Il y a 30 000 ans, Homo sapiens se retrouve la seule espèce humaine à bord de la planète Terre mis à part quelques populations résiduelles comme l’homme de Flores [1], en Indonésie, ultime représentant de l’Homo erectus. Mais grâce à la génétique, on a aujourd’hui la certitude qu’en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, il s’est mélangé à des populations plus anciennes [2] qui lui ont transmis une partie de leurs gènes.
Les paléontologues et anthropologues débattent aujourd’hui sur le point de savoir si l’Homo sapiens est apparu en Afrique vers 150 000 ans puis à colonisé la planète ou s’il est apparu simultanément en plusieurs endroits de la planète à partir d’un ancêtre commun qui remonterait à 2 millions d’années
Une hypothèse intermédiaire plausible voudrait que les hominidés du genre Homo en voie d’évolution se soient régulièrement mélangés au gré de leurs migrations respectives, évitant ainsi l’apparition d’espèces distinctes.
En Europe, les représentants d’Homo sapiens sont baptisés Cro-Magnon, d’après le nom d’une grotte, en Dordogne, où l’on a découvert en 1868 ses premiers ossements. Ils s’épanouissent au début des premières glaciations.
À Brassempouy [3], près des Pyrénées, Cro-Magnon nous a laissé le plus ancien visage féminin connu sous la forme d’une petite statuette en ivoire : la Vénus de Brassempouy ou Dame à la capuche [4]. Elle aurait 25 000 ans. Presque aussi ancienne est la Vénus de Willendorf [5] en Autriche.
Par ses peintures pariétales, dont nous restent les témoignages d’Altamira [6] et Lascaux [7] (environ 18 000 ans), de Chauvet-Pont d’Arc [8] (32 000 ans)... Cro-Magnon confirme un remarquable sens artistique sans que l’on sache si l’art était le domaine réservé de l’homme, de la femme ou une activité partagée.
Le Paléolithique supérieur, durant lequel il a vécu, se découpe approximativement comme suit :
Aurignacien [9] : environ 38 000 à 29 000 (premiers outils en silex, grotte Chauvet).
Gravettien [10] : environ 29 000 à 22 000 (Vénus de Brassempouy, grotte de Gargas, grotte Cosquer).
Solutréen [11] : environ 22 000 à 18 000 (premiers propulseurs).
Magdalénien [12] : environ 18 000 à 12 000 (grottes de Lascaux, Niaux, Altamira...).