Castille) et d’Isabelle 1ère de Castille initie l’union des royaumes d’Aragon et de Castille et, par la suite, de l’ensemble de l’Espagne.

[2] La dignité de connétable de Portugal est créée en 1382 par le roi Ferdinand 1er en remplacement de celle d’Alferes de Portugal. Le connétable, second personnage du royaume après le roi, a la haute main sur l’armée, qu’il commande en l’absence du souverain. Ce dernier attribue toujours la dignité de connétable à sa propre initiative. Toutefois après l’arrivée sur le trône du connétable Jean de Bragance, la fonction devient purement honorifique.

[3] Le titre de comte de Barcelos avait été créé en 1289 par le roi Denis 1er en faveur de Jean Alphonse de Meneses. Ce titre comtal est à l’époque strictement lié à une fonction administrative et n’a donc pas de caractère héréditaire bien que l’on trouve quatre représentants de la famille Telo de Meneses. À la mort du 6ème comte, le titre passe au connétable Nuno Álvares Pereira et devient héréditaire. Quelques années plus tard, Nuno Álvares Pereira le transmet à son gendre Alphonse, fils illégitime du roi Jean 1er. À compter de ce moment, le titre est associé au duché de Bragance.

[4] L’ordre d’Aviz, ou ordre militaire de Saint-Benoît d’Aviz (Ordem Militar de São Bento de Avis), est un ordre religieux militaire portugais fondé au 12ème siècle. La Milice des Frères d’Évora est née en 1176, date à laquelle le roi Alphonse 1er, qui a pris la ville éponyme aux Maures en 1165, leur confie la forteresse de Coruche, ainsi que des biens dans la ville de Santarém. Le second roi de Portugal Sanche 1er leur confie la défense des châteaux de Juromenha (Alentejo), Alpedriz (à proximité de Leiria) et Alcanede (à proximité de Santarém). La mission de la milice est bien évidemment de prendre une part active à la Reconquista non seulement sur le sol portugais mais également ailleurs dans la péninsule en collaborant avec d’autres souverains chrétiens, comme le montre sa participation à la bataille d’Alarcos en 1195 aux côtés du royaume de Castille.

[5] Santarém est une ville portugaise occupant une colline sur la rive droite du Tage, dans la région du Ribatejo et sous-région de la Lisière du Tage. Elle est distante de 82 km de Lisbonne. Appelée à l’origine Scalabis par les Romains, puis Shantarin lors de la période musulmane, elle devint une importante cité-forteresse durant les guerres entre les Maures et les Chrétiens et fut finalement conquise par les Portugais en 1147.

[6] Lisbonne est la capitale et la plus grande ville du Portugal. Lisbonne est prise par les Maures vers 719 et est rebaptisée al-ʾIšbūnah, sous le gouvernement desquels la ville prospère. Les Maures, qui étaient des musulmans du nord de l’Afrique et du Proche-Orient, construisent plusieurs mosquées, des habitations et les murailles de la ville, actuellement appelées Cerca Moura. La ville abrite une population mélangée de chrétiens, de berbères, d’arabes, de juifs et de saqālibas. L’arabe est imposé comme langue officielle. Le mozarabe reste parlée par la population chrétienne. L’islam est la religion officielle, pratiquée par les Maures et les muladís, alors que chrétiens et juifs peuvent pratiquer leur religion, en qualité de dhimmis’, à condition d’acquitter la djizîa.

[7] chef-lieu de Azambuja

[8] on suppose à Cabeceiras de Basto

[9] La deuxième maison de Bragance est celle de la lignée des ducs de Bragance. Elle trouve son origine chez le roi Jean 1er de Portugal (1357-1433), fondateur de la maison d’Aviz (issue de la première maison capétienne de Bourgogne), dit le Roi de Bonne Mémoire, qui avait eu, 10 ans avant son mariage en 1387 avec Philippa d’Angleterre, une relation suivie avec Inês Pires, dont sont issus au moins trois enfants. Pour l’aîné de ces enfants, et le seul garçon, déjà créé comte de Barcelos lors de son mariage, la ville de Bragance fut érigée en duché en 1442, à l’initiative de son frère consanguin l’infant Pierre de Portugal (1392-1449), dit le prince des Sept Parties du Monde, régent de Portugal au nom de son neveu et beau-fils Alphonse V.

