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L’histoire pour le plaisir

Antigone III Dôsôn

vendredi 16 mars 2018

Antigone III Dôsôn

Roi de Macédoine de 229 à 221av.jc

Il est l’artisan du redressement militaire et diplomatique de la Macédoine [1] après la période difficile qui durait depuis la fin du règne d’Antigone II Gonatas.

La crise dynastique à la mort de Démétrios II de Macédoine au combat est évitée, les Macédoniens élisent un autre petit-fils de Démétrios 1er Poliorcète, Antigone, fils de Démétrios Kallos dit le Beau , demi-frère d’Antigone II Gonatas.

Il est d’abord désigné comme stratège [2] et épitropos [3] du jeune roi mineur Philippe V de Macédoine, qu’il adopte après avoir épousé la reine mère, et veuve de Démétrios II, Phthia .

Antigone Doson doit d’abord intervenir en Thessalie [4] pour prévenir la sécession de cités du côté des Étoliens [5]. Mais plus au sud la Ligue de Béotie [6] et la ligue de Phocide [7] s’allient avec la Ligue achéenne [8] tandis qu’Athènes négociait la remise des garnisons du Pirée [9], de Mounichie [10], de Salamine [11], et du Sounion [12].

En 227, Antigone développe une offensive en Carie [13], dans le golfe de Iasos [14], et étend son influence sur Priène [15] et Samos [16], avec l’aide du dynaste [17] Olympichos d’Alinda. Il s’agissait sans doute de contester la puissance maritime Lagide [18] et ensuite éventuellement de prendre le contrôle des Détroits.

Mais parallèlement la situation se dégrade pour la Ligue achéenne en raison des succès de Sparte soutenue financièrement par Ptolémée III. Aratos de Sicyone fait donc des avances diplomatiques à Antigone dès 226 qui aboutissent en 224, alors que Sparte a déjà pris le contrôle de Corinthe [19], Argos [20], Phlionte [21] et menace Sicyone [22]. La ligue achéenne élit Antigone hégémon, envoie des otages à Pella [23], accepte de nourrir et payer l’armée macédonienne la première année de l’alliance, s’interdit d’approcher tout autre royaume sans la permission d’Antigone. Le prix de l’alliance macédonienne est donc très élevé et indique à quel point la situation est difficile pour les Achéens.

De son côté la Ligue étolienne reste neutre mais refuse le passage des Thermopyles [24] à Antigone qui doit donc transférer ses troupes par mer via l’Eubée [25]. L’armée macédonienne ne parvient pas à forcer le passage de Corinthe contre les Spartiates. Mais le déclenchement d’une révolte antispartiate à Corinthe contraint Cléomène III à se retirer de la cité, que prend Antigone. Ce dernier marche ensuite sur Argos, qu’abandonne Cléomène. L’armée macédonienne pille Orchomène [26] et Mantinée [27] et hiverne à Sicyone et Corinthe.

Cette offensive macédonienne de 224 est particulièrement significative, c’est la première campagne d’une armée composée de Macédoniens depuis le règne du Poliorcète, et ses effectifs sont comparables à celle de 334.

Antigone réunit ses alliés dans une symmachia [28] comprenant les Achéens, Béotiens, Phocidiens, Acarnaniens et Thessaliens. Chaque peuple élit des représentants à un Conseil de l’alliance qui lui même désigne Antigone comme hégémon à vie. Il est ainsi commandant en chef des troupes et peut en réclamer à n’importe quel allié.

Le Conseil a compétence sur l’admission de nouveaux membres et sur d’autres questions, mais chaque allié garde la décision de la guerre et de la paix.

Cette création du Conseil des Alliés rompt avec la politique précédente de domination directe pratiquée depuis le début du 3ème siècle av. jc. Pas de garnison, de tribut, maintien de l’intégrité territoriale, et de l’indépendance politique. Nouveauté même par rapport aux coalitions alliées de 337, 318 et 302, la Macédoine est cette fois un État membre au même titre que les autres.

Le but de cette alliance est la lutte contre Sparte et la réaffirmation des coutumes traditionnelles, mises à mal par la politique révolutionnaire de Cléomène.

Cléomène, toujours soutenu par Ptolémée III et profitant de l’absence de l’armée macédonienne partie hiverner, attaque et rase Mégalopolis [29] en 223, et ravage l’Argolide [30].

Antigone revient à la tête d’une armée macédonienne en 222 et affronte Cléomène à Sellasia [31]. La déroute est complète pour les Spartiates. Cléomène s’enfuit en Égypte. Antigone traite Sparte avec magnanimité et la fait entrer dans le Conseil des Alliés.

