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Simplice dit Saint Simplice

mardi 14 août 2018, par lucien jallamion

Simplice dit Saint Simplice

Pape du 3 mars 468 au 10 mars 483

Originaire de la région de Tivoli [1], Simplice fut élu pape à une période d’incessantes invasions barbares qui n’épargnèrent que le Vatican.

C’est en 476, sous son pontificat, que survint la chute de l’Empire romain , avec Romulus Augustule. Le schisme qui s’ensuivit conduisit à la fondation de nouvelles Églises en Orient. Mais pour les mêmes raisons, son importance et son influence s’accrurent en Occident.

Il passa la plus grande partie de ses 15 années de pontificat à combattre le monophysisme [2]. Avec l’aide de l’empereur Zénon, il fit reconnaître l’autorité du concile de Chalcédoine [3] et rétablir sur le siège d’Alexandrie et sur celui d’Antioche les évêques catholiques qui en avaient été chassés par les eutychiens [4] en 451.

Simplice réorganisa le patrimoine de l’Église, réglant notamment la distribution des offrandes aux pauvres. Il envoya un peu partout des prêtres pour combattre l’hérésie arienne [5].

Durant sa longue agonie, il confia l’évêché de Rome et l’Église au préfet du prétoire [6] Caecina Decius Maximus Basilius le Jeune .

Celui-ci profita de sa position et de l’effondrement de l’Empire pour placer l’Église de Rome sous le contrôle du Sénat. À sa mort, Simplice sera inhumé dans l’ancienne basilique Saint-Pierre.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire de Simplice dans Catholic encyclopedia (traduit par mes soins)

Notes

[1] Tivoli est une ville de la province de Rome, dans la région du Latium, en Italie. Très ancienne cité datant d’avant la colonisation romaine, elle fut, selon la tradition et quelques éléments archéologiques, fondée en 1215 avant jc. Tivoli s’échelonne sur le flanc occidental des monts Tiburtins de la chaîne centrale des Apennins dont elle contrôle le premier accès vers les Abruzzes par la via Valeria, prolongement de la via Tiburtina. La ville s’est développée à l’extrémité occidentale de la vallée de l’Aniene à l’endroit où la rivière atteint la plaine romaine par d’importants sauts successifs de cascades d’un dénivelé total de 160 mètres.

[2] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans les écoles théologiques de l’empire byzantin. Cette doctrine tente de résoudre les contradictions de la foi nicéenne concernant la nature du Christ. La doctrine chrétienne s’est construite à l’origine autour du symbole de Nicée, c’est-à-dire la reconnaissance de la consubstantialité du Père et du Fils, tout comme de la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le Fils n’a qu une seule nature et qu’elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine. Ils rejettent la nature humaine du Christ. En cela le monophysisme s’oppose au nestorianisme. Cette doctrine a été condamnée comme hérétique lors du concile de Chalcédoine en 451, tout comme la doctrine opposée. Malgré cela, sous l impulsion de personnages tels que Sévère d’Antioche, le monophysisme continue de se développer dans les provinces byzantines de Syrie et d’Égypte auprès des populations coptes tout au long du 6ème siècle, jusqu aux invasions perses puis arabes au tout début du 7ème siècle. Il fut également responsable du premier schisme entre Rome et Constantinople en 484. Le monophysisme est encore professé aujourd’hui, dans sa variante miaphysite. Ce sont les Églises préchalcédoniennes, arménienne, syro jacobite, copte, etc.

[3] Le concile de Chalcédoine est le quatrième concile œcuménique et a eu lieu du 8 octobre au 1er novembre 451 dans l’église Sainte-Euphémie de la ville éponyme, aujourd’hui Kadıköy, un quartier chic de la rive asiatique d’Istanbul. Convoqué par l’empereur byzantin Marcien et son épouse l’impératrice Pulchérie, à partir du 8 octobre 451, le concile réunit 343 évêques dont quatre seulement viennent d’Occident. Dans la continuité des conciles précédents, il s’intéresse à divers problèmes christologiques et condamne en particulier le monophysisme d’Eutychès sur la base de la lettre du pape Léon 1er intitulée Tome à Flavien (nom du patriarche de Constantinople, destinataire de la lettre du pape).

[4] Sectateur d Eutychès ; adepte de sa doctrine.

[5] L’arianisme est un courant de pensée théologique des débuts du christianisme, due à Arius, théologien alexandrin au début du 4ème siècle. La pensée de l’arianisme affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d’abord humain, mais un humain disposant d’une part de divinité. Le premier concile de Nicée, convoqué par Constantin en 325, rejeta l’arianisme. Il fut dès lors qualifié d’hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la double nature, divine et humaine, du Christ (Dieu fait homme), se prolongèrent pendant plus d’un demi-siècle. Les empereurs succédant à Constantin revinrent à l’arianisme et c’est à cette foi que se convertirent la plupart des peuples germaniques qui rejoignirent l’empire en tant que peuples fédérés. Les wisigoths d’Hispanie restèrent ariens jusqu’à la fin du 6ème siècle et les Lombards jusqu’à la moitié du 7ème siècle.

[6] Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l’officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d’un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l’Antiquité tardive.