Né en Galilée [1], appelé aussi Lévi [2], il était publicain [3] à Capharnaüm [4] ou Bethsaïde [5], responsable du péage d’Hérode. Il suivit Jésus.
L’évangile attribué à Marc l’appelle Lévi-Alphée. Il devint l’un des douze apôtres. Selon la Tradition chrétienne, il est celui qui occupe le rang social le plus élevé, comparé aux pêcheurs du lac, tels Pierre et André ou Jacques dit le Majeur et Jean, fils de Zébédée . Cultivé, parlant par nécessité professionnelle aussi bien l’araméen que le grec, lisant l’hébreu, c’était un homme de lettres et de chiffres.
Selon Irénée de Lyon, à l’époque où Pierre et Paul affermissaient la communauté chrétienne de Rome vers l’an 60 ou 61, Matthieu qui évangélisait les Hébreux de Palestine et de Syrie, fut prié de rédiger une version synthétique de la vie et de l’enseignement de Jésus.
Pour ce travail, l’intervention d’un témoin de la première heure avait paru indispensable. Le premier évangile, condensé de la catéchèse apostolique, était plus réduit que l’évangile selon Matthieu actuel.
Cependant, cette catéchèse hiérosolymitaine [6] ne pouvait être exportée telle quelle. Sans en trahir l’esprit général, il fallait l’adapter aux besoins des nouveaux auditoires non juifs. Chacun, écrit Papias vers 120, les traduisit comme il en était capable. Il y eut au moins deux traductions, avec des retouches et des additions. L’une d’elles fut conçue à Antioche [7], l’un des lieux d’évangélisation les plus importants du Proche-Orient.
Après le départ de Matthieu, un de ses disciples, scribe, appartenant à un milieu juif hellénophone, vivant probablement en Syrie, très attaché à la Bible hébraïque, compléta le pré-évangile grec d’Antioche et lui donna sa touche finale. Il insista sur les paroles à résonance universaliste et les traditions anti-pharisiennes. Il s’adressait aux craignant-Dieu, ces païens séduits par la religion de Moïse mais non circoncis.
Il mourut martyr en Éthiopie, en 61. Son corps fut transféré à Salerne [8].