Fils de Mieszko II Lambert et de Richezza ou Ryksa de Lorraine , nièce d’Otton III. Le 10 mai 1034, l’assassinat de Mieszko II Lambert marque le début d’une vacance du pouvoir et d’une longue période anarchique. On assiste à un retour du paganisme en Poméranie [1], en Grande Pologne [2] et en Silésie [3]. C’est la chasse au clergé, aux étrangers, aux alliés des Piast et à tous les défenseurs d’un pouvoir centralisé. La mère de Casimir, doit fuir le pays et se réfugier dans le Saint Empire. Boleslas, le fils aîné de Mieszko II, aurait essayé d’éliminer les ennemis et d’unifier le pays avant d’être assassiné vers 1037.
Casimir 1er essaye de prendre le pouvoir mais il en est empêché par Miecław , l’ancien échanson [4] de Mieszko II, qui s’est proclamé duc de Mazovie [5]. Il se réfugie dans le Saint Empire. C’est le chaos complet en Pologne où il n’y a plus d’autorité centrale.
En 1038, les Tchèques du prince Bretislav 1er de Bohême attaquent la Pologne. Ils envahissent la Silésie, détruisent Poznań [6] et Gniezno [7] en 1039.
En 1039, il recherche de l’aide dans le Saint Empire et auprès de ses attaches familiales. Henri III, fils de Conrad II, offre son aide à Casimir et le remet au pouvoir. Celui-ci réussit à mettre sur pied une petite armée et à reconquérir une grande partie de la Pologne. Il s’allie avec Iaroslav le Sage, le grand prince de Kiev dont il épousera la sœur, pour se protéger d’une attaque sur la frontière orientale. La Grande Pologne et ses vieilles villes étant en ruines, il s’installe à Cracovie qui devient la capitale de la Pologne en 1040, à la place de Gniezno. IL entame une longue guerre de reconquête de la Mazovie et de la Poméranie, régions soutenues par la Bohême [8]. En 1041, un accord est conclu à Ratisbonne [9] par lequel la Bohême renonce à ses conquêtes polonaises à l’exception de la Silésie.
Ses sujets s’étant révoltés, il passa en France et se fit diacre dans l’ordre de Cluny, en 1042, mais les Polonais, en proie depuis son départ aux dissensions intestines, obtinrent du pape Benoît IX que leur roi remonte sur le trône et puisse se marier.
En juin 1046, à Mersebourg [10], Casimir 1er, Břetislav 1er de Bohême et Siemomysl de Poméranie se présentent devant l’empereur afin qu’il arbitre leurs différents. La même année, Casimir conclut un traité d’amitié avec la Hongrie. Il nomme aussi Aaron à la tête de l’évêché de Cracovie. Celui-ci le seconde dans la reconstruction du pays.
En 1047, la Mazovie est reprise grâce à l’aide de la Rus de Kiev [11], les renforts poméraniens arrivant trop tard. Casimir consolide son pouvoir et reprend également la Poméranie orientale sous son autorité. En 1050, Henri III étant aux prises avec des rivalités internes et avec des incursions hongroises, Casimir 1er attaque les Tchèques par surprise et reprend la Silésie. Břetislav 1er fait appel à Henri III, qui menace, mais qui est trop affaibli par la maladie pour monter une campagne militaire. En novembre 1050, Casimir se présente à Goslar [12] devant l’empereur. Il promet de rendre la Silésie et revient en Pologne ayant obtenus les faveurs de l’empereur.
En 1054, fort de ses liens d’amitiés avec l’empereur, il revient en Silésie. Henri III, toujours aux prises avec ses problèmes internes et avec les raids hongrois, ne peut se permettre une guerre contre la Pologne. Le 22 mai 1054, Henri III décide d’accorder la Silésie à Casimir, mais celui-ci doit, en compensation, payer un tribut annuel aux Tchèques.
Il décède le 28 novembre 1058. Son fils, Boleslas II le Généreux ou le Téméraire, lui succède sur le trône, ses autres fils devenant des gouverneurs de province avec une très large autonomie.