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Marcus Antistius Labeo dit Labéon

samedi 2 juin 2018, par lucien jallamion

Marcus Antistius Labeo dit Labéon (vers 50 av. jc-20 ap. jc)

Juriste romain qui vécut environ

Antistius a dirigé une école de droit. Il a écrit près de 400 ouvrages, en grande partie perdus, sur des questions juridiques [1] mais aussi historiques, philosophiques, rhétoriques, linguistiques.

Fils de l’homme politique Pacuvius Antistius Labeo , qui se suicida après la défaite de son parti à la bataille de Philippes [2]. Membre de la noblesse plébéienne et jouissant d’une situation aisée, le jeune Labéon entra tôt dans la vie publique et ne tarda pas à devenir préteur [3].

Mais son antipathie non déguisée envers le nouveau régime et la manière assez brusque dont, à l’occasion, il exprimait au sénat romain ses sympathies républicaines furent un obstacle à son avancement et son rival, Ateius Capiton , qui avait donné une adhésion sans réserve au pouvoir en place, fut promu par Auguste au consulat, alors que cette nomination aurait dû échoir à Labéon. Ulcéré par cette injustice, Labéon refusa la fonction quand elle lui fut offerte une autre année.

À partir de cette époque, il semble avoir consacré tout son temps à la jurisprudence. Sa formation dans cette science lui venait principalement de Trebatius Testa . À sa connaissance de la loi, il ajoutait une vaste culture générale, s’intéressant spécialement à la dialectique, à la philologie [4].

Jusqu’à l’époque d’Hadrien, c’est sans doute son nom qui eut le plus d’autorité et plusieurs de ses ouvrages furent mis en abrégé et annotés par des mains ultérieures.

Labéon passe pour avoir été le fondateur de l’école proculienne [5], alors qu’on attribue à Capiton la fondation de l’école rivale dite sabinienne [6]. Mais il est probable que les véritables fondateurs de ces deux écoles aient été Proculus et Sabinus , partisans respectivement des méthodes de Labéon et de Capiton.

Le plus important ouvrage littéraire de Labéon est constitué par les Libri posteriores [7]. Ces livres contiennent un exposé systématique du droit civil. Ses Libri ad Edictum comportaient un commentaire, non seulement sur les édits des préteurs urbains et pérégrins, mais aussi sur ceux des édiles curules [8]. Ses huit livres de Probabilia [9], semblent avoir été une de ses productions les plus caractéristiques.

P.-S.

Source : Traduction de l’article de Wikipedia version anglaise lui-même emprunté à l’Encyclopædia Britannica de 1911

Notes

[1] loi des Douze Tables, édit prétorien

[2] La bataille de Philippes (septembre-octobre 42 av. J.-C.) voit, au cours de deux affrontements successifs, les triumvirs Octave et Antoine vaincre les Républicains Brutus et Cassius dans la plaine à l’ouest de Philippes, en Macédoine orientale. Cette défaite sonne le glas des espoirs du Sénat de préserver le régime républicain.

[3] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.

[4] grammaire

[5] L’École proculienne (ou école proculéienne) est une des deux importantes écoles de juristes à Rome dans le 1er et 2ème siècle. Les Proculiens prirent leur nom de Proculus, qui succéda à Marcus Cocceius Nerva à la tête de cette école. Cette école était considérée comme novatrice, et s’opposait à l’école sabinienne. Le fondateur est Marcus Cocceius Nerva, qui a pour disciple Proculus. Dans cette école le plus connu s’appelle Cels. Le droit est l’art du bon, du bien et de l’équitable. C’est un droit innovant qui part de faits concrets pour en tirer des conséquences et des conclusions. Quand ils ont un cas, ils commencent par décrire les faits pour en dégager un type de situation juridique.

[6] L’École sabinienne est une des deux importantes écoles de juristes à Rome dans le 1er et 2ème siècle. Les Sabiniens prirent leur nom de Masurius Sabinus mais furent connus plus tard comme Cassiens, d’après le nom d’un étudiant de Sabinus, Cassius longinus. Les idées des Sabiniens se fondaient sur l’enseignement de Gaius Ateius Capito, maître de Sabinus et adhérent du conservatisme sous le règne d’Auguste. Un des rares caractères discernables dans l’attitude des Sabiniens était un conservatisme légal reflétant celui de leur fondateur. À l’école des Sabiniens s’opposait celle des Proculiens. La rivalité entre les deux écoles dura jusque dans le 2ème siècle, après quoi elles se réunirent. Le chef le plus célèbre des Sabiniens fut Salvius Julianus.

[7] ainsi nommés parce qu’ils ne furent publiés qu’après sa mort

[8] Les édiles étaient des magistrats de la Rome antique. Leur fonction primitive était liée à l’administration urbaine de Rome. L’édilité est intégrée au cursus honorum. En 365 av. jc, selon Tite-Live, le Sénat crée deux nouveaux édiles, les édiles curules, qui sont eux recrutés parmi les patriciens. Ils furent mis en place parce que les deux édiles plébéiens refusaient d’étendre les ludi magni à quatre jours au lieu de trois. L’édilité curule fut néanmoins ouverte rapidement aux plébéiens. Les deux édiles curules sont supérieurs aux deux édiles plébéiens : ils disposent de la chaise curule (les édiles plébéiens doivent se contenter du subsellium), de la toge prétexte, ils ont le ius edicendi, c’est-à-dire le pouvoir de publier des édits dans leurs domaines d’action. Au Sénat, ils ont la préséance sur leurs collègues plébéiens.

[9] recueil de définitions et de propositions légales axiomatiques