La vie de Proclos est connue essentiellement par son successeur Marinos.
Il naît le 7 février 412 dans une riche famille de Byzance, fils de Patricius et Marcella, deux Lyciens [1]. Il est éduqué à Xanthos [2], en Lycie. La déesse Athéna lui apparaît en songe, et il décide d’étudier la philosophie. À Alexandrie [3], il devient, en philosophie, le disciple d’ Olympiodore l’Ancien , et, étudie les mathématiques, avec un certain Héron. Il refuse de se marier avec la fille d’Olympiodore l’Ancien, et restera célibataire.
À l’âge de vingt ans, il se rend à Athènes pour assister aux cours des philosophes platoniciens [4] de l’école néoplatonicienne d’Athènes [5], chez Plutarque d’Athènes dit aussi Plutarque le Jeune, fondateur et chef de cette école vers 400.
Il est condisciple de Hiéroclès d’Alexandrie ; ensuite il suit l’enseignement de logique, morale, politique, physique, enfin théologie. Il étudie Aristote, Platon, les écrits orphiques et les Oracles Chaldaïques. Il tient Plutarque d’Athènes pour son "grand-père", Syrianos pour son "père". La fille de Plutarque d’Athènes, Asclépigéneia, lui apprend les rites de la théurgie, conjurations, formules, rites magiques, instruments.
À la mort de Plutarque d’Athènes en 432, Syrianos devient le deuxième scolarque [6], recteur, de l’école néoplatonicienne d’Athènes. Proclos, à la mort de Syrianos en 438, devient le troisième scolarque.
Il entreprend alors la plus vaste synthèse philosophique de la toute fin de l’Antiquité grecque. Proclos aura pour disciples Ammonios fils d’Hermias qui brillera à l’école néoplatonicienne d’Alexandrie dès 475, Marinos de Néapolis, qui lui succédera.
Son effort pour contrer le christianisme dominant lui vaut une année d’exil, en Lydie [7].
Les cinq dernières années de sa vie, Proclos souffre d’une maladie de langueur. Il meurt le 17 avril 485, âgé de 73 ans, à Athènes.
Il menait une vie sociale, professionnelle et politique intense. Son œuvre est principalement constituée de “commentaires de Platon”. Le premier est le “Commentaire sur le Timée”, rédigé dès 439, à 27 ans, et pythagorisant.
Suivent “le Commentaire sur le Premier Alcibiade, le Commentaire sur les Oracles chaldaïques” en 442, “le Commentaire sur le Parménide, les Éléments de théologie” vers 480. On ne sait pas situer chronologiquement la “Théologie platonicienne et le Commentaire sur la République”.
Proclos fut également l’auteur d’une vaste “Théologie platonicienne sur la théologie de Platon et de Plotin”.
Il publie “De l’Éternité du Monde ou Dix-huit arguments sur l’Éternité du Monde”, contre les chrétiens. Ce texte nous est parvenu par l’intermédiaire de Jean Philopon et par celui de traductions en arabe. Jean Philopon lui répondra point à point, en 529, dans son ouvrage “Sur l’Éternité du Monde contre Proclos.”
Proclos se consacra aussi à l’astronomie. Dans son “Hypotypose”, il exposa les hypothèses du système de Ptolémée. Il composa un résumé d’astronomie : “La Sphère” où il expose la théorie des cinq zones climatiques. Il a laissé des petits traités sur Hipparque et Ptolémée dont nous n’avons gardé qu’une traduction latine.