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Richezza de Lorraine dite Richezza de Pologne

dimanche 18 février 2018

Richezza de Lorraine dite Richezza de Pologne (vers 989-1063)

Reine de Pologne de 1025 à 1031-duchesse de Pologne de 1032 à 1034

Fille d’ Ezzo de Lotharingie et de Mathilde de Germanie , épouse de Mieszko II de Pologne

Vers 1013, à Mersebourg [1] Richezza épouse Mieszko II de Pologne, fils de Boleslas 1er de Pologne et d’Emnilda de Lusace.

Mieszko succède à son père, le 17 juin 1025. Le 25 décembre suivant, Mieszko et Richezza sont couronnés roi et reine de Pologne dans la Cathédrale de Gniezno [2] par l’archevêque Hipolit.

Le nouveau roi est très vite contesté par ses deux frères, Bezprym et Otto qui le renverse en 1031, avec l’aide de Conrad II le Salique. Mieszko se réfugie en Bohême où il est emprisonné est émasculé sur ordre d’Ulrich de Bohême. De leur côté, Richezza et ses enfants fuient en Allemagne avec les joyaux de la couronne de Pologne qu’ils remettent à l’empereur.

Pendant ce temps, Bezprym s’empare du royaume qu’il transforme en duché et fait allégeance au Saint Empire. Otto, qui n’a pas reçut de territoire, se rapproche alors de Mieszko et complote contre Bezprym qui est assassiné.

Le 7 juillet 1032, Conrad II divise la Pologne en trois duchés qu’il réparti entre Mieszko, Otto, et leur cousin Dytryk .

À la mort d’Otto en 1032, pendant que Conrad II est aux prises avec les Luticiens et les Tchèques, Mieszko chasse Dytryk et réunifie la Pologne. Il entame alors une cruelle répression avant d’être à son tour assassiné le 10 mai 1034.

Il semblerait que Miezko et Richezza ne se soient jamais retrouvés et aient été officiellement divorcés. Quoi qu’il en soit, Richezza ne retournera jamais en Pologne, même si l’empereur lui permet de conserver son titre de reine de Pologne.

Le retour de Richezza en Allemagne oblige à une redistribution de l’héritage de son père, car il n’avait pas été envisagé que Richezza eut un jour besoin d’un endroit à résider. Elle reçoit donc Saalfeld [3]. Depuis Saalfeld, Richezza conduit l’opposition polonaise qui soutient son fils Casimir, qui avec l’aide de Conrad II remonte sur le trône de Pologne en 1039.

De 1040 à 1047 Richeza réside à Klotten [4]. Le 7 septembre son frère Otto, dernier représentant mâle des Ezzonides [5], décède subitement. Sa mort semble beaucoup affecter Richezza de qui il était très proche.

Selon Bruno de Toul le futur pape Léon IX, lors des funérailles à Brauweiler [6], Richezza place toute sa joaillerie sur l’autel et déclare qu’elle vivra désormais comme une nonne. Richezza hérite néanmoins de vastes possessions en Lotharingie [7].

Dans une charte datée du 17 juillet 1051, Richezza participe à la réorganisation des propriétés des Ezzonides. Elle, sa sœur Theophanu , abbesse d’Essen [8], et son frère Hermann archevêque de Cologne , transfèrent le siège de l’abbaye de Brauweiler [9] vers l’archidiocèse de Cologne [10]. La raison de ce transfert réside probablement dans un désir de protéger l’héritage des Ezzonides. De dix enfants d’Ezzo seul Richezza et Otto ont eu des enfants, hors aucun de ces enfants n’est en position de défendre cet héritage.

Le transfert au diocèse, dirigé par Hermann II, a pour but d’assurer la cohésion de la propriété. Cette réorganisation, qui émane du fait qu’Hermann survivrait probablement à ses frères et sœurs, échoue car ce dernier décède en 1056. Annon II qui lui succède à l’archevêché tente d’augmenter la puissance de son diocèse au détriment des derniers Ezzonides.

Richezza décède à Saalfeld, le 21 mars 1063. Elle est inhumée à Cologne dans l’église Sainte-Marie et Gradus [11], et non près de la tombe de sa mère dans l’abbaye de Brauweiler, comme elle en avait émis le souhait.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Richeza of Lotharingia »

Notes

[1] Mersebourg est une ville allemande du sud de la Saxe-Anhalt chef-lieu de l’arrondissement de Saale.