Antigone doit cependant rentrer précipitamment en Macédoine pour combattre et défaire une invasion illyrienne [32]. Il meurt après la victoire, d’épuisement lié à une longue maladie.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Paris, Seuil, coll. « Points Histoire »,‎ 2003/ Le petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 79

Notes

[1] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[2] Un stratège est un membre du pouvoir exécutif d’une cité grecque, qu’il soit élu ou coopté. Il est utilisé en grec pour désigner un militaire général. Dans le monde hellénistique et l’Empire Byzantin, le terme a également été utilisé pour décrire un gouverneur militaire. Dans la Grèce contemporaine (19ème siècle jusqu’à nos jours), le stratège est un général et a le rang d’officier le plus élevé.

[3] tuteur

[4] La Thessalie est une région historique et une périphérie du nord-est de la Grèce, au sud de la Macédoine. Durant l’antiquité cette région a, pour beaucoup de peuples, une importance stratégique, car elle est située sur la route de la Macédoine et de l’Hellespont. Elle possédait un important port à Pagases. Le blé et le bétail sont les principales richesses de la région et une ressource commerciale vitale. La Thessalie est aussi l’une des rares régions de Grèce où l’on peut pratiquer l’élevage des chevaux, d’où l’importante cavalerie dont disposaient les Thessaliens.

[5] L’Étolie est une région de Grèce centrale située au sud de l’Épire et séparée du nord du Péloponnèse par le golfe de Corinthe. Au cours du 4ème siècle av. est formée la ligue étolienne qui renforce l’autonomie et la puissance politique de l’Étolie. L’armée des Étoliens est impliquée dans plusieurs guerres, plusieurs l’opposant à ses voisins d’Acarnanie, d’autres contre des puissances étrangères, comme la guerre lamiaque et les guerres contre la Macédoine.

[6] La confédération béotienne ou ligue béotienne était un État fédéral de la Grèce antique rassemblant les cités de Béotie, le plus souvent dominé par Thèbes. on histoire commence au 6ème siècle av. jc et se termine au cours du 3ème siècle apr. jc, avec des périodes de dissolution et de reconstitution, ce qui en fait l’État fédéral ayant eu la plus longue histoire dans le monde occidental.

[7] La Phocide est une région de Grèce centrale, à l’ouest de la Béotie, qui tire peut-être son nom des phoques du golfe de Corinthe, aujourd’hui disparus de la région. Dans l’Antiquité, la Phocide, initialement peuplée de Pélasges, s’enrichit de diverses populations grecques : Achéens, Ioniens, Doriens. Elle reçoit beaucoup de visiteurs et prospère grâce à la présence de l’oracle de Delphes. Neutre au début des guerres médiques, elle finit par rejoindre Athènes. Pendant la guerre du Péloponnèse en revanche, c’est une alliée de Sparte. Intégrée dans la ligue de Corinthe, elle devient comme ses voisines un satellite de la Macédoine, puis subit une invasion celtique avant de rejoindre ensuite la ligue étolienne. 146 ans avant notre ère, elle devient un État satellite des Romains et perd progressivement son autonomie pour être intégrée dans la province d’Achaïe. À partir du 3ème siècle de notre ère, au moment où les invasions des Goths ravagent la région, commence la christianisation qui gagne de plus en plus de terrain ; elle est complète au 6ème siècle, au moment des invasions slaves. En se christianisant, l’Empire romain d’Orient est devenu l’Empire byzantin : la Phocide fait alors partie du thème de l’Hellade.

[8] La Ligue achéenne est une confédération de villes d’Achaïe, sur la côte nord-est du Péloponnèse. À son apogée, la ligue contrôle tout le Péloponnèse à l’exception du sud de la Laconie. La montée de l’impérialisme romain dans la région conduit finalement à sa dissolution en 146 av. jc , à la suite de la guerre d’Achaïe.

[9] Le Pirée est le principal port d’Athènes. Il est aussi le premier port et le principal centre industriel de Grèce. Il est le point de départ des voyageurs vers les îles de la mer Égée. Il est situé dans la région d’Attique (appelée jusqu’en 2010 nomarchie du Pirée, maintenant périphérie de l’Attique), sur la côte est du golfe Saronique. Il fait partie de la zone urbaine d’Athènes, à 12 km au sud-ouest du centre de la cité. Elle est néanmoins la capitale du diocèse décentralisé d’Égée constitué de deux périphéries extérieures à son territoire.

