Il exerça à 2 reprises les fonctions de président de la chancellerie du Conseil privé [1] de 1710 à 1719 et de 1720 à 1738 et fut l’une des figures marquantes de l’ âge suédois de la liberté.
Né au manoir Vuorentaka à Halikko [2]. Fils de Gustaf Horn de Kanckas et de Anna Helena von Gertten. Après avoir terminé ses études à l’ Université de Turku [3], il entra dans l’armée royale suédoise et passa plusieurs années aux Pays - Bas [4], en Hongrie sous les ordres du prince Eugène de Savoie et en Flandre avec le prince Georges-Frédéric de Waldeck .
Il se déclara en faveur du roi Charles XII de Suède et fut l’un de ses plus grands généraux au début de la Grande Guerre du Nord [5]. En 1704, il se voit confier sa première mission diplomatique, la déposition d’Auguste II, électeur de Saxe et l’élection du roi Stanislas 1er, roi de Pologne. Peu de temps après, il fut assiégé par Auguste à Varsovie [6] et obligé de se rendre.
En 1705, il fut nommé conseiller privé. En 1708, il reçut la surveillance du neveu de Charles XII, Charles-Frédéric de Holstein-Gottorp , qui était sous la tutelle de sa grand-mère Edwige-Éléonore de Holstein-Gottorp après la mort de sa mère Edwige-Sophie de Suède .
En 1710, il succéda à Nils Gyldenstolpe à la présidence de la chancellerie du conseil privé. Du fait de sa fonction il eut amplement l’occasion d’examiner la situation du royaume d’un autre œil et, suite à ses remarques, il tomba rapidement en faveur de Charles XII. En 1710 et en 1713, Horn était favorable à la convocation des États [7], mais lorsqu’en 1714, le régime adopta une attitude antimonarchique, il l’avertit gravement et finit par le dissoudre.
Après la mort de Charles XII, en 1718, ce fut Horn qui persuada la princesse Ulrique Éléonore de Suède , élue reine de Suède après avoir accepté de renoncer aux pouvoirs de la monarchie absolue instaurés par son père, le roi Charles XI. Cependant, il a par la suite protesté contre le comportement autocratique de la reine et démissionna du Conseil privé.
Il fut élu au Riksdag en 1720 et contribua, lors de la démission d’Ulrika Eleonora, à l’élection de Frédéric de Hesse dit Frédéric Ier de Suède comme roi de Suède, dont le premier acte fut de lui rendre le pouvoir. Pendant les 18 années qui suivirent, il contrôla de manière si absolue à la fois les affaires étrangères et les affaires intérieures de la Suède que la période entre 1720 et 1738 fut appelée la période Horn.
C’est grâce à ses soins attentionnés que la Suède a rapidement récupéré des difficultés dans laquelle les guerres de Charles XII l’avaient plongée. Dans sa politique étrangère, Horn était extrêmement méfiant et prudent, sans toutefois compromettre ni l’indépendance, ni le respect de son pays. Il était cependant le promoteur d’un nouveau principe d’administration qui, par la suite, s’est révélé très dangereux pour la Suède, sous d’autres ministres moins compétents que lui.
Cela accroîtra l’influence du Riksdag des États et de ses comités secrets dans la solution de questions purement diplomatiques, qui auraient dû être entièrement laissées à l’exécutif, affaiblissant ainsi le gouvernement central et facilitant en même temps l’ingérence de puissances étrangères. Dans les affaires intérieures de la Suède. Ce n’est qu’en 1731 qu’aucune apparence d’opposition au "système" de Horn se fit sentir ; mais Horn, piqué par la froideur croissante du roi, offrit sa démission la même année, qui ne fut pas acceptée.
En 1734, toutefois, l’opposition dénonça sa neutralité à l’occasion de la guerre de Succession de Pologne [8], lorsque Stanislas 1er de Pologne apparut de nouveau sur la scène en tant que candidat au trône de Pologne. Mais Horn était encore capable d’empêcher une rupture avec la Russie. Désormais, il fut accusé de manque de patriotisme, et en 1738 fut contraint de prendre sa retraite.
Horn passa sa retraite dans son domaine du Manoir Ekebyholm [9] à Norrtälje [10].