[2] L’archidiocèse de Gniezno est un archidiocèse catholique situé en Pologne. Sa fondation, en l’an mil, marqua la création de l’Église de Pologne, en hommage au martyre de Wojciech. Traditionnellement, l’archevêque de Gniezno porte le titre de primat de Pologne.

[3] Saalfeld est l’une des villes les plus anciennes de Thuringe, puisque les premiers documents écrits mentionnent la date de 899. Un palais carolingien s’y trouvait dont la chapelle est l’actuelle église de Graba (ancien village, aujourd’hui quartier de la ville). Au Moyen Âge, Saalfeld comptait parmi les cités les plus importantes de Thuringe grâce à l’extraction du cuivre et de l’argent et à sa situation sur la route de la Bohême qui lui assuraient une importante fonction commerciale. L’empereur Henri II donne les domaines en fief au comte palatin Ezzo de Lorraine en 1012 et la fille de ce dernier le donne à l’archevêché de Cologne en 1056. L’archevêque électeur saint Annon fonde à Saalfeld en 1071 l’abbaye bénédictine Saints-Pierre-et-Paul qui fait rayonner les valeurs chrétiennes et les nouvelles méthodes d’agriculture et dont Lambert d’Hersfeld a tenu la chronique.

[4] Klotten est une ville de l’arrondissement de Cochem-Zell du Land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne. La commune de Klotten est située au bord de la Moselle, entre Trèves et Coblence

[5] Les Ezzonides étaient une dynastie de Lotharingie datant du 9ème siècle. Au faîte de leur puissance au 11ème siècle par leur alliance avec la dynastie ottonienne des empereurs du Saint Empire, ils dominèrent la région du Rhin pendant plus d’un siècle. Ils furent ainsi nommés d’après Ezzon, le plus puissant représentant de la dynastie. Comtes palatins de Lotharingie, ducs de Souabe, de Carinthie ou de Bavière, et malgré leurs exploits militaires pour le compte des empereurs germaniques, les Ezzonides ne réussirent pas à créer une entité territoriale distincte en Lotharingie.

[6] Brauweiler est une municipalité allemande située dans le land de Rhénanie-Palatinat et l’Arrondissement de Bad Kreuznach.

[7] La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II du latin Lotharii Regnum, arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855. Après sa mort, elle fut l’enjeu de luttes entre les royaumes de Francie occidentale et de Francie orientale, avant d’être rattachée au Saint Empire romain germanique en 880. Il devint un duché au début du 10ème siècle. Dans la deuxième moitié du 10ème siècle, le duché fut scindé en un duché de Basse Lotharingie et un duché de Haute Lotharingie, qui deviendra la Lorraine.

[8] L’abbaye d’Essen était une communauté de femmes nobles située à Essen, fondée vers 845 par saint Altfrid. Elle a été sécularisée en 1803.

[9] L’abbaye de Brauweiler est un ancien monastère bénédictin situé à Brauweiler , aujourd’hui à Pulheim près de Cologne, en Rhénanie du Nord Westphalie, en Allemagne. Elle fut fondée en 1024 par Pfalzgraf Ezzo, comte palatin de Lotharingie de la dynastie des Ezzonien et sa femme Matilda d’Allemagne, fille de l’empereur Otton II et de Theophano. Ezzo et Mathilde y furent enterrés, tout comme leurs deux fils aînés, Liudolf, comte palatin de Lotharingie (mort en 1031) et Otton II, duc de Souabe (mort en 1047).

[10] Le diocèse de Cologne, en Allemagne, fut fondé au 4ème siècle et devint archidiocèse métropolitain de rite romain au 8ème siècle. Au 13ème siècle, l’archevêque de Cologne prend le rang prestigieux de Prince Électeur du Saint Empire, le territoire de l’archevêché se muant en Électorat de Cologne.

[11] Notre-Dame des Marches est le nom d’une ancienne église située à l’est de la cathédrale de Cologne , en Allemagne, située entre la cathédrale et le Rhin. Fondée par Herman II, archevêque de Cologne, l’église fut le lieu de sépulture de Richeza de Lotharingie (morte en mars 1063), une ancienne reine de Pologne et un petit-fils d’ Otton II, empereur romain germanique et de son épouse Théophano.