[10] La bataille de Saltes est une bataille navale livrée le 17 juillet 1381, au large de l’île de Saltes, en Andalousie (Espagne), pendant la 3ème guerre fernandine de 1379 à 1385.

[11] Portalegre est une ville et aussi une municipalité du Portugal. Elle est la capitale du district de Portalegre situé dans l’Alentejo. Portalegre a été fondée en 1259, sous le règne de Alphonse III de Portugal date à laquelle le roi lui aurait octroyée une charte l’élevant au statut de village. En 1290, de par son importance stratégique Denis 1er bâtit une forteresse et double les remparts. À la fin du 14ème siècle, en 1376, le Couvent de Santa Clara est construit. Quelques années plus tard, le 6 juillet 1387, les habitants se voient récompenser du titre de "Loyal" par le roi Jean 1er. Ce titre honorifique leur a été attribué lors du cortes de Coimbra en raison du soutien de la ville à la cause de l’indépendance. Le 6 avril 1384 se déroule à proximité de la ville la bataille des Atoleiros, première grande bataille de la crise portugaise de 1383 à 1385 concernant la succession du trône portugais. En situation d’infériorité numérique, les troupes portugaises commandées par le Connétable Nuno Álvares Pereira mettent en déroute les troupes castillanes, sans subir aucune perte.

[12] pour la première fois dans la péninsule Ibérique une armée de fantassins met en déroute une armée de cavalerie lourde

[13] Dans les pays de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal), les Cortes ou Cortès sont les assemblées des états royaumes, de même qu’il y a des Cortes de Castille, d’Aragon, de Valence, etc. Elles sont convoquées par le roi

[14] Coimbra ou Coïmbre est la ville universitaire la plus ancienne du Portugal. C’est une ville importante dans le pays où elle est située dans le centre en surplombant le fleuve Mondego. C’est à Coimbra que fut construite la première université portugaise, l’université de Coïmbre. Elle compte parmi les plus anciennes d’Europe avec la Sorbonne, Bologne, Oxford ou Salamanque.

[15] La Beira Alta est une ancienne région portugaise. Elle présentait des frontières communes avec Trás-os-Montes et Haut Douro au nord, avec Douro Litoral au nord-ouest, avec la Beira Litoral à l’ouest et au sud-ouest, avec la Beira Baixa au sud, et avec l’Espagne (province de Salamanque, en Castille-et-León) à l’est.

[16] La bataille d’Aljubarrota se déroule l’après-midi du 14 août 1385, entre les troupes portugaises aidées de renforts anglais, commandées par Jean 1er de Portugal et D. Nuno Álvares Pereira, et l’armée de Jean 1er de Castille renforcée par un important contingent de chevaliers français. La rencontre se déroule aux alentours de la ville d’Aljubarrota, entre Leiria et Alcobaça, dans le centre du Portugal. Malgré la supériorité numérique des Castillans (cinq fois plus nombreux selon les chroniqueurs Fernão Lopes et Pero López de Ayala), les Portugais en sortent largement vainqueurs.

[17] La bataille de Valverde de Mérida oppose le Royaume du Portugal au Royaume de Castille en 1385. Il s’agit de la dernière grande bataille de la crise portugaise de 1383 à 1385 mettant fin à la prétention de la couronne de Castille sur le royaume du Portugal. Elle se solde par la victoire du Portugal et une trêve entre les 2 royaumes. Nuno Álvares Pereira est l’un des grands artisans de cette victoire où, encore en infériorité numérique face aux troupes espagnoles, il réussit à les mettre en déroute.

[18] Ceuta est une ville autonome espagnole formant une encoche sur la côte nord du Maroc en Afrique. Située sur le côté méditerranéen du détroit de Gibraltar, en face de la péninsule Ibérique, à environ quinze kilomètres des côtes de la province espagnole de Cadix, elle est revendiquée par le Royaume du Maroc depuis 1956.