Il est connu surtout pour avoir fondé avec son ami Richard Steele le magazine The Spectator [1] en 1711.
Né dans le Wiltshire [2], Addison a étudié à Oxford [3]. Sur les bancs de l’université, il se distingua par des poésies latines et composa, à 22 ans, un poème sur la paix de Ryswick [4], qui lui fit obtenir du roi Guillaume III une pension de 300 livres sterling, puis voyagea en France et en Italie, publiant à son retour en 1702, la relation de son voyage, ainsi que des Dialogues sur les médailles.
En 1704, il célébra la bataille de Blenheim [5], dans une ode [6] qui eut beaucoup de succès. Il fut nommé en récompense commissaire des appels ; l’année suivante, il fut fait sous-secrétaire d’État, et accompagna peu après en Irlande, en qualité de première secrétaire, le marquis de Wharton Thomas Wharton , qui venait d’en être nommé vice-roi.
En 1709, et dans les années suivantes, il travailla, avec Richard Steele, à la rédaction du Babillard [7], du Spectateur, dont il fut l’un des fondateurs et dont il fit en partie le succès. Les articles qu’il y inséra en grand nombre sont des modèles de finesse, d’élégance, de bon goût, de pureté de style, et d’une critique saine et judicieuse. Il écrivit également dans Tuteur [8]. Son style est demeuré classique. Sa manière d’écrire, selon Voltaire , est un excellent modèle en tout pays.
Il a été moins heureux au théâtre. Son opéra Rosemonde premier essai d’un drame lyrique en langue anglaise, n’eut aucun succès. En 1713, il fit représenter Caton, tragédie dans le genre classique qui eut une vogue extraordinaire, mais due en partie aux circonstances politiques. Il la fit suivre, en 1715, d’une comédie moins connue, le Tambour [9], œuvre spirituelle, mais de peu d’effet. Il rédigeait en même temps des journaux et des pamphlets politiques, tels que le Whig Examiner, le Free-Helder [10].
Après la mort de la reine Anne, il revint aux affaires et fut élevé, en 1717, au poste de secrétaire d’État, mais peu propre à de telles fonctions, il ne tarda pas à démissionner. On lui a donné une pension de 1 500 livres sterling en dédommagement.
Dans sa retraite, il entreprit une Défense de la religion chrétienne, mais ne put l’achever. Comme poète, il se distingue par l’élégance et la grâce, mais il ne va pas au-delà.
En politique, il était attaché au parti whig [11] et eut de puissants protecteurs dont Charles Montagu. Il était lié avec les plus grands écrivains de son temps particulièrement avec Richard Steele et Congrève . Ses œuvres ont été publiées en 1761 à Birmingham [12], et en 1856 à Londres. Presque tous ses écrits ont été traduits en français, notamment Philippe-Charles Aubry .
La dernière partie de la vie d’Addison n’a pas été sans problèmes. En 1716, après avoir travaillé comme précepteur pour son fils, il a épousé Charlotte, comtesse douairière de Warwick, femme orgueilleuse qui ne l’a pas rendu heureux. Elle était arrogante et impérieuse tandis que son beau-fils, Edward Rich , était un débauché hostile.
Sa carrière politique continua, et il fut secrétaire d’État au département du Sud de 1717 à 1718. Son journal politique, The Freeholder, fut très critiqué et Alexander Pope , dans Une Épître au Dr Arbuthnot, en fit un objet de dérision, le nommant Atticus, et le comparant à un additionneur, prêt à blesser, et craint cependant de frapper.
La timidité d’Addison en public a limité son efficacité en tant que député. En 1718, il a été contraint de démissionner de son poste de secrétaire d’État en raison de sa mauvaise santé, mais il est resté député jusqu’à sa mort à Holland House, à Londres, le 17 juin 1719 à 48 ans. Il a été enterré dans l’abbaye de Westminster [13].