[10] Munichie est le nom antique d’une colline du Pirée actuellement appelée Kastella. Elle tient son nom du roi mythique Munichos. Elle a donné son nom à l’un des ports du Pirée, actuellement nommé Mikrolímano. Elle fut habitée dès l’antiquité, et abrite les grottes d’Arétuse et du Serangeion, traditionnellement associés aux Minyens. Elle fut fortifiée entre autres par le tyran Hippias puis Thémistocle.

[11] Salamine est une île grecque de l’Attique, fermant la baie d’Éleusis dans le golfe Saronique, dont elle est la plus grande île. Elle forme un dème du nome du Pirée, comme chacune des autres îles du golfe Saronique. Le chef-lieu du dème est la ville éponyme. Elle se situe à environ 1 mile nautique (2 km) au large du Pirée et à environ 16 kilomètres (10 miles) à l’ouest d’Athènes. Sur la côté Est de l’île se trouve le port principal, Paloukia, deuxième en taille en Grèce après celui du Pirée. Salamine est la patrie du roi homérique Ajax fils de Télamon et du poète tragique Euripide. L’île devient connue internationalement par la bataille qui s’y déroule en 480 av. jc entre la flotte grecque et celle de l’Empire perse. Les grecs emportent la victoire et mettent fin, définitivement, aux plans d’expansion des Perses en Europe.

[12] Le cap Sounion est un cap de Grèce qui s’avance à 45 kilomètres au sud-est d’Athènes dans la mer Égée et qui constitue l’extrémité de l’Attique. Il est surtout renommé pour les ruines d’un temple dédié à Poséidon. La première mention du cap dans la littérature antique remonte à l’Odyssée (III, 278), qui parle du « Sounion, le saint cap d’Athènes ». Les esclaves fugitifs, venant des mines du Laurion, s’y réfugient dès le 8ème siècle av. jc. Le cap est fortifié en 413 av. jc pour protéger l’approvisionnement en blé d’Athènes.

[13] La Carie est une ancienne province du sud-ouest de l’Asie mineure, située entre la Lycie à l’Est, la Phrygie au Nord, la Lydie à l’Ouest et la mer Égée au Sud. À l’origine, c’est une colonie phénicienne, prise ensuite par les Doriens qui fondent les cités de Cnide et d’Halicarnasse. Sous la domination des Perses, elle devient une satrapie, rapidement gouvernée par des satrapes locaux qui se comportent comme des monarques autonomes, comme Mausole ou sa femme Artémise II. Sous l’Empire romain, la Carie devient une province romaine d’Asie.

[14] Aujourd’hui Assem-Calassi en Turquie ; ville de l’ancienne Carie, au fond d’un golfe de la mer Egée, appelé golfe lasique.

[15] Priène est une cité grecque d’Ionie (Asie Mineure), située sur l’embouchure du Méandre. Les ruines de Priène, bien conservées, se trouvent sur le territoire du village de Samum Kalesi, dans la province d’Aydın en Turquie, quelques kilomètres à l’ouest du village actuel de Doğanbey. Selon la tradition, la cité est bâtie par Épytos, fils de Nélée et peuplée plus tard par Thèbes à l’initiative de Philotas, les Priénéens passent pour être originaires d’Hélicé, en Achaïe. Elle devint un important centre religieux, comprenant notamment le Panionion, sanctuaire commun des Ioniens, dédié à Poséidon Héliconios, situé à quelques kilomètres de la ville. On y situe aussi un temple dédié à Athéna et un à Déméter. Elle est prise par les Lydiens vers 631 av. jc, puis les Perses en 546 av. jc. Elle participe ensuite à la révolte des cités d’Ionie, qui conduit aux guerres médiques. En 450 av. jc, la cité adhère à la Ligue de Délos et reste sous influence athénienne jusqu’au milieu du 4ème siècle av. jc. Le conflit ouvert avec la cité de Samos prit fin, momentanément, en 442 av. jc. par l’intermédiaire de cette ligue.

[16] Samos est une île grecque de la mer Égée, proche de l’Asie Mineure et située à 70 kilomètres au sud-ouest d’Izmir en Turquie. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale. L’île est célèbre pour ses poteries rouges, réputées dans l’Antiquité ; son artisanat d’art avec ses bronzes et ses bijoux, son bois de construction, son tabac, son vin (cépage malvoisie), ses fruits, ses roses et son huile d’olive. Cette île est aussi le siège d’un évêché du Patriarcat œcuménique de Constantinople : la Métropole de Samos et Icarie.

[17] Un petit souverain régnant sous la dépendance d’un souverain plus puissant.

[18] Les Lagides ou Ptolémées sont une dynastie pharaonique issue du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où l’appellation « lagide »), qui règne sur l’Égypte de 323 à 30 av. jc.

