Neanderthal s’installe en Europe
L’Europe a accueilli les premiers hominidés il y a plus d’un million d’années. Les plus anciens, du type homo abilis, remontent à 1,8 million d’années. Ils ont été découverts en Géorgie [4].
Au fil des découvertes, on établit peu à peu que les ancêtres de Neanderthal sont des descendants d’Homo ergaster venus d’Afrique il y a 700 000 à 500 000 ans. À partir de cette population se forgent les caractères propres aux Neanderthaliens.
C’est un chasseur efficace et un très gros mangeur de viande. Il pratique le lancer du javelot jusqu’à 15 mètres de distance (30 mètres quand il s’aide d’un propulseur). Neanderthal possède déjà comme nous la latéralité et privilégie la droite sur la gauche, comme l’atteste l’humérus du bras droit plus développé que le gauche.
Sa morphologie lui permet de remonter jusqu’à 50° de latitude nord et de supporter un climat beaucoup plus froid et sec qu’au sud de la Méditerranée.
Ainsi profite-t-il de l’abondance de grands herbivores : chevaux, bisons, rennes... mais doit aussi endurer la présence de carnivores redoutables : loups, hyènes et ours des cavernes.
Il maîtrise le feu, porte des parures, utilise des outils en os, en pierre ou en bois, et s’habille de peaux. Sa vie sociale n’a rien à envier à la nôtre. L’homme de Neanderthal prend en effet soin des faibles et des infirmes comme l’atteste le squelette d’un homme décédé à l’âge canonique de 45 ans malgré un bras infirme de naissance. Survivre aussi longtemps avec un pareil handicap implique une prise en charge par le groupe.
La place des femmes mérite une attention particulière. Peut-être s’occupent-elles de la cuisine et des enfants mais elles participent en tout cas à la chasse. Les squelettes de femmes montrent en effet un développement du bras droit aussi développé que celui des hommes, développement dû à l’utilisation régulière du javelot.
Neanderthal maîtrise le langage articulé comme le suggère sa morphologie et le confirme l’analyse des gènes. Quant à l’au-delà, l’homme de Neanderthal en a sans doute une intuition puisqu’il inhume ses morts comme en témoignent une quinzaine de sépultures mises au jour surtout en Europe occidentale et au Moyen-Orient.
C’est un amateur de chair animale et un chasseur.
L’extinction des Neanderthaliens tiendrait selon les études actuelles plutôt à leur culture. Peu agressifs, ils auraient évité l’affrontement avec Cro-Magnon et se seraient dispersés à son arrivée en Europe. Cette mobilité géographique aurait eu une incidence démographique, car le nomadisme n’est pas propice aux grossesses nombreuses et augmente les risques liés à l’accouchement. Les dernières estimations postulent d’ailleurs qu’il ne restait déjà plus que 20 000 Neanderthaliens il y a 30 000 ans.