Iaroslav Vladimirovitch dit Iaroslav le Sage (978-1054)
Prince de Novgorod-Grand prince de Kiev
Fils de Vladimir 1er. Après la mort de son père en 1015, il doit d’abord lutter contre son cousin Sviatopolk 1er, soutenu par la Pologne mais il devint grand prince de Kiev [1] en 1019 après sa victoire, mettant fin à la guerre civile.
En 1036, une grande victoire des Russes élimine la sempiternelle menace des Petchenègues [2]. En 1038 Iaroslav marche contre les Iatviagues en 1040, il fait une expédition en Lituanie [3] et en 1041 avec des bateaux il attaque les Mazoviens [4]. En revanche, une expédition lancée contre l’Empire byzantin [5] en 1043 par son fils aîné Vladimir tourne au désastre. En 1047, il marche de nouveau contre les Mazoviens tue leur prince Miecław et les soumet au roi Casimir 1er de Pologne.
Grand bâtisseur et législateur, il obtient des Byzantins que Kiev devienne le siège d’un métropolite [6] ruthène [7]. À sa mort le 20 février 1054, son patrimoine est partagé entre ses 5 fils survivants dont 3 lui succèderont comme Grand princes de Kiev.
Notes
[1] Le grand-prince de Kiev (parfois appelé grand-duc de Kiev) était le titre donné aux dirigeants de la ville de Kiev, dans la Rus’ de Kiev (Russie médiévale) entre le 9ème et le 13ème siècle.
[2] Les Petchénègues ou Petchenègues sont un peuple nomade d’origine turque qui apparaissent à la frontière sud-est de l’empire khazar au 8ème siècle. Ils s’installent au 10ème siècle au nord de la mer Caspienne. Selon la légende, ils constituent la tribu Peçenek des Oghouzes, issue de Dağ Han (« prince montagne »).
[3] L’État de Lituanie se forme en 1230, quand les tribus baltes menacées dans le Nord par les chevaliers Porte-Glaive et à l’ouest par les chevaliers teutoniques se réunissent sous la direction de Mindaugas. Après que le Grand-Duc Ladislas II Jagellon devient également roi de Pologne en 1386, les deux États se rassemblent en 1440 sous l’autorité d’un souverain unique. En 1569, l’union de Lublin est signée et une nouvelle entité, l’union de Pologne-Lituanie, émerge pour faire place en 1569 à la république des Deux Nations.
[4] La Masovie ou Mazovie est une région géographique et historique situé dans le centre et le nord-est de la Pologne, de part et d’autre des cours moyen de la Vistule et de ses affluents le Bug et la Narew. Ses capitales historiques sont Płock, qui reçoit des privilèges urbains en 1237, Czersk puis Varsovie à partir de 1413. Ses frontières diffèrent de celles de l’actuelle voïvodie de Mazovie.
[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.
[6] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque.
[7] Les Ruthènes forment un groupe ethnique moderne qui parle le rusyn (ruthène moderne) originaires des Carpates. Le terme avait au 19ème siècle et au début du 20ème siècle un sens bien plus large et servait, surtout dans l’Empire austro-hongrois, à désigner les populations aujourd’hui désignées comme ukrainiennes en parallèle avec celui, désuet, de Petits-Russes ou Petits-Russiens dominant dans l’Empire russe.