[19] Corinthe était l’une des plus importantes cités de la Grèce antique, située dans les terres au pied de son acropole, l’Acrocorinthe. Elle abritait autrefois un célèbre temple d’Aphrodite.

[20] Argos est une ville d’Argolide dans le Péloponnèse, située près de Nauplie. Située au pied de deux acropoles remontant à l’antiquité Argos fut définitivement éclipsée par Sparte à partir du 6ème siècle av. jc. Elle ne participa pas aux guerres médiques. La rivalité avec Sparte explique qu’Argos ait adopté systématiquement un parti anti-laconien pendant la guerre du Péloponnèse, soit en restant neutre, soit en s’alliant à Athènes. La bataille de Mantinée, en 418 av. jc, finit par convaincre Argos de s’allier avec Sparte. Elle rompit cependant son traité au début de la guerre de Corinthe, en 395 av. jc. Pyrrhus s’attaqua à Argos en 272 avant notre ère, au cours de sa guerre contre le Macédonien Antigone II Gonatas. Il y fut tué, en recevant une tuile lancée depuis un toit par une vieille femme.

[21] Phlionte est une cité grecque du Péloponnèse, située au sud de Sicyone et au sud-ouest de Corinthe, à proximité de la localité moderne de Némée. Pendant les guerres médiques, Phlionte prend part au conflit en envoyant 200 hommes combattre aux Thermopyles, puis 1000 hommes à Platées. Elle est gouvernée par un régime oligarchique, si l’on excepte une courte parenthèse démocratique de 390 à 380 av.jc Pendant la guerre du Péloponnèse, elle est la fidèle alliée de Sparte. Au cours de l’hiver 417/416av.jc, son territoire est ravagé par Argos, dont elle avait accueilli les bannis. Au début du 4ème siècle av. jc, Phlionte se montre néanmoins moins partisane de Sparte. En 395 av.jc, elle laisse la cité laconienne affronter une coalition d’Athéniens, de Thébains et de Corinthiens devant Corinthe. Alors que la guerre se poursuit, Phlionte est ravagée par les peltastes mercenaires (fantassins légers) d’Iphicrate. En 384 av. jc, Phlionte bannit sa faction oligarchique. Les bannis se plaignent à Sparte, qui demande leur réintégration. Phlionte accepte de mauvaise grâce mais refuse de restituer leurs biens aux oligarques : le roi Agésilas II intervient en 381 av. jc et assiège la cité pendant 18 mois. Réduits par la famine, les Phliasiens doivent accepter les conditions d’Agésilas. Au 3ème siècle av. jc, Phlionte rejoint la Ligue achéenne dans sa lutte contre le Spartiate Cléomène III. Après qu’Aratos, chef de la Ligue, a appelé la Macédoine au secours, Antigone III Doson en profite pour s’emparer de Corinthe et d’une partie du Péloponnèse, dont Phlionte. Selon Pausanias, la divinité principale de la cité est Hébé, déesse de la jeunesse

[22] Sicyone était une cité grecque du Péloponnèse, située sur un plateau, non loin du golfe de Corinthe. Sicyone devint rapidement un grand centre culturel, notamment dans le domaine de la sculpture. Ses ateliers de bronze et de céramique étaient très réputés. Son école de sculpture forma tout au long de l’Antiquité de grands artistes comme Lysippe, Polyclète, Scopas ou Diopoinos et Scyllis. C’est dans cette cité que, pensaient les Grecs, la peinture avait été inventée. Après la chute des tyrans, la prospérité continua jusqu’à la fin du 6ème siècle av. jc, lorsque Sicyone tomba alors dans l’orbite de Sparte. Sicyone participa à la ligue du Péloponnèse contre Athènes dans la guerre du Péloponnèse. Ceci fut cause de sa prise par les Thébains en 369 av. jc. Elle fut détruite pendant l’époque hellénistique par Démétrios Poliorcète en 303 av. jc, et rebâtie non loin de là.

[23] Pella est une ville antique de la plaine centrale de Macédoine, entre le Loudias et l’Axios, sur une colline surplombant dans l’Antiquité un lac marécageux : cette cité de peuplement mixte gréco-barbare passe sous le contrôle des rois téménides dès le début du 5ème siècle av.jc, mais ne sort de l’obscurité qu’en devenant leur résidence habituelle, à une époque où le royaume est en pleine expansion vers l’Est aux dépens des Thraces et de la Ligue de Chalcidique. Elle devient ainsi la capitale du royaume de Macédoine à partir du début du 4ème siècle av. jc en supplantant Aigéai, et conserve ce rôle à l’époque hellénistique, pour le royaume antigonide.

[24] Les Thermopyles sont un ancien passage de Grèce délimité par le golfe Maliaque au nord et le Kallidromo, un massif montagneux du Pinde, au sud. Dans l’Antiquité, le rivage se trouvait contre la falaise mais il a reculé, laissant la place à une plaine côtière étroite mais suffisamment large pour permettre le passage d’une route, d’une autoroute et d’un chemin de fer. Ce passage constituait un point stratégique dans la Grèce antique et de nombreuses batailles y ont été livrées dont la première en 480 av.jc qui a opposé les Grecs aux Perses, et la dernière en 1941 qui a vu s’affronter les Allemands contre les Grecs et les Britanniques.

[25] L’Eubée est la plus grande des îles de la mer Égée, située en face de l’Attique et de la Béotie, dont elle est séparée par le détroit de l’Euripe. Les Eubéens subissent de nombreuses guerres, en particulier contre les Athéniens, les Perses, et les Spartiates. Ils seront tantôt serviles, et tantôt déclarés libres. Dans l’Antiquité l’histoire de l’île se confond avec celles de ses villes principales Chalcis et Érétrie. Vers 340 avant jc : Philistide, soutenu par Philippe II de Macédoine, opprime cruellement la ville d’Histiée. La ville se soumet successivement à Philippe II, puis à Alexandre le Grand, et Antigone le Borgne. Antiochus dit le Grand, et Mithridate s’emparent de la ville. L’esclavage est aboli par les Romains. Marc Antoine la donne aux Athéniens, puis Auguste la déclare indépendante, qui le restera jusqu’au règne de Vespasien.

[26] Orchomène d’Arcadie est une ancienne cité grecque d’Arcadie, située sur une hauteur, près du village moderne de Kalpaki, dans le Péloponnèse. La ville est située près du lac de Phénée, à l’est du fleuve Ladon, à une altitude de 750 m. Ses voisines étaient Mantinée, à 15 km au sud-est, et Tégée, encore un peu plus au sud. Orchomène d’Arcadie est déjà citée par Homère qui la qualifie de « riche en troupeaux ». Au 6ème siècle av. jc, elle appartenait à la ligue du Péloponnèse. Elle est mentionnée, entre autres par Thucydide, Strabon, Pausanias et Pline le Jeune.

[27] Mantinée, Ptolis à l’époque de Pausanias, est une petite cité-État grecque antique, située au sud-est de l’Arcadie. Elle est le résultat de l’unification de cinq villages (synécisme) vers le 6ème siècle av. jc. Mantinée est détruite par la ligue achéenne, mais renaît de ses ruines sous le nom d’Antigonée, du nom du roi de Macédoine, chef de la ligue. C’est sous ce nom qu’elle devient, au 2ème siècle av. jc, une alliée romaine. Ce fut la seule cité grecque à prendre le parti d’Octave avant la bataille d’Actium, et bien lui en prit. Au cours de cette période, trois grandes batailles eurent lieu à Mantinée : celle du 5ème siècle, celle du 4ème siècle et celle du 3ème siècle avant notre ère. Elle resta romaine tandis que l’Empire évoluait en un État oriental, grec et chrétien, avant de disparaître au 6ème siècle ou au 7ème siècle à la suite de l’invasion slave du Péloponnèse.

[28] alliance

[29] Mégalopolis ou Megalópoli est une ville de Grèce, dans le Péloponnèse, dans la vallée de l’Alphée. Elle fut fondée entre 371 et 368 avant notre ère par Épaminondas pour surveiller Sparte, et fut le siège de la ligue arcadienne. En 331, Agis III, roi de Sparte, fut tué lors de la première bataille de Mégalopolis, qui l’opposa à Antipater, un général d’Alexandre le Grand.

[30] L’Argolide est une péninsule de Grèce, bordée au nord par le golfe Saronique et au sud par le golfe Argolique, située dans la péninsule du Péloponnèse. Elle est constituée d’une série de collines calcaires, couvertes de pinèdes et olivettes. Les plaines côtières sont fertiles. On y cultive les orangers et les agrumes.

[31] La Bataille de Sellasia opposa en 222 les armées d’Antigone III Doson, roi de Macédoine à celles de Cléomène III, roi de Sparte : les forces spartiates furent massacrées et Cléomène dut s’enfuir en Égypte.

[32] L’Illyrie est un royaume fondé à Shkodra, Albanie actuelle, en 385 av.jc, par le roi Bardylis. Annexée par Rome durant l’Antiquité, elle désignera plus tard une région historique des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près actuellement à l’ouest de la Croatie, de la Slovénie, de la Bosnie-Herzégovine, du Montenegro de l’Albanie et du Kosovo.